Eviter une saison sportive de doute

Ligue 1 :

Quelques présidents de clubs de la Ligue 1 veulent rencontrer au plus vite le président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi. Objet ? Faire part de leur désapprobation quant au championnat à 38 journées. Oui. Ils avaient pourtant donné leur accord lors de la réunion organisée par la FAF le 25 août dernier. Mais le goût n’est plus même. Ils veulent réduire le nombre de journées, et cela devra se faire avant le 20 novembre, date du coup d’envoi de la nouvelle version à 20 clubs. Que s’est-il donc passé pour avoir changé d’avis ?

Osons poser quelques questions simples liées à la gestion du football en général ou simplement à celles des clubs. Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ? Est-ce la venue de nouveaux styles de gestion auquel le football ne s’y adapte pas, ou alors, c’est le football qui est en retard par rapport à ce nouveau style de gestion des clubs ? Les réunions avec l’instance nationale de football avaient permis aux participants de se projeter sur des analyses globales qui s’ouvriraient sur des commentaires par rapport aux propositions faites par la FAF. Ils étaient nombreux à avoir applaudi les propositions de changement contre une minorité qui l’avait fait savoir dans la salle, pas à l’extérieure. On aura pourtant tout dit et tout écrit sur cette question, et des spécialistes avaient même donné du poids à cette nouvelle feuille de route de la FAF. La FIFA a été consultée avant d’afficher par la suite 3 propositions qu’elle a fini par exposer aux clubs pour un choix.

Il y a l’option de 38 journées. Ensuite jouer une phase aller, soit 19 matches, «programmer ensuite un play-off entre les 10 premiers clubs, alors que les 10 derniers joueront un play-down. Deux mini-championnats qui se joueraient en 9 rencontres, à l’issue desquelles seront connus les noms du vainqueur du championnat, ceux qualifiés pour des compétitions internationales et l’identité des relégués». Football un business tentaculaire. La troisième proposition ? Un demi-championnat qui sera marqué par une phase aller qui «suffirait pour distribuer les prix et tout finir dans les meilleurs délais». La troisième option est vite adoptée pour diverses raisons, dont la principale est liée au Covid-19. Il ne fallait pas crier victoire puisque une option FIFA vient semer un doute et donner raisons aux clubs qui ne voulaient pas de ces 38 journées. La proposition, loin d’être un impératif, consiste à permettre aux championnats nationaux de se dérouler en une seule phase aller, avec par la suite un play-off pour déterminer les lauréats et les relégués. Voilà une belle histoire de gestion à ne surtout pas raconter aux générations futures. Les étapes que vit quotidiennement le football se complètent mais ne se différencient pas.

C’est ce qui invite le spécialiste du football à s’interroger sur le pourquoi de cela. La valeur d’un club de football ne dépend pas seulement de ses performances sportives mais aussi de l’intelligence de ses gestionnaires. Cette première sortie avec un nombre réduit de clubs ferait d’elle, selon certains analystes un exercice à effacer ou à compléter par la suite. On oublie que le football est plus qu’un jeu, il est aujourd’hui considéré comme un business tentaculaire «les gestionnaires savent qu’ils sont condamnés à gagner toutes les parties, non seulement en score, mais surtout en innovation de stratégies, notamment celles du marketing et de la communication». Il est démontré que si les gestionnaires ne se battent pas contre les mauvaises idées, ce sera alors elles qui se battent contre le football. Comment sera-t-il géré ? Comme l’explique l’économiste, chroniqueur de RMC Sport, Pascal Perri, on peut assimiler la valorisation d’une entité sportive à une «véritable entreprise où l’approche est immatérielle. Quand une entreprise rentre sur un nouveau marché, elle répond aux besoins d’un client.

Là, c’est différent, on est dans l’appréciation en fonction d’une perspective de résultats sportifs et d’un rayonnement». Comment sera dirigé le championnat national qui rentre en lice dès novembre ? Les présidents sauront-ils tourner le dos à leurs revendications et s’engager dans les compétitions ou feront-ils retarder, une nouvelle fois, le coup d’envoi ? Une pareille situation ne fera que fragiliser davantage la marque du football national. H. Hichem A voir n BeIN Sports 2 : Real Madrid – Real Valladolid à 20h30 n BeIN Sports 3 : Lazio Rome – Atalanta Bergame à 19h45