Les taxieurs clandestins imposent leur diktat

Aïn Témouchent

Dans le cadre de la prévention contre la propagation de la pandémie de coronavirus (Covid-19), la décision du Premier ministère portant l’interdiction aux taxieurs de transporter les voyageurs entre les wilayas, y compris les trains, a légué des conséquences sociales et économiques néfastes.

A Aïn Témouchent, les personnes désirant voyager pour visites familiales ou effectuer un déplacement pour raison sociale, de travail ou médicales rencontrent énormément de difficultés pour se rendre à leurs destinations. En conséquence, les citoyens sont contraints de louer des taxis exerçant clandestinement la prestation de transport public à des prix exorbitants. Dans ce contexte, il y a lieu de citer le cas de cette personne malade qui a loué un taxi clandestin à un prix de 10.000 DA pour un aller- retour d’Aïn Témouchent à Alger. Au niveau de l’enceinte de la nouvelle gare routière, ces taxieurs fraudeurs jubilent et fanfaronnent publiquement pour attirer leurs clients. Ils ont fixé un prix de 600 DA vers l’une des trois destinations, Oran, Tlemcen et Sidi Bel Abbès. Ceci a incité les taxieurs agréés à masquer leurs néons et s’aligner dans l’effectif des fraudeurs qui, sans âme ni conscience, exigent aux voyageurs des prix brulants. Cette pratique de transport est cernée de risques en cas d’accidents lors de la circulation routière, d’enlèvements ou de détournement. «Contre mon gré, je suis condamnée à voyager à bord de taxi clandestin. Je ne connais pas le chauffeur.
Alors je reste dans l’expectative de trouver des personnes apparemment très rassurantes pour prendre avec elles ce taxi. Non, je ne monterai jamais seule. Il y a beaucoup de risques et de peur. Et si par malheur, le voyageur dissimulait avec lui des stupéfiants ou autres objets volés. Les conséquences seraient lourdes», avoue hier à la presse une femme d’une trentaine d’années accompagnée de son enfant. Selon un agent de l’ordre public, les personnes voyagent sans assurances. En cas d’accidents routiers engendrant des dégâts corporels, les chauffeurs assumeront pleinement leurs responsabilités civiles et pénales devant les tribunaux et les boites d’assurance. Ils payeront très cher la facture. En somme, les citoyens souhaitent que les pouvoirs publics annoncent la levée immédiate de cette interdiction. Il prévaut le même sentiment chez les taxieurs agréés qui ont souffert socio-économiquement de ce chômage forcé pour raison sanitaire. Certes, le maintien de cette interdiction pénalisent les taxieurs légaux et ruinent les familles infortunées et démunies.
Sur un autre registre, les citoyens témouchentois, notamment les travailleurs dans la wilaya d’Oran sollicitent la Direction des chemins de fer pour plaider pour la reprise de la circulation des trains, car la mesure préventive ne peut être appliquée au transport public urbain de personnes, dont la distanciation sociale. Les opérateurs locaux de transport à bord de bus entre les wilayas ont déclaré à la presse qu’ils peuvent accomplir leur prestation tout en respectant un protocole sanitaire dûment établi par le ministère des Transport. Une autre frange de la société témouchentoise demeure très préoccupée par cette même interdiction si elle perdure. Il s’agit des étudiants universitaires qui fréquentent les universités ou instituts implantés dans ce trio de wilayas entourant leur ville. C’est également le souci des parents. Fort heureusement que la rentrée universitaire est repoussée vers la fin de la première manche d’automne.
Sabraoui Djelloul