Le Premier ministre relance la production du fer et de l’acier

Abdelaziz Djerad à Annaba

Encore une fois, comme lors des sorties similaires destinées à jauger sur le site même des capacités de relance de la production sidérurgique, il y avait beaucoup de monde hier dimanche 13 septembre 2020 à proximité des principales unités de production au complexe sidérurgique El Hadjar. Le rendez-vous était important. Il l’était de par la présence du numéro 2 de l’Etat.

Il l’était de par sa finalité portant sur la mise à feu de lancement de la production sidérurgique après plus de 6 mois d’extinction de la flamme du Haut-Fourneau. Il y a eu la production de l’exercice 2017, aussi pour la réhabilitation des unités en 2016 après leur arrêt. Il y a eu aussi le redémarrage de l’usine fin d’avril 2017 de l’équivalent de 22.343. 800 KDA suivie d’un plus grand effort en 2018 pour atteindre une production de 48.313.408 KDA suivi d’une baisse de l’exercice 2019 qui s’est limité à 37.355.224 KDA. Tous ces chiffres et ces lettres, le Premier ministre en a pris connaissance au contact des responsables Sider. Ils ont porté à sa connaissance leurs aspirations et celles de leurs effectifs de 5.400 cadres et agents. Ces aspirations devraient être matérialisées dans les nouveaux projets. Notamment le plan de développement qui vise selon ses concepteurs à : remettre au niveau technologique les équipements de production en amont de son processus ainsi que des zones annexes. Ce qui a fait dire à M. Djerad : «Nous devons chercher d’autres types de production sidérurgique». Ce qui impose également un retour vers les travaux inachevés de la première phase qui devait être réalisée durant la période 2015/2017- L’entame de la 2ème phase en 2018 après accord du CPE. Cela a été porté à la connaissance d’Abdelaziz Djerad. Il a eu à apprécier les axes stratégiques du plan de développement qui lui ont été présentés.
C’est dire toute la pertinence des questions qu’il a eu à traiter lors de la conférence de presse et des réponses qu’il a données aux représentants des médias. Dans ses propos, le Premier ministre n’a pas abordé la problématique du minerai et du stock de produits finis de quelques 80.000 tonnes soit 5,6 milliards DA, des 70.000 tonnes en semi-fini pour l’équivalent de 4,9 milliards DA. Les gestionnaires de l’entreprise n’ont pas manqué de souligner tout l’intérêt qu’ils portent à la sécurisation des installations de production, des risques d’explosion ou d’incidents majeurs (installations utilisant les gaz industriels et préserver le Haut-Fourneau en assurant un régime minimal de fonctionnement. Assurer un niveau des ventes minimal de 1 million de tonnes/an pour maintenir l’équilibre financier actuel de l’entreprise. Prioriser, en terme d’investissement les lignes des produits plats avec pour objectif d’assurer les volumes requis et d’améliorer la qualité de ces produits. Saturer les lignes de production de produits à fortes valeurs ajoutés en fonction des besoins du marché. Réduire les coûts de production par la standardisation du fonctionnement de l’usine. Le Premier ministre s’est beaucoup attardé sur le site du complexe sidérurgique El Hadjar.
Ce qui a fait dire à un ancien cadre sidérurgiste appelé en renfort pour apporter des clarifications sur le fonctionnement de certains ateliers et leur entretien : «A mon avis, cette fois c’est la bonne mise à feux. Tout concorde à dire qu’avec une gestion plus rigoureuse des moyens humains, financiers et matériels, le complexe sidérurgique est bien parti pour des performances. Telles que les 600.000 tonnes qui lui ont été fixées avant la fin 2020. L’année 2021 devrait être plus prospère en termes de production et de chiffres d’affaires à enregistrer» se répète-t-on dans les rangs de la délégation ministérielle. Cet avis fait l’unanimité d’autant qu’il est question de création de nouveaux postes de travail. Jusqu’à août 2016, Sider El Hadjar, bien que devenue société au capital % algérien suite à la signature de l’accord de transfert de la totalité des actions détenues auparavant par le groupe ArcelorMittal vers le groupe public I-Méta n’arrivait pas à trouver ses marques. Les responsables algériens avaient pourtant espéré s’en sortir avec le contrat de partenariat espéraient.
ISPAT Annaba le 18.10.2001 : Un contrat de partenariat SIDER et LNM pour donner naissance à «ISPAT Annaba». LNM détient 70% du capital social et SIDER 30%. Cette nouvelle société regroupe les filiales de SIDER liées au métier de base de la sidérurgie telles que Alfasid. Almain, Gessit, Iman, Amm, Comersid, Alfatub, Cryosid, Coprosid et Fersid). Ispat Tébessa est créé à la même période. Elle est le résultat d’un partenariat entre LNM (70%) et FERPHOS (30%) et comprend les mines de fer d’Ouenza et de Boukhadra. De Fusion en holding, rien n’a changé depuis des années avec des préjudices financiers de plus en plus importants. Ce qui a imposé à l’Etat de revoir sa stratégie. Elle s’était fixée les atteindre par la réalisation de projets visant à consolider la filière des produits plats notamment : la réhabilitation du laminoir à froid et la centrale à oxygène pour un démarrage après réhabilitations en 2023 pour atteindre : une production de 600.000 tonnes de coke/an à la cokerie. 700.000 tonnes de bobines laminées à chaud au niveau du laminoir à chaud (LAC). 550.000 tonnes de bobines laminées à froid au niveau du laminoir à froid.
Une production d’un volume à oxygène de 20.000 NM3/h à la centrale à oxygène ? La réhabilitation des machines de l’aciérie à brames (ACO) et l’aciérie à billettes (ACO2). Outre ces manœuvres techniques et bien d’autres, il est aussi question de l’alimentation en énergie électrique par la mise en place de deux lignes du réseau électrique national 400 KVA à partir de Berrahal et Cheffia ; Il est aussi prévu d’assurer un traitement tertiaire au niveau de la station d’épuration des eaux usées à Annaba (Step Laalelick) ainsi que le pompage et le transport de l’eau traitée vers le complexe El Hadjar. Mais attention à cette autosatisfaction qui caractérise tout un chacun des gestions depuis la création de Sider. Depuis précisément l’achèvement et la mise en production de ce géant africain du fer et de l’acier qu’est le complexe sidérurgique El Hadjar. A chaque fois, c’est cette autosatisfaction qui gagne les uns et les autres ; au lendemain de la première coulée. De fonte. Particulièrement dès 1995 au lendemain de la création de EN SIDER : et qui marque le passage de l’entreprise administrée vers celle économique par action.
A. Djabali