Bordj Menaïel : les jardins publics à l’abandon

Boumerdès

Les habitants de la «ville des coquelicots», chef-lieu de daïra et de commune, sont pratiquement livrés à la rue, à cause du manque des espaces culturels, des espaces sportifs, et ceux de détente se comptent sur les doigts d’une seule main. Les espaces publics existants doivent être valorisés et mieux protégés car les rares jardins publics existants sont dans un état de dégradation avancé. Manque d’entretien, manque d’hygiène et envahissement d’animaux sauvages (chiens, chats, rats, moutons et vaches).

Les jardins publics sont dégradés avec absence d’équipements, d’éclairage et de sécurité, des fléaux qui touchent les rares jardins publics implantés dans le centre-ville de Bordj Menaïel. En effet et hormis deux jardins publics, l’un situé du côté de l’axe commissariat et mairie et l’autre en face de l’ancien tribunal de justice. Les jardins publics hérités de l’ère coloniale sont à l’abandon totale par les collectivités locales, c’est des jardins qui ne servent à rien et ne sont d’aucune utilité, la preuve le jardin public plus connu par Ladjnina qui faisait autrefois office de monument aux morts se trouvant devant l’ex-palais de justice.
A proximité du marché hebdomadaire d’El Djemaa (un souk qui se tient tous les vendredis) au chef-lieu communal de la ville de Bordj Menaïel est à l’abandon depuis plusieurs années, pire il est dévié de ses missions puisqu’il est actuellement jonché de déchets ménagers. Les habitants de cette localité et des quartiers jouxtant le jardin public ne savent plus à quel saint se vouer, ils ont toujours dénoncé les comportements bizarres de certains jeunes délinquants qui ne reculent devant rien pour créer la zizanie, les usagers de l’avenue colonel Amirouche ne cessaient de se plaindre de ce lieu sans pour autant que l’autorité locale ne bouge le petit doigt, les services de sécurité sont aux abonnés absents.
Le jardin public est rempli d’herbes sauvages et sèches qui envahissent tous les espaces, les gens de bonne famille évitent d’emmener leurs enfants dans ce lieu qui autrefois était un lieu paradisiaque, un espace de tranquillité, de quiétude, actuellement, le jardin en question n’a plus rien à offrir aux familles, aux enfants, vu le décor lamentable, il est dans un état comateux, dans un piteux état de délabrement continu. «Il est urgent que les autorités locales, notamment l’APC qui semble avoir oublié de récupérer tous les espaces publics, de se pencher de manière sérieuse sur ce jardin qui rendait d’énormes services à la population et aux citoyens qui venaient s’y rendre, le jardin est en quelque sorte un véritable monument, celui-ci constituait aussi un lieu de détente aux parents qui accompagnaient leurs enfants pour se détendre, ce qui n’est pas le cas actuellement.
L’autre jardin de grande importance se trouvant à proximité de la Sûreté de daïra et de l’APC fait honte à voir, car autrefois ce jardin était un lieu de rassemblement et d’événement historique, il est aberrant et honteux de constater de visu qu’il n’offre plus rien si ce n’est qu’un jardin sans aucune âme où l’on s’adonne aux jeux de dominos et de dames et aussi s’attabler pour siroter un jus ou un café à proximité de la cafétéria du kiosque de ce jardin qui fait office de placette publique. Autrefois, on l’a surnommait Ladjnina (le jardin), ce n’est pas du tout le cas, car il n’existe aucune fleur, ni aucune rose dans cette placette, le lieu est devenu tellement sale qu’il est infréquentable. Du coup, les citoyens de Bordj Menaïel vivent le calvaire en allant passer un peu de temps dans ces jardins qui ne sont ni entretenus, ni sécurisés. L’entretien et l’affectation d’un agent pour garantir la sécurité de ces espaces ne ruinerait ni les caisses municipales ni celle de la wilaya, a affirmé un vieux retraité de la ville. En effet, les deux jardins publics dont dispose la ville de Bordj Menaïel et dont l’aménagement a coûté des montants importants sont aujourd’hui à l’abandon, et d’ailleurs, ce qui est grave  est le fait qu’ils ont été baptisés du nom de l’Emir Abdelkader.
Ce dernier est un homme pieux, il ne mérite pas que l’on salisse son nom par des jardins publics sales. Les travaux d’entretien sont quasiment inexistants, les espaces verts sont abandonnés, au lieu de plantes ornementales et de fleurs, on y trouve des herbes sauvages touffues et hautes de plusieurs dizaines de centimètres. Tout a été abandonné et tout ce qui peut constituer une source  de repos physique ou à l’esprit a disparu. Les élus locaux doivent créer des aires de détente, des espaces verts pour les citoyens de la ville de Bordj Menaïel, des espaces verts qui seront en quelque sorte les poumons de la ville.
Kouider Djouab