La double peine pour les professionnels de la santé

Plus de 1.100 cas de paludisme d’importation enregistrés sous le contexte de la Covid-19

Plus de 1.100 cas de paludisme ont été enregistrés au Sud du pays, récemment, a indiqué dans un communiqué, avant-hier, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière qui a rassuré, en parallèle de la prise en charge immédiate de ces cas au niveau «des structures hospitalières conformément aux directives thérapeutiques nationales». Cette maladie parasitaire a une saisonnalité connue. Celle des pluies.

Cette fois-ci, elle intervient dans une conjoncture sanitaire assez délicate et complexe. Elle constitue une autre épreuve pour le personnel de la santé qui mène déjà un combat acharné contre la Covid-19, depuis plus de sept mois. Il a cheminé, depuis, dans l’action contre le Coronavirus, mais l’avènement d’une autre épidémie serait une double peine pour le secteur de la santé qui devra déployer plus d’énergie et d’argent. Certes, l’Algérie a été reconnue, officiellement, en mois de mars dernier, exempte du paludisme par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), grâce à son engagement à consentir à tous les efforts pour éradiquer cette infection, mais la menace extérieure est toujours là. Ce que le ministère de la Santé qualifie «du paludisme d’importation». Face à cette éclosion de cas de malaria, les habitants des régions du Sud du pays sont appelé à appliquer les consignes et protocoles de prévention afin de l’éliminer, car à ce jour, il n’existe pas de vaccin contre le paludisme qui se transmet par une piqûre de moustique. La vigilance en cette saison pluvieuse et humide est de mise, car le risque d’être touché par cette infection parasitaire est accru, si les citoyens ne se conforment pas aux mesures de protection.
Dès la manifestation clinique du paludisme, le malade devra être consulté en urgence pour la prise en charge médicale. Appelée aussi malaria, le paludisme se manifeste, également, par une fièvre qui peut aller jusqu’à 30 jours. Ce qui complique la situation sanitaire, déjà fragilisée par la crise du nouveau Coronavirus et l’arrivée de l’épidémie des grippes attendues en période hivernale. Sous le contexte du Covid-19, le défi est de taille pour les établissements sanitaires qui tournent à plein temps depuis le déclenchement de l’épidémie du Coronavirus, mettant à rude épreuve le corps médical. C’est la raison pour laquelle, la sensibilisation et la responsabilisation des citoyens pour la prévention contre les risques de santé publique existants, comme le paludisme et les grippes est strictement nécessaire. Le protocole de protections de lutte contre le paludisme ne diffère pas trop de celui de prévention contre la Covid-19. Il applique les mêmes règles d’hygiènes. Après avoir été certifiée exempte du paludisme par l’OMS, l’Algérie est confrontée au paludisme d’importation qui semble se concentrer dans les régions du Sud, mais pourrait se propager à d’autres régions du pays.
Pour éviter ce scénario sous le contexte de la Covid-19, les services publics décide de renforcer le dispositif de surveillance et de prise en charge, a indiqué avant-hier le ministère de la Santé, dans un communiqué, dans lequel, il a rassuré que «comme chaque année au mois de septembre après les premières pluies, il y a une recrudescence des cas de paludisme importés venant essentiellement des pays frontaliers sahéliens où des Algériens ayant séjourné au niveau de ces pays». Pour éviter une panique généralisée après l’annonce dans les médias de décès et de la propagation de cas de paludisme dans le Sud, le ministère a affirmé que «tous les cas ont été pris en charge au niveau des structures hospitalières conformément aux directives thérapeutique nationales», ajoutant que «toutes les mesures ont été prises conformément au plan national de prévention de la réintroduction de la maladie qui prend en (compte) les facteurs climatiques, géographiques et les voyages dans les pays d’endémie palustre».
Il a été procédé, dès l’annonce des premiers cas de malaria au renforcement du dispositif de surveillance par «le dépistage actif, la détection et la prise en charge précoce des cas, ainsi que la mise en application des mesures appropriées de lutte anti-vectorielle», a souligné le même document, rassurant, également de la disponibilité des antipaludéens au niveau des structures de prise en charge. Même «le stock de sécurité a été renforcé au niveau de ces wilayas en prévision de la survenue d’autres cas», a-t-il ajouté afin d’éviter la pénurie, sachant que le traitement du paludisme est similaire à celui apporté aux malades atteints du Covid-19. Aux dernières données en date d’avant-hier, «les cas de paludisme d’importation ont été enregistrés au niveau de cinq wilayas du Sud, à savoir Tamanrasset avec 918 cas, Adrar 96 cas, Illizi 89 cas, Ouargla 5 cas et Ghardaïa 2 cas», a indiqué la même source.
Samira Takharboucht