«Un Etat davantage moralisé et véritablement au service du citoyen»

L’annonce du Président Tebboune :

Le Président Abdelmadjid Tebboune a mis à profit l’entrevue qu’il a accordée à des responsables de médias nationaux, diffusée dimanche soir, pour aborder les principales questions d’actualité, aux plans national et international, dans les divers domaines de la vie du pays, et pour préciser sa position, c’est-à-dire celle de l’Algérie, sur chacune d’elles.

En politique intérieure, le Président Tebboune a laissé entendre que des élections législatives anticipées auraient lieu avant la fin de l’année, après l’adoption du projet de révision constitutionnelle suivie par la révision de la loi portant régime électoral. En matière de relations internationales, il a également annoncé ce qu’il dira sur la question palestinienne dans le discours qu’il prononcera à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, prévue mardi prochain, à savoir que «c’est la cause centrale du Proche-Orient», et qu’il n’ y aura pas de «solution dans cette région sans la résolution de cette question qui doit être par la proclamation d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec El Qods pour capitale». Le Président Tebboune a déclaré lors de cette entrevue que la nouvelle Constitution «accorde des prérogatives à l’élu choisi par le peuple», soulignant que «si le peuple veut le changement, il est temps de l’opérer pour ne pas rester dans l’ambiguïté qui a prévalu auparavant».
Il exprime sa conviction que l’Etat algérien sera, après le référendum sur la révision constitutionnelle prévu le 1er novembre 2020, «davantage moralisé et véritablement au service du citoyen et non pas au service d’un groupe de personnes qui exerce sur lui une autorité paternaliste». Il a également évoqué le rôle dévolu aux jeunes dans le cadre de la nouvelle Constitution qui prévoit d’associer cette catégorie en sus de la société civile, devenue «pour la première fois constitutionnalisée et véritable partenaire dans la gestion de ses affaires». L’»impératif» de la lutte contre l’argent sale, en garantissant la transparence dans la gestion «de la base jusqu’au sommet», a été réaffirmé par le chef de l’Etat. Ce phénomène «s’est propagé tel un cancer dans la société et doit être combattu», a insisté le Président Tebboune, affirmant que «la loi sera intransigeante vis-à-vis de tous ceux qui recourent à l’argent sale». «Je ne serai en rien dérangé si l’Inspection générale des finances venait procéder à un audit au niveau de la Présidence de la République. C’est une chose tout à fait normale», a-t-il dit. «Nous vivons dans une République et non un royaume. Tout un chacun doit rendre des comptes au sein de cette République dans le respect de la loi», a-t-il ajouté.
Le président de la République a abordé le volet mémoriel en réaffirmant que l’Algérie ne renoncera point à la récupération des restes mortuaires des résistants à l’occupation française, dont le nombre avoisine la centaine, ni aux archives relatives à cette période de son histoire. Sur la question de la liberté de la presse en Algérie, le chef de l’Etat était à l’aise pour dire: «Je me suis interrogé s’il existait un pays, de par le monde, à l’image de l’Algérie qui compte 180 quotidiens et près de 8.500 journalistes, outre le soutien de l’Etat au papier d’impression et la publicité dont bénéficient ces journaux pour se retrouver, à la fin, avec des articles truffés d’injures et d’atteintes à la sécurité publique». La liberté d’expression a des «limites» et il existe des lois applicables à tout un chacun, a-t-il fait remarquer.
A propos de Khaled Drareni, condamné récemment à deux ans de prison, on «ne peut trancher de l’inexistence de la liberté d’expression dans un pays en raison d’une personne impliquée dans une affaire n’ayant aucune relation avec la presse», a expliqué le Président Tebboune. Concernant une autre question qui tient en haleine les parents d’élèves et d’étudiants, et qui a trait à la rentrée scolaire 2020-2021, le Président Tebboune a rappelé que l’Algérie a prioritairement opté pour «la protection du citoyen». La rentrée scolaire pourra se faire en fonction de la situation pandémique de chaque wilaya», et en «concertation avec le Comité scientifique et les médecins», a-t-il fait savoir. Quant à la rentrée universitaire, le chef de l’Etat a indiqué que l’Université aura la «liberté» pour en fixer la date, relevant qu’il «n’y aura pas un jour unifié pour la rentrée universitaire qui se fera en fonction de l’organisation et du planning de chaque établissement».
Lakhdar A.