Des quartiers défigurés

Urbanisme à Relizane

Le grand immeuble de Relizane-Ville de onze étages se retrouve au milieu de bâtisses dont toute intimité aura disparu. A terme, c’est tout le quartier qui devra être reconstruit pour mettre fin à cette disparité architecturale.

«L’enfer est pavé de bonnes intentions», jamais cela n’a été aussi vrai que la bonne intention de résoudre la crise du logement à Relizane et, du coup, celle du foncier, en offrant un programme de 10.000 logements promotionnels et en autorisant les constructions de tours n’importe où. Les urbanistes locaux, ou ce qui en tient lieu, n’ont pas encore compris que ce qui fait un quartier c’est l’homogénéité des constructions. Ainsi, un quartier d’affaires est rarement habitable et un quartier résidentiel n’a pas de vocation commerciale. Cette vision urbaine des véritables métropoles, où l’organisation des quartiers par spécificité facilite la gestion, et notamment l’entretien, n’existe pas à Relizane, ou plutôt n’existe plus depuis l’avènement des années 1980.
A partir du moment où les jardins privatifs et les espaces verts ont été remplacés par des cubes de béton et dès que des salons de coiffure, des fastfoods et des cafés, ont remplacé les garages de villas, Relizane est devenue une agglomération, semblable à tous ces villages qui se sont développés au fil de la poussée démographique. Aussi, le programme de promotion immobilière aura été le coup de grâce parce qu’aucune disposition n’avait été prise pour sauvegarder le caractère architectural homogène des quartiers.
Aucun urbaniste digne de ce nom n’aurait omis cet aspect d’homogénéité pour permettre une disparité qui à terme, oblige à la reconversion de quartiers entiers. Comment ? Avec quels moyens ? Dans un autre pays, une société immobilière aurait acheté toutes les habitations pour créer un quartier neuf. Ici, c’est chacun pour soi, chaque promoteur construira sa propre vision de l’immeuble «idéal», avec surtout beaucoup de magasins et même pas un parking.
N. Malik