A des petits qui entament la vie scolaire

Enseigner l’harmonie des sons, des couleurs et des formes

Enseigner les arts aux plus petits, c’est chose facile. Il suffit d’avoir de la patience et une méthode pédagogique.

A vrai dire, c’est tout un art. Tout d’abord, il faut essayer de leur inculquer l’idée que chaque chose dans la vie a ses couleurs naturelles. Et, surtout ne jamais se moquer des formes bizarres de productions d’enfants, ils ne se remettront jamais à dessiner. Les enfants que l’on blâme se découragent très vite et finissent par avoir un sentiment d’infériorité qu’ils risquent de garder à vie si on ne prend pas la précaution de remédier et méfiez-vous de ces petits qui peuvent vous tenir rancune toute leur vie. Donc soyons très habiles dans ses relations avec les plus petits qui tiennent beaucoup au respect de leur personnalité. Il faut savoir les initier, sans les bousculer aux premières œuvres délicates de l’éducation. S’agissant de l’art musical, la beauté et le rythme doivent être assimilés très tôt et de manière vivante par les yeux, la voix, les oreilles, le mouvement ; petit à petit, l’enfant acquiert de lui-même le sens de l’harmonie par la vertu de la poésie, du chant, des évolutions rythmées, la musique. Ces arts ont cet avantage d’être la commune richesse des écoles.
Dans les établissements situés en zone déshéritée où il n’y a rien, même pas d’instruments de musique, on peut toujours faire vibrer les chants et faire sonner la poésie moyennant des rondes et des marches cadencées. Les paroles chantées et versifiées s’apprennent vite dans cette ambiance vivante. En ce qui concerne le dessin qui entre dans l’art figuratif, il est plus complexe qu’on ne le pense. On peut faire le dessin, et pour des petits des classes d’initiation appelées différemment «préscolaire» à l’école ou à la crèche. C’est une activité artistique très épanouissante à condition de la mener conformément aux normes scolaires et de manière régulière. Il s’agit là des petits qui commencent leur scolarité et il faut qu’ils gardent de bons souvenirs de leur entrée à l’école. A vrai dire, l’initiation à cette activité est importante, c’est pourquoi, il faut des maîtres qui aient du tact et de l’expérience qui sachent mener le groupe. On ne fait pas le dessin pour le dessin ou pour avoir la paix avec ces petits. En tant que mode d’expression, on peut faire des compétitions intéressantes, il aide les enfants à faire part de leurs désirs, de leurs rêves moyennant un dessin libre.

Il faut beaucoup de doigté et du savoir- faire pour enseigner l’harmonie des sons
Ça l’est vraiment et d’autant plus qu’il s’agit de petits apprenants qui entrent pour la première fois à l’école. Pour enseigner l’harmonie des sons, il faut exercer les organes phonatoires par la récitation collective puis individuelle. Rappelons tout d’abord que nous avons affaire à des petits de la classe préparatoire qui aiment aussi chanter des chansonnettes dont l’air suit la cadence ; faisons en sorte que les enfants chantent le plus souvent non pas seulement que le chant est créateur de gaieté mais aussi il éduque. La chanson comme la récitation exécutée avec tonalité et cadence, crée un climat de joie si nécessaire pour l’épanouissement des enfants. Et ce qui les épanouit, c’est surtout les rondes qui suivent le rythme de la chanson. L’important est de créer de la joie au sein du groupe des plus petits, cela répond à l’objectif principal du programme des plus petites classes qui commencent leur cycle d’apprentissage de la langue nationale car la ronde est à l’image des mouvements rythmiques de la poésie chantée.
Mais ne sont pas seulement chantées, elles sont aussi dansées, et c’est par la ronde que le rythme est plus visible, le plus actif. Pendant que les membres du corps sont en mouvement et les petits se laissent emporter par l’harmonie du chant dansé en ronde. Dans les pays développés, ces mouvements éducatifs bénéficient d’un accompagnement musical ajoutant un plus à l’ambiance. Mais, à défaut de musique instrumentale, pas toujours disponible, contentons-nous de la musique vocale, en faisant chanter et en accompagnant par des gestes pour mimer le chant. Puisque la récitation et le chant servent à éduquer, pourquoi en priver les petits enfants qui en ont le plus besoin pour devenir plus tard de bons élèves et réussir leur cursus scolaire.
La musique, voisine du chant et la récitation a un impact considérable sur les enfants : elle éduque, éveille des vocations, revivifie les capacités d’apprentissage, redonne un sens à la vie, aide, si elle se poursuit le long de la scolarité, à bien comprendre les mathématiques, preuve scientifique à l’appui. Une étude scientifique a été réalisée dans un pays d’Europe où à la classe d’initiation ou préparatoire appelé chez nous «tahdhiri», on a fait choisir aux petits une, parmi les activités extrascolaire : dessin, reliure des livres, musique, et il y en a d’autres. On a constaté qu’au bout de quelques années, ceux qui avaient pratiqué la musique, avaient de plus grandes capacités de compréhension et d’assimilation en mathématiques. Le dessin comme la peinture, la musique instrumentale et vocale. L’art à l’école est plus que possible, c’est une question de volonté.

Le dessin, partie intégrante des arts, enseignée utilement aux plus petits
Dès la première année, il faut l’introduire comme moyen d’expression. En tous les cas, les petits de la première année le considèrent comme moyen intuitif et naturel d’exprimer ce qu’il imagine ou de représenter ce qu’il voit. C’est sur cette manière de percevoir que l’éducation doit développer. La pratique du dessin est innée, certain la compare à une langue maternelle qui vient naturellement. Les enfants ont des capacités de représentation de tout ce qu’on peut leur demander. Mais étant donné leurs maladresses, leur chefs ne sont jamais parfaits. Avec eux, il faut aller avec beaucoup de délicatesse pour ne pas les décourager. Obtenir d’eux des dessins d’eux est déjà appréciable. En tous les cas, les enseignants devraient être très habiles et ne pas faire de remarques blessantes devant les autres qui risqueraient de les bloquer à vie. Pour commencer, on peut leur demander toutes sortes de travaux comme d’imaginer des dessins devant servir à embellir leur cahier, beau travail d’imagination qui met à contribution l’esprit d’émulation incitant chacun à présenter le meilleur dessin.
Il faut proposer non pas des lignes géométriques, mais des modèles qui l’intéressent et qui soient pour lui un plaisir : une roue, un cadran, un ballon, une maison, un arbre. Ces exercices donnent à l’élève le coup d’œil qui lui permet d’évaluer les rapports de proportions et de grandeurs. Et la coloration au moyen des crayons de couleurs ou d’aquarelle permet à chacun d’exprimer ses goûts. On peut aller jusqu’à leur proposer des travaux décoratifs, sur des schémas simples qui lui sont fournis, l’élève brode à sa façon par l’adjonction au thème initial des formes et des couleurs qui semblent les mieux adaptés et conformes aux souvenirs ainsi qu’aux goûts personnels de chacun. Le choix des couleurs et des formes expriment les traits de caractère de chacun : hardiesse, timidité, l’originalité ou la banalité qui donnent l’ébauche de la personnalité de chacun. Sous l’œil vigilant d’un maître conscient de ses responsabilités, le petit enfant évolue vers le meilleur. Il faut être attentif au moindre signe d’amélioration qui valorise l’enfant en l’incitant à faire toujours de son mieux.

Cultiver la faculté d’imagination et le sens de l’observation
Ceci par le dessin libre et l’illustration des devoirs contrairement à ce que l’on pense, les petits enfants ont la faculté d’imaginer, c’est-à-dire d’inventer des modèles de motifs décoratifs, on les a vus à l’œuvre, dessinant avec passion avec l’intention de réaliser un travail présentable. L’exercice de dessin libre a pour objectif de cultiver chez l’enfant la faculté d’imagination et d’observation. Le plus important, c’est de choisir un sujet qui convienne, par exemple, on demande aux enfants de raconter par le crayon une scène ou une histoire. Vous faites appel à leurs précieuses qualités, ils font l’effort de reconstituer l’évènement par les souvenirs, font des raccourcis pour s’intéresser à quelques acteurs de l’histoire, essaient de finir vite pour présenter leurs chefs d’œuvre, et dans un tel sujet vous faites appel à leurs observations et à leurs mémoires.
Certains vont même jusqu’à suggérer le dessin réalisé hors de la classe, à condition qu’ils ne se fassent pas aider par des adultes, d’ailleurs, on le remarquerait facilement. Mais les élèves qui font le dessin eux-mêmes, sans aucune contrainte, par exemple de temps, est réalisé avec le plus grand soin en mettant en œuvre toutes leurs capacités personnelles et leur originalité. Ces dessins réunis méritent une observation attentive pour comprendre que le dessin est inné, qu’il est un moyen d’expression comme la langue maternelle et qu’il est bon de poursuivre l’apprentissage jusqu’à la fin du cycle primaire, peut-être que dans le groupe, il y a des talents, y compris en musique, qui sommeillent et qui n’attendent que le meilleur moment pour se déclarer dans des études plus poussées.
Boumediene Abed