«J’entends ici et là dire que je ne suis pas un enfant du club»

Nabil Neghiz (entraîneur du MCA)

Qui en veut à cet ex-adjoint de Gourcuff en sélection nationale, en l’occurrence l’entraîneur du Mouloudia d’Alger, Nabil Neghiz ? Pourquoi cherche-t-on à lui polluer sa vie sportive ? Du rire aux larmes. Voici comment il résume ses premiers pas au sein du club doyen, homme attachant qui se bat au quotidien sur les terrains de football pour sa passion, l’amour qu’il porte pour ce sport.

Personnage souriant, humble mais surtout fort mentalement, mais alors que s’est-il passé pour qu’il puisse tout lâcher lors de sa dernière conférence de presse ? Il n’a pas attendu que la première question pour dire tout dans son introduction. Comme par enchantement des personnes ne voudraient pas de lui à la tête de la barre technique du MCA, ce sont ceux de ce même calibre que l’on trouve un peu partout dans les clubs, ceux là qui aiment les changements, mais quel changement ? Une question, les palpitations de son cœur s’accélèrent. Il s’agirait, pour grand nombre de professionnels, d’un phénomène qui fleurit un peu partout à travers les clubs. Le cas de Neghiz ne surprend personne. «Des personnes qui profiteraient, selon, lui, de la moindre occasion pour semer la zizanie entre sa direction et lui, et souvent avec la complicité de certains joueurs». C’est dire que dans ce football aucun travail de fond n’est donc possible. Il faut croire qu’aucune réforme significative ne peut aboutir et que seules perdurent les mauvaises habitudes, dénuées de tout contrôles, portes ouvertes aux abus ? De quoi se nourrit ce football ? Nabil s’est engagé à tout faire pour sauver l’équipe du Mouloudia, et surtout améliorer ses résultats, confie-t-il aux médias.
Un pari impossible ? Non, semble dire Neghiz. Il raconte qu’il a amplement discuté des objectifs définis avec sa direction ainsi que des délais de 18 mois, durant lesquels il devrait faire qualifier le MCA en Ligue des champions africaine. «Si nous n’avons pas atteint cet objectif, j’aurais quitté mon poste. C’est pour dire que ce n’est pas moi qui ai choisi d’être l’entraîneur du Mouloudia». Ses objectifs seraient menacés et risquent de s’évaporer par la faute de ces personnes qui ne cessent, selon lui, de l’attaquer de toute part à savoir «certains dirigeants, agents de joueurs, malheureusement aussi de certains journalistes et entraîneurs qui se prennent pour des agents. J’entends ici et là dire que je ne suis pas un enfant du club. Je précise que je suis cartésien, une personne qui ne croit qu’au travail.
Dire que je ne suis pas à la hauteur du Mouloudia ne m’affecte pas, je n’ai aucun complexe dans ce sens». Ce qui se passe n’est pas forcément un cas isolé, puisque le football traverse et continuerait à traverser des zones de turbulences, donnant ainsi une image de ce sport, une sorte d’amateurisme. Comment accepter et respecter les engagements des entraîneurs, notamment lorsque ces derniers ont une sacrée expérience. L’autre question qui se détache c’est celle de savoir, qui joue le jeu pour la réussite, les joueurs, les dirigeants ou l’entraîneur ? Zidane disait en 2018 «je suis l’entraîneur et je dois trouver les solutions. Nous en avons trouvé, mais pas assez régulièrement. Je dois assumer la situation.
Je vais continuer à me battre, à travailler, je vais essayer de trouver des choses pour que l’équipe soit plus performante». Un autre entraîneur qui a préféré taire son nom, disait «je ne demandais pas qu’il me fasse des courbettes, je voulais juste qu’il me laisse travailler en paix, comme j’avais toujours fait depuis le début». Enfin, pourquoi essaye-t-on toujours de minimiser la valeur de l’entraîneur local ? Évoquant la feuille de recrutement, il annoncera qu’elle est déjà close à 85% «un effectif qui dépasse amplement le nombre de licences exigé par la réglementation, mais le 27 octobre prochain (date de la fin du mercato), on sera fixé sur les 27 joueurs qui vont représenter l’équipe». L’essentiel pour lui, c’est d’avoir pris cette initiative de communiquer et d’alerter à la fois sa direction. Ce qui le concerne pourrait concerner ces collègues qui évoluent au sein des autres clubs. La fonction d’entraîneur n’est souvent pas un jeu facile. Un responsable des échecs. C’est plutôt le climat dans lequel il travaille qui est le terrain des diverses causes d’échecs.
H. Hichem