Le port d’arme blanche fait ravage à Annaba

Arrestation massive

L’Utilisation et le port d’armes blanches sont en croissance à Annaba malgré l’interdiction formelle de cet objet tranchant porté sur une personne. Les services de police de la wilaya de Annaba ont arrêté 205 individus pendant les 15 jours du mois d’août 2020 et 293 autres personnes impliquées durant les 10 premiers jours du mois de septembre, aussi 214 autres recherchées par la justice ont été neutralisées.

Spectaculaire est la recrudescence des agressions à l’arme blanche et la nouvelle vague de crimes divers qui se sont multipliés ces derniers temps au chef- lieu de wilaya de Annaba principalement et dans les villes voisines comme Batna, Sétif, Guelma et Constantine. Or, il semblerait que le port de couteau est devenu coutumier chez plusieurs délinquants inconscients des faits. En le seul mois de juillet 2019, les éléments de la gendarmerie de la ville ont épinglé 43 personnes en possession de 43 armes blanches de différentes formes dans quelques rondes effectuées. A en croire certains parents d’élèves des quartiers de 8-Mars, 11-Décembre, Oued Eddheb et Pont blanc, leurs enfants sont quotidiennement exposés au danger des dealers et voyous armés de couteaux qui rodent tout le temps devant leurs écoles à Annaba.

Ce phénomène se développe d’une manière incontrôlable, voire critique, des milliers de jeunes ignorent le pouvoir de la justice et les supplices des sanctions pénales infligées par la loi. Devant cet état de fait pas moins de 10 agressions ont été enregistrées en l’espace de 72 heures. Les statistiques chiffrées pour la période des mois d’août à octobre indiquent que 90 personnes victimes de violences ont été évacuées en extrême urgence vers le CHU Ibn Roched de la ville. C’est un chiffre vraiment effrayant, a souligné une source hospitalière. Parmi ces victimes, certains sujets présentaient des plaies au thorax. La quasi majorité qui reste avait des blessures à l’abdomen et au niveau des autres membres, précise-t-on. Dans ce cadre, il convient de signaler que la recrudescence choquante de la criminalité ne cesse de se propager sous des formes les plus diverses. Ainsi l’usage des armes blanches entraîne dans la plupart des cas des agressions violentes, voire meurtrières.

De toute évidence, l’accroissement du crime est dû particulièrement au chômage en premier lieu, suivi des mauvaises influences comme le vol, la délinquance et le banditisme qui enregistrent un nombre beaucoup plus important que celui des agressions à l’arme blanche durant les derniers mois de l’année. Or, selon les statistiques hospitalières, 219 personnes grièvement atteintes sur différentes parties du corps ont été dirigées vers les urgences médico- chirurgicales de cette structure de santé publique. Parmi ces victimes, deux personnes furent décédées des suites de leurs blessures. Ces chiffres angoissants pour ne pas dire catastrophiques font très peur réellement. Selon toute vraisemblance des médecins au niveau de l’hôpital Ibn Roched ont reconnu que cette vague de violence est liée à plusieurs causes notamment à des règlements de compte, des bagarres en état d’ivresse, vengeance, trafic de drogue, vols et aux bandes rivales. A plus forte raison, comme pour les agresseurs ou les agressés, la tranche d’âge dans la majorité des cas ne dépasse pas les 35 ans, indique-t-on.

Une autre source judicaire impute ce phénomène de recrudescence de la violence pour ne pas dire la prolifération des couteaux beaucoup plus à la délinquance et principalement au manque de suivi des repris de justice notaires, des parfais auteurs d’homicide volontaire sous l’effet de psychotropes. A titre d’exemple, si la police arrête au hasard un jeune délinquant après une minutieuse fouille, elle va à 100% découvrir un cran d’arrêt sur lui, l’arme favorite des agresseurs et voleurs. Toujours selon ces sources, ce fléau est davantage fréquent dans les milieux défavorisés tels que la cité de Sidi Amar, El Bouni, Sidi Salem, Pont Blanc, Chaiba, 11-Décembre 60, la cité 8-Mai 45 , La place d’Armes Chapuis et Boukhadra où la violence se conjugue au quotidien. L’on révèle que le plus grand nombre d’agressions sont perpétrées par des délinquants et drogués dans la nuit où les accrochages entre eux font le décor nocturne des cités populaires.

Un calvaire que vit la coquette ville atteinte par ce fléau, nous dit un citoyen. Le mois d’août 2012 a été le théâtre aussi de quelques scènes de violence comme ce fut le cas d’un jeune policier exerçant au commissariat de Boukhadra à El Bouni qui a été gravement blessé lors d’une opération d’arrestation d’un bandit notoire, informe-t-on. En essayant de le neutraliser, le voyou a fait usage de son arme blanche pour se libérer des griffes du policier, ce dernier blessé à la gorge fut évacué en urgence vers l’hôpital Ibn Roched pour subir une opération chirurgicale, a-t-on souligné. L’agresseur s’est réfugié après son acte dans un bloc de logements dans le voisinage au moment où des jeunes du quartier sont intervenus pour le tirer d’affaire en s’attaquant aux policiers à l’aide de pierres. Finalement, l’auteur de cette agression réussit à s’enfuir des lieux et reste activement recherché par la police, a-t-on appris. 61% des Algériens ne se sentent pas en sécurité lorsqu’ils se trouvent à l’extérieur de leurs maisons, une chose est sûre pour éradiquer le phénomène du crime, il faut être plus sévère dans l’application de la loi algérienne.

Des règlements de compte entre policiers

Difficile, très difficile de lutter contre le crime organisé et les bandes qui sévissent toujours au chef-lieu de la wilaya de Annaba. Les services de sécurité opèrent sans relâche de jour comme de nuit pour diminuer ce redoutable fléau qui ravage plusieurs quartiers, constate-t-on. En 2011 des policiers relevant de la BRI, brigade de recherche et d’investigation ont voulu procéder à l’arrestation d’un dangereux malfaiteur originaire de la vieille ville mais cela avait tourné en vraie scène de violence entre des policiers et des jeunes du quartier de la Place d’Armes, a-t-on appris. C’est en effet 5 policiers dont deux éléments appartenaient à la section judiciaire qui se sont introduits dans une cafétéria où se trouvait l’homme recherché par les services de sécurité accompagné par ses acolytes. Ayant tenter de le neutraliser en lui mettant les menottes, une grande bagarre se déclencha aussitôt avec des jets de bouteilles, chaises et tables sur les policiers, cinq agents ont été blessés dans cet affrontement par des jeunes du quartier, indique-t-on.

Le malfrat aidé par ses comparses a réussi rapidement à prendre la fuite pour se réfugier dans une habitation du coin située dans la rue de Carthage un moment avant que d’autres policiers investissent les lieux, le fuyard est parvenu une deuxième fois à s’échapper des mains des policiers dans les ruelles de la cité en question, informe-t-on. Quelques heures plus tard, un second drame est survenu dans la même wilaya qui est devenue comme la Sicile, un policier tue son collègue, blesse une étudiante et tente de se suicider à la fin. Selon la police, sur la RN44 la voiture de marque Yaris de la victime était stationnée et dans laquelle se trouvaient la victime abattue par balle, à son côté l’auteur présumé de l’acte blessé d’une balle à la tête et à l’arrière du véhicule, une jeune étudiante blessée gravement par arme à feu. L’arme du crime fut retrouvé dans la même voiture. Les enquêteurs ont conclu qu’il s’agissait d’une affaire de règlement de compte entre les deux policiers exerçant dans la wilaya de Constantine et qui avaient une relation avec la jeune femme originaire de la localité de Oud Zenati à Guelma, révèle-t-on. L’assassin a été transféré aux services des urgences dans un état très critique avec une mince chance de s’en sortir vivant. Une enquête fut ouverte par la police pour élucider cet horrible drame et connaître les tenants et aboutissements de cette affaire.
Oki Faouzi