Les actions accomplies par la CTRF passeront au peigne fin en 2022

Dispositions vigoureuses de lutte contre les crimes financiers

Le Comité des opérations de politique monétaire (COPM) de la Banque d’Algérie a annoncé avant-hier, dans un communiqué, la mise en place d’une série de nouvelles mesures visant le renforcement des ressources bancaires en épuisement total.

A commencer par l’élimination de tous les obstacles et pratiques financières suspectes qui ont plombé l’économie nationale. Intervenant sur ce chapitre, le ministre des Finances, Aymene Benabderrahmane a réitéré la nécessité de venir à bout de ces pratiques, assurant que son département s’emploie et s’engage à mobiliser tous «les moyens nécessaires dans le cadre du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, notamment à travers la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF)». Cet organe qui réceptionne plus de 1.700 déclarations de soupçon par an devra faire face à des défis multiples qu’impose la situation actuelle du pays, mais aussi pour opérer une réforme financière efficace et fiable. Ces objectifs s’inscrivent dans le cadre de la réforme globale du régime financier, mais aussi bancaire devenus urgents à priori.
Le réseau bancaire et les instruments financiers seront refaits à la loupe de façon à les adapter à l’évolution du marché financier en interne et en externe, mais surtout des exigences de la conjoncture actuelle particulièrement difficile. Au-delà de la lutte contre les pratiques financières illicites, la BA anticipe le pas et décide de réduire taux de réserve obligatoire de 6% à 3%, et l’activation des opérations principales de refinancement à un (1) mois, a indiqué la même source. Le but serait de «libérer, pour le système bancaire des montants additionnels de ressources, et mette ainsi, à la disposition des banques et établissements financiers, des moyens supplémentaires en faveur du financement de l’économie nationale et du soutien de l’activité économique», a précisé le même document. Mais aussi pour mieux gérer la microfinance. L’objectif de la Banque d’Algérie est de soutenir et soulager les banques nationales de l’asphyxie et procéder graduellement à l’évaluation de leurs actions en faveur du soutien à l’économie nationale.
C’est dans ce même registre que s’inscrivent les mesures prises par le ministère de tutelle qui commencent à l’aménagement du régime financier de façon à «l’adapter aux standards internationaux permettant à l’Algérie de se maintenir de façon pérenne en haut des classifications internationales en terme de lutte contre les différents fléaux financiers». Ainsi améliorer la gouvernance en mettant un terme aux infractions à la législation financière. C’est le souci majeur du ministère qui focalise, également, son attention sur l’importance d’intégrer «l’information financière notamment au niveau du blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme qui deviennent des crimes complexes du fait de l’avancement technologique et les technologies de l’information et de la communication ainsi que la mondialisation qui a contribué au développement des bandes criminelles transfrontalières», a précisé le premier argentier du pays qui a affirmé que «les systèmes bancaire et financier nationaux sont parfaitement adapté à la lutte contre le blanchiment de capitaux quelque soit sa forme». Un point de départ de la réforme financière tant attendue. Le président de la CTRF, Sid Ahmed Saidi a souligné que «plusieurs défis attendent les nouveaux membres de cet organe qui reçoit plus de 1.700 déclarations de soupçon par an». Ces actions feront l’objet d’une méticuleuse évaluation en 2022 par Le Groupe d’action financière (GAFI) et par le Groupe d’action financière du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord (Gafimoan).
Samira Takharboucht