Le chiffre d’affaires des assurances agricoles représente une part «très infime»

Le directeur de la CNMA

Au sujet de l’assurance dans le milieu de l’agriculture, le directeur général de la Caisse nationale de Mutualité agricole, Chérif Benhabillés a indiqué que le chiffre d’affaires des assurances agricole ne représente qu’une partie « très infime ».

Il est d’une variation entre 4 et 5%, a-t-il précisé. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Benhabillés, a expliqué en matière de la faible souscription des agriculteurs que « les produits d’assurance qui sont commercialisés à ce jour ne sont pas adaptés convenablement aux préoccupations des agriculteurs notamment sur la partie des risques climatique et sanitaire ». À ce propos, il a noté que son organisme a engagé tous un travail de réflexion pour reformer et moderniser les assurances agricoles. Vue que les pertes engendrées par les risques climatique et sanitaires sont tellement importantes, et que c’est très difficile aux compagnies d’assurance d’en supporter ces coûts, l’assurance agricole doit être réformée par la mise en place de nouveau dispositif, a-t-il ajouté dans ce cadre.
« Par rapport aux trois dernières années, il y a une réelle révolution en matière des assurances agricoles notamment dans les nouveaux produits tels que les multi-périls pour certaine culture stratégique, dont les céréales », a-t-il ajouté au passage. Par ailleurs, l’intervenant regrette, que les autres compagnies d’assurance n’accordent pas d’intérêt à l’assurance en milieu agricoles, parce que ne le jugeant pas rentable, les pertes pouvant être occasionnés par des dégâts d’origine climatique étant, dit-il, souvent très importants. Selon lui, en raison de son taux de pénétration très faible en milieu agricole, l’idée de rendre obligatoire l’assurance agricole telle qu’elle l’est, par exemple pour les automobiles, favoriserait son développement.
Comme il considère, cependant, qu’une telle mesure devrait être apte à couvrir, autant les risques climatiques, tels la sècheresse ou les conséquences de gel sur les cultures, dont M. Benhabillés signale qu’ils ne sont pas assurables. Pour ce dernier, il y a lieu d’instituer, en amont, des dispositifs pérennes, au lieu d’intervenir, chaque fois, à travers des actions d’indemnisation des pertes causées par des sinistres, une idée, ajoute-t-il, qui va être proposée au ministère des Finances. L’intervenant a rappelé que le secteur agricole, dans nombre de pays, est lourdement subventionné, « jusqu’à 70% pour les cultures céréalières ». Il relève, également que l’assurance agricole y est obligatoire et subventionnée par les pouvoirs publics, ce qui, d’après le DG de la Caisse nationale de Mutualité agricole devrait être le cas en Algérie, notamment pour ce qui concerne les cultures stratégiques.
Manel Z.