L’ONU appelée à dépêcher des commissions pour visiter le territoire sahraoui occupé

Répression marocaine

La militante sahraouie des droits de l’Homme, Aminatou Haider, a appelé l’ONU à dépêcher en urgence des commissions au Sahara occidental pour s’enquérir de la situation des droits de l’Homme dans ce territoire sous occupation «brutale», où «toute personne revendiquant le respect de son droit à l’autodétermination» est vite ciblée par la répression marocaine.

«J’appelle les Nations unies à protéger tous les Sahraouis, pas seulement les défenseurs des droits de l’Homme, et à dépêcher en urgence des commissions pour visiter ce territoire qui est resté à la merci d’une puissance occupante brutale et aussi exiger du Maroc la libération des prisonniers politiques sahraouis», a déclaré la militante sahraouie devant le Conseil des droits de l’homme de Genève, demandant à l’organisation d’assumer sa responsabilité quant à la décolonisation du Sahara occidental. Ayant déjà été victime de «disparition forcée, de torture, détention arbitraire», Aminatou Haider a affirmé qu’«elle fait toujours objet de harcèlement et de diffamation systématique à cause de ses activités pacifiques et sa coopération avec l’ONU», rappelant que cette réalité a été souligné dans le rapport du secrétaire général des droits de l’Homme. «Et mon cas n’est pas unique dans les territoires occupés à cause du manque de protection onusienne», a-t-elle noté.
«Les défenseurs sahraouis, journalistes, et toute personne revendiquant le respect de ses droits légitimes à la liberté à l’indépendance de son pays, sont victimes de la répression, la torture, l’emprisonnement, la disparition forcée, la privation de ses droits civils, économiques, politiques et culturels de la part des autorités de l’occupation», a-t-elle relevé, ajoutant que «le Maroc refuse de nous traiter comme citoyens d’un pays occupé, selon la 4e convention de Genève». La «Ghandi» sahraouie, a indiqué en outre que «la puissance occupante tente par tous les moyens de nous imposer ses lois et politiques coloniales au vu et au su des Nations unies qui ne réagissent pas à cette violation flagrante». La militante sahraouie a rappelé, par ailleurs, que la première mission du Conseil des droits de l’Homme au Sahara occidental avait conclu en 2006 que «toutes les violations sont liées au droits du peuple sahraoui à l’autodétermination».

Une campagne marocaine tendancieuse pour détourner l’attention sur les violations du cessez-le-feu
Les évènements survenus dans la zone tampon de Guerguerate au Sahara occidental occupé ont ressurgi sur fond de campagne médiatique tendancieuse fomentée par le Maroc pour détourner l’attention sur les violations de l’accord de cessez-le-feu, Rabat ayant refusé l’adhésion à la démarche de l’ONU qui a décidé de dépêcher une mission technique pour examiner cette affaire, tel que souligné dans le rapport du secrétaire général onusien en 2018. La zone de Guerguerate est située en dehors du «mur de défense» érigé par le Maroc entre les territoires qu’il occupe au Sahara occidental et ceux libérés par le Polisario et jouxtant les frontières mauritano-sahraouies, d’autant qu’elle revêt une importance stratégique et vitale pour l’économie marocaine, pour être le seul passage terrestre exploité actuellement par le Maroc. En raison de la pandémie de Covid-19, le Maroc a dû fermer ses frontières aériennes et la navigation maritime a grandement baissé.
Or, il focalise sur la brèche de Guerguerate pour poursuivre les opérations d’exportation vers l’Afrique en vue de financer son économie confrontée à une véritable crise à cause du recul considérable des revenus des exportations marocaines et l’effondrement de plusieurs secteurs de son économie tels que le tourisme et les transferts financiers de la communauté marocaine établie à l’étranger. A l’approche de chaque échéance onusienne devant examiner la question sahraouie au niveau de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, le Maroc répand des rumeurs et sème l’alarmisme sur la situation à Guerguerate, dans le but d’accuser le Front Polisario d’atteinte à la paix dans la région et de violation de l’accord de cessez-le-feu, ce dernier (Polisario) a, par contre, répondu favorablement à la proposition onusienne pour l’envoi d’une mission d’experts pour examiner l’affaire de Guerguerate.
Il est évident que l’alarmisme médiatique auquel s’adonnent les médias financés par le makhzen coïncide avec la 75ème session de l’Assemblée générale de l’ONU et la session du Conseil des droits de l’Homme, ce qui reflète la faiblesse et désarroi de la diplomatie marocaine, notamment après la déclaration de la Haute Commissaire onusienne aux droits de l’Homme, Chilienne Michelle qui a fait part de son souhait de débattre des normes d’envoi d’une mission technique au Sahara occidental pour s’enquérir de la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés. Le Front Polisario a mis à nu le plan marocain qui vise à se mettre dans la peau de la victime dans cette affaire.
Le ministère sahraoui de la Communication a accusé les autorités d’occupation marocaine de mener une campagne tendancieuse infondées contre le Front Polisario et les autorités de l’Etat sahraoui dans une tentative désespérée d’influer l’opinion publique internationale et locale en vue de maintenir son occupation illégale du Sahara occidental et poursuivre le pillage de ses richesses en empêchant son peuple d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance. Le ministère de la Communication sahraouie a également attiré l’attention de la communauté internationale et de l’ONU concernant la gravité de la stratégie d’escalade de l’Etat d’occupation marocain, exhortant l’ensemble des citoyens sahraouis à s’armer de vigilance et de prudence.
R. I.