«Faire l’impasse sur le jeu institutionnel participe du cataclysme radical»

Ammar Belhimer à propos du référendum constitutionnel du 1er novembre prochain :

Le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, le professeur Ammar Belhimer, a annoncé, le lancement d’un débat «pédagogique », dès la convocation, imminente, du corps électoral, en vue, a-t-il indiqué, de vulgariser les dispositions du projet de loi relatif à la révision de la Constitution, adopté, pour rappel, à l’unanimité, par l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Sénat, après débats restreints en leur sein. Pour, a-t-il poursuivi, permettre au citoyen de voter en toute connaissance de cause.

S’exprimant dans une interview accordée à l’APS, Ammar Belhimer a affirmé que l’enjeu pédagogique de la campagne qui sera ouverte dès la convocation du corps électoral est évident. Il sollicite également, a-t-il dit, tous les acteurs politiques et associatifs, ou encore académiques. «Il ne s’agit point de revenir sur l’option institutionnelle retenue pour entreprendre les réformes multisectorielles profondes requises par la situation, au profit d’un quelconque autre scénario transitionnel», a estimé Ammar Belhimer. Pour le ministre de la Communication, faire l’impasse sur le jeu institutionnel, comme ne pas participer au débat, qui se veut large, pluriel et inclusif, sur le projet de révision constitutionnelle ou encore ne pas participer aux prochaines consultations prévues autour du texte, participe du cataclysme radical. Rappelant que la couverture médiatique, consacrée au référendum populaire s’articulera autour de quatre volets, à savoir, l’explication et la vulgarisation, la sensibilisation, le déroulement du scrutin et les réactions. La campagne d’explication et de vulgarisation, a-t-il poursuivi, portera sur les propositions contenues dans les six axes de la mouture du projet.
Citant les droits fondamentaux et les libertés publiques, le renforcement de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs, l’indépendance de la justice, l’indépendance de la Cour constitutionnelle, la transparence, la prévention et la lutte contre la corruption, et, l’Autorité nationale indépendante des élections. Pour le ministre de la Communication, tous ces axes doivent être développés et expliqués aux citoyens à travers une large campagne médiatique à l’aide de tous les supports, notamment la vidéo, sans omettre l’exploitation de la toile à travers les sites électroniques et les réseaux sociaux en mettant à forte contribution les experts et universitaires dans le domaine du droit constitutionnel », a encore indiqué le ministre. «Une attention particulière est accordée ici à la séparation et à l’équilibre des pouvoirs, à la moralisation de la vie publique et au caractère social d’un Etat qui survit aux évènements et aux hommes grâce au droit», a poursuivi Ammar Belhimer.
La phase du scrutin, a ajouté le ministre, prend en charge trois besoins. Celui concernant tous les aspects liés à l’organisation du scrutin et à son bon déroulement, l’opération de vote de la communauté nationale établie à l’étranger et celle des populations nomades dans le Sud algérien et les Hauts-Plateaux, par le biais des correspondants de presse et, celui relatif au jour « J » avec toutes les couvertures prévues, le déroulement du scrutin, le suivi des taux de participation, et les reportages vivants dans les bureaux de vote, etc. «L’ultime phase est celle des réactions des différents acteurs, notamment de la société civile, des partis et personnalités politiques, des experts et des citoyens. Elle doit dégager des perspectives d’avenir qui rendent effectives les constructions juridiques», a encore poursuivi le ministre. Rappelant, au passage, la volonté du président de la République de promouvoir le rôle de la société civile et le raffermissement de ses liens avec les institutions de l’Etat, dans le cadre de la démocratie participative au service de l’intérêt général du pays.
Rabah Mokhtari