Le débat sur la Constitution dénote la conscience du peuple qui suit de près le sujet

Belhimer

Il y a comme un «hiatus» pour un ancien Chef du gouvernement (Mouloud Hamrouche) après avoir lamentablement échoué à la mise en place de la démocratisation de l’Algerie post-octobre 1988, à vouloir venir dans des tribunes complaisantes (toujours les mêmes, en prolongements de guerres idéologiques mondialisées – voir El Watan du 24/09/2020), se poser en donneur de leçons de dérives qu’il croit «autoritaires» au moment même où le Hirak du 22 février 2019 sonne la phase historique irrévocable de la démocratisation irréversible de la société algérienne, à ne pas confondre avec la nature de l’étape de reconstruction institutionnelle délicate que nous traversons.

«La méprise» est d’autant plus ironique qu’elle provient d’un homme politique, qui a agi alors qu’il était en charge des affaires du pays, dans le sens de réformes économiques libérales dont on voit aujourd’hui la production désastreuse défiler devant le tribunal d’El Harrach. C’est en s’appuyant sur la réforme de la loi sur la Monnaie et le Crédit, inspirée de cette période, que les flibustiers du pays ont mis à sac le Trésor public. Cela n’empêche pas, Mouloud Hamrouche de jouer les oiseaux de mauvais «augures» en prédisant à l’authentique expérience démocratique qui a cours dans notre pays, la reproduction de «fragilités» et de «retards dans la réflexion sur les grandes questions nationales».
Pourtant, nous pouvons témoigner de l’orientation résolument anti-rentière de l’action publique (le développement en gestation d’une véritable industrie du phosphate en étant l’une des nombreuses illustrations), comme cela ne fut jamais le cas auparavant et encore moins sous le régime de Mouloud Hamrouche. Auréolé du qualificatif de «démocrate» ou de «réformateur» par les parties intéressées de voir l’Algerie rester un marché de déversements pour les marchandises de nos partenaires commerciaux, ce que craint cet ex-politicien et ses alliés sociaux-démocrates, c’est de voir «une démocratie à contenu populaire» et des «réformes structurelles anti-rentières» sortir le pays de l’ornière des impasses des régimes précédents dont il fut partie intégrante au plus haut niveau.
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