Des salaires pour quelle contrepartie ?

«Dans ce football actuel, on parle beaucoup d’argent, des milliardaires du foot et des droits TV, de la rentabilité et de la valeur des clubs, des salaires et des transferts des joueurs, etc. On parle aujourd’hui des clubs de football comme on parle d’une grande entreprise cotée en Bourse et de ses propriétaires», dixit un expert Européeen.

«Ne comparez pas l’incomparable», disait l’ex-international Miloud Iboud. Que faut-il comprendre par cela ? «Il y a un football qui a pris de l’avance dans le monde et il y a un football qui se bat pour être à la hauteur des attentes de tous». Les clubs de football ne peuvent réussir que si les caisses sont pleines, non seulement, mais aussi des joueurs de qualités et des gestionnaires qui pensent sport, football et valeurs sportives, et qui comprennent le sens de la haute compétition, notamment les effets de sa marque à l’internationale. Aujourd’hui, pour décrocher le podium, il faut oser débourser de fortes sommes pour recruter de bons joueurs, quitte à en souffrir par la suite. Ce n’est pas le cas pour tous les clubs.
Des sommes astronomiques sortent donc des caisses alors que des joueurs continuent de jouer aux innocents, et ce, en pleine crise du coronavirus qui a provoqué un mal inédit pour les clubs de football professionnels. Ces salaires continuent de susciter une sacrée polémique. Comment sont-ils négociés ces salaires qui dépassent tout entendement ? Pour autant, qu’en est-il si nous réalisons une comparaison au niveau mondial avec d’autres disciplines et autres activités des secteurs économiques. Les montants sont-ils si irréalistes ? Que peut rapporter au club un joueur bénéficiant d’un salaire de rêve ? Dans une étude réalisée par un journal spécialisé, il ressort que les retombées financières des joueurs sur les réseaux sociaux devraient permettre au regard de leurs performances, de rapporter gros pour les annonceurs.

Le mercato, poste de recette des clubs
Le premier poste de recette des clubs restera le mercato de joueurs qui profitent de l’explosion du montant des transferts. «Le montant global des transactions est passé de 2,66 milliards de dollars en 2012 à 7,35 milliards en 2019, selon le rapport TMS de la Fifa. Ce modèle économique fondé sur le ‘trading de joueurs’ avec l’objectif de réaliser de belles plus-values à la revente est risqué puisque dépendant des dépenses des grands clubs. Si ceux-ci n’achètent pas ou peu, cela aura un effet tragique sur les petits clubs». Pourtant confrontés à des difficultés financières, et les déficits cumulés, la concurrence ou la course vers le meilleur joueur ne fait plus peur, malgré cette crise historique, l’objectif est de réussir à recruter les meilleurs peu importe le coût.
Et pour cela des négociations avec les joueurs afin de réduire symboliquement leurs salaires après les avoir placés en chômage partiel dès le mois d’avril ont été engagés. En Algérie, cette semaine, un seul joueur a fait vider les caisses du MC Alger d’une seule traite en récupérant la totalité des ses salaires impayés, soit une coquette somme de 960 millions de cts, lequel un salaire de 300 millions de centime lui était assuré par mois. D’autres se font recruter pour un salaire de 170 millions, alors que pour des clubs à l’image de la JS Kabylie, le barème des salaires, selon des sources bien informées, n’excédera pas les 700 000 DA, à l’exception de deux principaux acteurs qui atteindraient un salaire qui varierait entre 14 et 16 millions de dinars algériens, une gestion qui fait baisser la masse salariale de 50% entre l’année écoulée et l’année en cours.
Le retour de montants plus raisonnables et l’obligation de mettre en avant les jeunes des centres de formation donneront une occasion unique aux clubs de s’engager dans une dynamique plus vertueuse. «L’idéal serait donc de réussir, malgré la cure d’austérité, ce que l’équipe n’est pas parvenue à faire durant trois années de forts investissements». Mais dans ces conditions, le succès est-il le scénario le plus probable ? L’austérité est-elle seulement la seule option ? Le but étant de tenter de garantir une équité sportive et de lutter contre le risque de péril en cas de retrait soudain d’un investisseur.
H. Hichem