Une dimension économique

Football professionnel

Avant de demander au football de se professionnaliser, on le demande aux clubs de l’être et puis ce sont les joueurs qui demandent à ce que le professionnalisme leur soit expliqué, comment ça marche.

On leur répond que c’est le football qui se modernise et il exige à ce que l’amateurisme passe son test pour être professionnel ou alors qu’il quitte le terrain. Cela ressemblerait à un nouveau champ d’écriture, qui peut s’avérer une contrainte pour certains. Alors, les uns comme les autres donnent l’impression de ne pas être sur la même longueur d’onde et du coup, n’accordent aucune attention, préfèreraient donc faire traîner son application. Aujourd’hui, avec beaucoup de retard, il y a ceux qui découvrent que cette tendance peut donner une plus grande visibilité aux clubs. Faire connaître leur force aux marques qui n’ont pas l’habitude de nouer des partenariats dans cet univers. On commencera alors à comprendre que certaines marques peuvent avoir peur du sponsoring sportif pensant que leur image peut être liée à des mauvais résultats sportifs.

Un club sportif n’est pas professionnel
Peut-on encore croire aux discours qui expliquent qu’un club sportif est automatiquement professionnel ? La réponse est non. Il suffit de fouiller dans les archives de la presse nationale pour retrouver les traces des articles consacrés à cette formule dite professionnelle. A tout hasard, l’édition d’El Watan du 29 sept 2019 évoque un fait qui sonne comme cette actualité qui persiste sur le terrain. « En effet, rien n’a encore changé entre le football amateur et professionnel dans la mesure où le discours sportif et environnemental se résume en deux mots : ‘football et argent’ sans mener des missions d’intérêt général pour renforcer l’attractivité du sport pour le public et les investisseurs locaux ou étrangers» . Mais depuis 2010 à ce jour, cette option est ignorée, ou presque, par ceux qui n’ont de regards que pour les buts, sponsors et titre de championnat. Normal, corrigent ceux qui ne voient aucune autre issue de s’imposer que de jouer tout simple sans faire cas du professionnalisme : «S’attarder à chaque saison sur des initiatives de conjoncture relève de la myopie tout court.
En effet, quand on parle professionnalisme, on doit nécessairement faire référence à l’économie et au droit des sociétés, car le sport est devenu un secteur économique à part entière, le football professionnel en représente la principale dimension» , écrit-il encore. Chacun à cœur de défendre son club. L’ADN du sport professionnel, dit-on, c’est bien entendu la compétition, non seulement, mais également une très forte médiatisation. «Nous avons besoin d’une commission mixte chargée de revoir le dossier du professionnalisme. Et j’affirme que la Fifa n’avait aucune relation avec l’instauration du professionnalisme en Algérie. Certains continuent de croire que si nous n’avions pas adopté le professionnalisme en 2010, nous n’aurions jamais disputé la Ligue des champions d’Afrique ou la coupe de la Confédération. Ce sont des choses erronées. Les pays voisins prennent part jusqu’à ce jour à ces compétitions avec des clubs amateurs et sans sociétés sportives par actions» , déclarait en août 2018, le président de la LFP.
Le nouveau système de compétition du championnat national de football professionnel de Ligues 1 et 2, adopté le 17 septembre par l’AGEx de la FAF et qui prendra effet à partir de la saison 2019/2020, ne serait pas indiqué pour sauver le professionnalisme, même en réduisant le nombre d’équipes de 32 à 18. Pour permettre au département ministériel de la Jeunesse et des Sports d’avoir plus de visibilité sur l’application du professionnalisme qui continue à être décrié depuis son instauration en 2010, sous Mohamed Raouraoua, ancien président de la FAF, un rapport a été demandé en juillet écoulé à la FAF par le MJS, rapporte l’APS.

Ligue 1 professionnelle à 18 équipes
Pour « atténuer» l’impact économique lié à ce mode de gestion, l’assemblée générale de la FAF avait adopté en septembre 2019 une nouvelle formule basée sur une seule Ligue 1 professionnelle à 18 équipes, « cela n’est possible si les clubs se soumettent au cahier des charges pour pouvoir bénéficier d’une licence» . Dans certains pays, le sport spectacle est un business comme un autre et les acteurs économiques y investissent afin de créer de la valeur financière.
Les clubs sont malades de leurs coûts car aucun gain de productivité n’a pu être réalisé par les clubs alors que les salaires des joueurs ont littéralement explosé. Avons-nous d’abord des clubs professionnels qui ont quelques produits à proposer ? Les clients des clubs, les supporters représentent la dernière source de valeur dans l’économie du football professionnel. Les clubs ne s’engagent pas dans l’utilisation des outils du marketing expérimentiel pour développer les recettes liées au merchandising et en essayant de faire en sorte que le stade devienne un lieu de vie. Enfin, « le football professionnel est un métier où la finalisation est complexe, où la gouvernance est plurielle et le risque intrinsèque à l’activité» .
H. Hichem