Du design jusqu’au bout des mains

Waly Seck

Waly Seck est un jeune designer qui s’inspire de l’art africain pour la création de mobilier. Formé au design à la Rietveld Academie d’Amsterdam, il met en avant des matériaux facilement disponibles et abordables de même qu’il réalise une grande partie de sa production lui-même.

«Quand je travaille de l’acier j’ai tendance à écouter beaucoup de rap, quand je travaille du bois, je vais peut-être écouter des choses plus douces. C’est comme un stimulant à ma création et à ma capacité aussi de produire et de travailler», affirme Waly Seck, designer et fondateur de la marque Wysk design. «Wysk, c’est la première et la dernière lettre de mon prénom et de mon nom de famille Waly Seck». Le designer franco-sénégalais est né à Paris. Il a vécu à New York et à Dakar. Aujourd’hui, il est installé à Montpellier. Après son diplôme, il travaille en tant que designer industriel dans une grande entreprise mais il ne se retrouve pas dans ce processus de création. Waly Seck se lance donc en solo. Acier, bois, ciment, il choisit des matériaux de construction faciles d’accès et abordables partout dans le monde.
Tout commence avec une chaise. «J’ai dessiné une chaise, j’ai fait une 3D mais très rapide, j’ai fait un emprunt à la banque de trois mille euros, je suis allé m’acheter un poste à souder à la baguette à cent cinquante euros, une meuleuse et de l’acier», explique Waly Seck. «A cette époque, j’étais dans une menuiserie collaborative, où j’ai commencé à découper l’acier en fonction de ma 3D, l’assembler, le souder, faire les finitions adéquates. D’ailleurs, on peut dire que la première pièce, c’est le premier prototype de la chaise que vous avez vu à la Design Week. C’est intéressant parce que, techniquement, il y a pleins de défauts. C’est fou de voir l’évolution entre cette première pièce et ce que vous avez vu il y a trois ou quatre jours», ajoute le jeune designer.

Mobilier contemporain minimaliste
Le designer a grandi parmi plusieurs cultures qui cohabitent dans ses créations. «J’ai déjà une esthétique très graphique qu’on retrouve dans l’art africain, avec des formes géométriques extrêmement simples et dynamiques et en même temps, j’ai ce double cursus d’avoir fait mes études à la Rietveld où il y a cet aspect très minimaliste du design. Il y a vraiment cet alliage au final des deux en tout cas l’essentiel de la fonction et de l’esthétique de l’objet par cette approche un peu scandinave du design», conclut Waly Seck.
M. A.