Les lauréats du «prix Nobel alternatif» interpellent Guterres sur la situation au Sahara occidental

Sahara occidental

Le Collectif des lauréats du prix «Right Livelihood»,aussi connu comme le «prix Nobel alternatif», a interpellé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, sur la situation inquiétante prévalant au Sahara occidental occupé, mettant l’accent particulièrement sur l’arrêt du processus onusien et les violations commises à l’encontre des Sahraouis par le Maroc.

Dans une lettre adressée vendredi au SG de l’ONU, les lauréats du prix «Right Livelihood», regrettent «l’interruption prolongée du processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc, initié à Genève par l’ancien émissaire Horst Kohler, considérant la «démission prématurée» de ce dernier comme «un développement préoccupant». Le Collectif a attiré ensuite l’attention du SG des Nations unies sur les souffrances infligées aux Sahraouis par le Maroc. «Nous souhaitons également attirer votre attention sur les souffrances persistantes infligées au peuple sahraoui au cours de l’occupation militaire illégale, qui dure depuis près de quatre décennies, d’une grande partie du territoire non-autonome du Sahara occidental et de son annexion illégale par le royaume du Maroc», déplore le collectif dans cette missive signée par 22 lauréats dont la militante sahraouie Aminatou Haidar.
Le collectif souligne que le Maroc ne s’est pas contenté uniquement de l’occupation illégale du territoire sahraoui, mais il y a commis des violations prolongées du droit humanitaire international et des violations systématiques et constantes des droits de l’Homme». Les violations du Maroc dans le territoire sahraouie ne sont pas seulement d’ordre des libertés et des droits de l’Homme, elles sont aussi, précisent les lauréats du prix «Right Livelihood», d’ordre économiques, sociales et culturelles. Ainsi, note le collectif, «la présence de centaines de milliers de mines terrestres le long des 2.700 kilomètres de murs de sable séparant le territoire non-autonome du Sahara occidental du Nord au Sud reste un obstacle permanent à la jouissance des droits économiques, sociaux et culturels du peuple sahraoui et constitue une menace pour son identité et sa vie nationale».
Rappelant les nombreuses initiatives de l’ONU et de l’Union africaine visant à permettre au peuple sahraoui d’exercer librement son droit inaliénable à l’autodétermination, conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale et à de nombreuses résolutions ultérieures, le collectif des lauréats souligne que le droit à l’autodétermination est inscrit dans la Charte des Nations unies et qu’il constitue le fondement sur lequel se base la Minurso. Par conséquent, les lauréats du prix «Right Livelihood» exhortent le secrétaire général des Nations unies à appeler, en premier lieu, «les Etats à élargir le mandat de la Minurso pour y inclure un mécanisme de suivi et de rapport de la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental. A défaut, «la mise en place d’un autre mécanisme, par lequel l’ONU assure un suivi et des rapports réguliers à propos de la situation des droits de l’Homme sur le terrain pour garantir le respect des droits fondamentaux du peuple sahraoui».
Le collectif appelle également le chef de l’ONU à «désigner rapidement un nouvel envoyé personnel sans conditions préalables» et à reprendre d’urgence le processus de négociation, relevant l’importance de continuer à œuvrer pour parvenir à un accord permettant au peuple sahraoui d’exercer librement son droit à l’autodétermination lors d’un référendum à une date ultérieure convenue, conformément aux modalités à définir lors des négociations. Le Collectif des lauréats du prix «Right Livelihood», qui suivent la situation dans tous les territoires occupés dans le monde, avait décerné l’année dernière le «prix Nobel alternatif» à la militante sahrouie Aminato Haider.
R. I.