«Que nous ont appris les saisons écoulées ?»

JSK : Mellal suspendu deux ans

Passablement agacés par les dernières décisions prises par la Fédération algérienne de football, les professionnels et les spécialistes de la balle ronde découvrent un autre mode de gestion, et évoquent un sentiment d’impuissance mêlé à un étonnement et à de l’impatience. «Nous souhaitons voir se renforcer le dialogue indispensable entre les différentes parties prenantes. Nous y avions cru, mais hélas, tout semble s’éloigner de cet objectif», nous déclara Ait Abdeslam Larbi, cadre au sein d’une entreprise nationale.

La patience est donc une fois de plus mise à rude épreuve. Dès mardi, des communiqués FAF – JSK commencent à circuler d’un bout à l’autre. «Le bureau fédéral de la FAF lors de sa session mensuelle statutaire du mardi 8 septembre 2020, décide d’annuler l’édition de la Coupe d’Algérie 2019/2020». Les membres du BF présents à cette réunion, donnaient l’impression de ne pas boxer dans la même catégorie. Le football est en passe de devenir un autre sport puisque poussé à l’extrême. «Le sport de haut niveau incarne une forme de démesure. Il est le lieu de l’excès, des règlements de compte, des combines contre X ou Y, d’une gestion qui s’efface au détriment d’une autre, de nouvelles méthodes s’installent et chassent celles qui ont conduit ce sport à être celui que de millions de spectateurs n’aimeraient pas rater», caractérise Sid Ali S., éducateur sportif. Qu’en est-il aujourd’hui ? La question est toute simple, nombreux sont les médias qui veulent comprendre comment ça fonctionne. Un cas d’école surgit, il fait la «Une» de l’actualité sportive.
Il s’agit de l’affaire FAF-LFP-JSK. Pour ne pas refaire le match, le communiqué du BF «dénonce énergiquement le comportement du président de la JSK, ses attaques verbales, ses dénigrements et ses défis contre toutes les instances du football et même… contre les autorités publiques». Plus en avant, le communiqué dénonce le fait qu’il «ne se contente pas de décider unilatéralement d’entamer les entraînements de son équipe, fait fi des décisions de l’État algérien […] et ce dirigeant n’a cessé d’avoir une attitude provocatrice et insultante». La menace s’installe et pour la galerie Le BF rappelle que tous ces dépassements ne resteront pas impunis ; puisqu’un examen minutieux sera fait des déclarations de ce dirigeant l’instance assure «qu’elle est dans son bon droit de recourir aux juridictions compétentes ; pour défendre son honorabilité». Voilà que les experts et médias s’interrogent, et s’étonnent à la fois, sur l’orientation donnée à ce communiqué, notamment lorsque l’instance fait appel aux autorités publiques pour mettre fin aux agissements de «ce genre de dirigeant qui entretient la polémique et la division au sein de la famille du football national», pouvait-on lire dans ce communiqué.
Rappelons enfin que la CD a été saisie à cette occasion pour adresser une convocation au président de la JSK appelé à comparaître jeudi devant la commission de discipline. Et selon des sources bien informées, il ne se serait pas présenté. Dans la même veine, le réveil est apparu brutal dénonçant ainsi cette intervention 24h plus tôt. Pour notre confrère Compétition, il s’agit d’une «occasion inouïe pour enfoncer Mellal, surtout après son absence lors des deux premières auditions, (et à laquelle il faudrait ajouter celle de ce jeudi), sinon en quoi un tel communiqué servirait Zetchi face à un membre de sa propre assemblée générale ? Si ce n’est satisfaire l’envie d’une personne qui a craqué et ne trouve plus d’arme efficace pour se défendre». Mellal serait-il l’homme qu’on ne peut amadouer, puisque inflexible, qui refuse toute compromission ? Le président de la LFP Medouar aurait-il été instruit pour infliger une sanction (une nouvelle) à Mellal, lui qui purge actuellement une sanction de 2 ans dans son affaire avec Arama, l’ex-directeur général du CSC ?

La JSK contre-attaque
La JSK répond à la FAF par un communiqué dont il est fait mention des multiples violations de textes «commises par l’instance dirigeante du football national. Il est noté qu’«il est irresponsable de rester muet sur la violation des textes réglementaires par le BF qui ne cesse de commettre de graves dérapages à savoir : le report du match CSC-JSK sans motif valable. Le report du match USMA-JSK sans motif valable. La prise de position du président de la FAF en faveur de l’O Médéa. Aucune mesure n’a été prise sur les graves incidents qui ont émaillé le match de Coupe d’Algérie entre l’ASAM et la JSK à Aïn M’lila. La décision hâtive du bureau fédéral sur l’arrêt du championnat national du 29 juillet 2020, faisant l’impasse sur le contentieux toujours pendant devant l’instance internationale et le mutisme de la commission de discipline de la ligue. Violation de la circulaire relative à l’interdiction du MJS sur tout changement de système de compétition. La non application du règlement de la CAF section engagement, notamment l’article 8.
L’existence de deux statuts non concordants entre celui rédigé en langue nationale et celui en français». La JSK s’interroge «quant à l’appel aux pouvoir publics, on se demande dans quel cadre peut-on réprimer un droit consacré par la Constitution, surtout le droit de défendre les intérêts légitimes du club et du football national. Tout cela a amené la direction de la JSK à réagir et faire appel aux autorités compétentes pour intervenir, dans l’objectif de mettre fin aux agissements de dirigeants des instances footballistiques. Encore une fois, l’acharnement dont fait l’objet la JSK et son président se matérialise par des mesures incompréhensibles et incohérentes de la FAF. La direction et son président demeurent toujours attentifs, constructifs, compréhensifs, respectueux et participatifs à tout ce qui peut unir, rassembler et développer le football national».

Deux ans de suspension avec proposition de radiation à vie pour Mellal
Le verdict est tombé jeudi soir «le président de la JS Kabylie Chérif Mellal a écopé de deux ans de suspension avec toute fonction officielle et/ou activité en relation avec le football à partir du 20/06/2019 avec proposition de radiation à vie», selon une dépêche de l’APS qui cite la LFP. «Mellal est sanctionné pour violation de l’obligation de réserve, outrage à la fédération, ligue et de leurs structures et membres, atteinte à la dignité et à l’honneur à leurs membres, et non respect des décisions des commissions juridictionnelles», précise l’APS qui rappelle «le président de la JSK était déjà sous le coup d’une sanction disciplinaire de deux ans de suspension ferme écopée en 2019». «La sanction est motivée également par le non respect des décisions des organes juridictionnels, quoiqu’il était sous le coup d’une sanction initiale d’interdiction de toute activité en relation avec le football (PV n 58 en date du 20/06/2019 sanctions initiales deux ans de suspension ferme de toute fonction officielle et/ou activité en relation avec le football avec proposition de radiation à vie a/c du 20/06/2019), il a tenu en deux reprises une conférence de presse en sa qualité de président du club avec des déclarations et propos en violation des dispositions du code disciplinaire de la FAF, et conformément à l’article 22 du code disciplinaire qui stipule l’interdiction de toute activité en relation avec le football comprend, l’interdiction : administrative, sportive et de représentation du club ou autres». «Outre cette sanction, Chérif Mellal devra s’acquitter d’une amende d’un million de dinars», conclut le communiqué de la LFP.
H. Hichem