Se démarquer pour se redéfinir

Football

S’achemine-t-on vers une saison footballistique exceptionnelle ? La réponse sera en fonction des changements qui interviendraient dans la gestion, non seulement des clubs, mais aussi des instances.

Les mots ne véhiculent pas le pessimisme mais sèment l’optimisme. Et maintenant s’interrogent les supporters, sous quel signe s’engagera la prochaine saison ? Il y a d’abord les conditions de la reprise qui tardent à faire surface. Allez, le moment tant attendu est à présent là, ou presque là. Le plus important est que la date de départ n’est plus rumeur mais officielle. Les équipes qui n’avaient pas repris le chemin des stades pour mettre au point les derniers réglages vont cette fois-ci s’y mettre, et ce, contrairement à la JS Kabylie qui avait pris quelques semaines d’avance. Sur les ondes de la Radio internationale, le président de la Ligue de football professionnel Abdelkrim Medouar fustige le président de la JSK, Chérif Mellal. Medouar rappelle que le football n’avance pas les yeux fermés, il y a des lois et des responsables qui l’encadrent «nous sommes là pour du foot». «Mellal, dira-t-il, a collectionné depuis sa venue, il y a 3 ans, plusieurs suspensions… Il a été convoqué 4 fois». Il lui fait rappeler «que les commissions peuvent être élues et désignées, elles sont totalement légales, c’est la première fois que la Commission de discipline est composée de 5 juristes, il faut parler foot». La saison qui s’échauffe gagnerait à être totalement différente. Il faudra se remettre à l’évidence, «après une entame de compétition difficile, dans les clubs, il y aura certainement des erreurs dans les choix stratégiques, l’essentiel et qu’ils ne doivent pas perdre confiance et la compétition», nous déclarait un ex-international de football.

Éviter les erreurs du passé
La peur qui collerait à la peau des joueurs et des dirigeants, est encore omniprésente. Combines, corruption, programmation et déprogrammation, arbitrage, respect des lois et des textes qui régissent ce sport. Le retard dans la professionnalisation, des projets sportifs, l’absence de transparence, de communication, d’information à temps. L’autre chapitre concerne les équipes, cette peur de perdre, d’échouer, la contre-performance, autant de ratages qui pourraient être à l’origine d’un échec ou de non réussite d’objectifs. A propos de la JSK, le président de la LFP disait «un club prestigieux avec son histoire et ses titres et sa réputation et sa région, c’est une honte, j’en ai parlé à maintes reprises avec mes amis à la JSK, mais je n’arrive pas à comprendre». Récemment, un expert faisait remarquer que les échecs dans les championnats sont souvent la conséquence d’une division entre dirigeants, et par le manque de communication avec leurs instances, alors que le football est né pour rassembler et briser toutes les barrières et rapprocher les hommes et les femmes du monde sportif autour de valeurs sportives.

Il n’y a pas de bonne ou mauvaise stratégie
«La stratégie va dépendre de l’individu et quoi qu’il en soit, il n’y a pas de bonne ou mauvaise stratégie. Le tout est de connaître la stratégie efficace pour soi», rappelait un ancien cadre sportif. «Il y a pas de grand club, il y a de grandes stratégies dans le premier cas, garder les pieds sur terre, la réussite de ses objectifs devra confirmer son souci à rebondir plus rapidement. Consciemment face à la non réussite de ses objectifs d’hier, le club devra donner du sens à ses actions». Enfin, pour Medouar «je ne veux plus des présidents qui râlent et qui jouent sur le nerf du nationalisme à chaque fois qu’ils sont à bout de souffle. Certains l’accusent à tort et à travers, disant que je suis inhumain. Certains vont se plaindre à certains hauts responsables qui font des interventions et ils ne savent même pas ce que c’est le foot, ils leur font comprendre qu’on est contre eux.
Ces présidents ne doivent pas être égoïstes, qu’ils s’engagent à respecter les lois et assumer au lieu de dire des choses irresponsables». En somme, le gagnant doit choisir ses combats. «Planifier sa saison en fonction de ses objectifs, ses besoins, ses attentes… Il ne laisse rien au hasard et contrôle tous les paramètres qu’il peut contrôler. Il se donne les moyens de ses ambitions, quand il arrive en compétition, il n’y va pas pour ‘faire de son mieux’ mais pour atteindre ses objectifs ! Enfin, le gagnant est une personne qui sait s’entourer et qui accepte de demander de l’aide». Un dernier passage sur les ondes de la Radio ne se prive pas. Medouar ajoute «dans toutes les Ligues, il y aura un médecin et un staff qui visiteront les wilayas, ça sera comme la commission d’homologation des stades, une commission locale spécialisée pour combattre cette pandémie, elle utilisera son expérience et les moyens pour accomplir sa mission». Le passé ne devra plus faire peur aux clubs.
H. Hichem