Le Président Tebboune définit les positions de l’Algérie sur la scène internationale

75e session de l’AG de l’ONU

Le débat général de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies qui coïncide avec le 75e anniversaire de l’ONU, s’est ouvert hier, mardi, sur le thème «L’avenir que nous voulons, l’ONU qu’il nous faut : réaffirmons notre attachement collectif au multilatéralisme — faire face à la COVID-19 au moyen d’une réelle action multilatérale».

Le Président Abdelmadjid Tebboune participe par visioconférence à cette Assemblée générale ordinaire de l’ONU, a indiqué lundi un communiqué de la Présidence de la République. Selon la même source, son allocution consistera à définir la position de l’Algérie vis-à-vis des questions régionales et internationales de l’heure, outre la réforme de l’organisation onusienne notamment le Conseil de sécurité pour qu’il soit plus équitable en termes de représentation régionale des continents». S’exprimant lors d’une entrevue accordée dimanche soir à des responsables de médias nationaux, le président de la République avait indiqué que le discours qu’il prononcera à cette occasion portera sur la défense de la question palestinienne qui ne sera pas abandonnée par l’Algérie «quelles que soient les circonstances». Il avait réitéré la position «constante» de l’Algérie vis-à-vis de la cause palestinienne, qui est «sacrée pour nous et pour l’ensemble du peuple algérien», déplorant, dans ce sens, «l’empressement pour la normalisation (avec l’entité sioniste), à laquelle nous ne prendrons jamais part».
Soulignant que la question palestinienne «est la cause centrale du Proche-Orient», le Président Tebboune avait déclaré : «Je ne pense pas qu’il y’aura une solution dans cette région sans la résolution de cette question qui doit être par la proclamation d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec El Qods pour capitale». Cette position a été saluée par l’ambassadeur palestinien en Algérie, Amin Ramzi Maqboul, qui a fait savoir à des médias algériens, que la déclaration du Président Tebboune rejetant la normalisation avec l’entité sioniste était forte et opportune. L’ambassadeur palestinien a fait remarquer que «la déclaration du Président Tebboune est un message adressé au monde, et la position algérienne a un impact sur la région arabe, l’Afrique et le monde en général.» Il a ajouté que l’Algérie est un pays qui entretient de bonnes relations avec tous les pays et que sa position contre la normalisation avec l’entité sioniste a du poids et de l’importance et est venue au moment opportun.
Il estime que la déclaration du Président Tebboune est arrivée à temps et qu’elle aura un impact sur la Ligue arabe et les régimes arabes pour les dissuader de normaliser leurs relations avec l’entité sioniste, ce qui ne profite pas à ces pays ni à la Palestine. S’agissant de la réforme de l’ONU, on sait que l’Algérie réclame une réforme globale du système des Nations unies qui respecte les principes, objectifs et idéaux de la Charte des Nations unies pour un monde plus juste fondé sur l’universalisme, l’équité et l’équilibre régional. La réforme demandée par l’Algérie englobe cinq principaux aspects, à savoir les catégories de membres, la question du droit de veto, la représentation régionale, la taille du Conseil de sécurité élargi et ses méthodes de travail et la relation entre le Conseil et l’Assemblée générale.
L’Algérie appelle à réparer l’injustice historique que l’Afrique continue de subir, en attribuant dans le cadre de la réforme du Conseil de sécurité deux sièges permanents au continent. Dès la première réunion, tenue au siège de l’ONU en février 2020, sur les négociations intergouvernementales relatives à la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité, l’Algérie a réaffirmé son soutien à la position africaine commune sur cette réforme, telle que reflétée dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte. Les deux sièges permanents doivent avoir «tous les privilèges et droits inhérents à cette catégorie, y compris le droit de veto». La position africaine commune bénéficie du soutien d’un nombre important d’Etats membres et de groupes d’intérêt. La célébration du 75ème anniversaire de la création de l’ONU devrait offrir l’occasion d’insuffler un nouvel élan au processus de réforme du Conseil de sécurité. Pour l’Algérie, il est nécessaire de tirer profit des progrès accomplis jusqu’ici pour aboutir à un Conseil de sécurité plus représentatif, démocratique, efficace, transparent et accessible.
Lakhdar A.