a pelle, la pioche et la palme d’Or

Agriculture à Tiaret

La région de Sersou mise notamment sur l’agriculture pour redresser son économie, face à son miroir «le rêve perdu» mettre la clef sous le paillasson d’une centaine d’entreprises, elle signifie fermer boutique pour cause de faillite «retraite anticipée oblige». Pour nous en rendre compte, nous sommes allés voir quelques stands lors de la Journée nationale de la vulgarisation agricole et le secteur mérite la palme d’Or, le pétrole vert a pris enfin son envol pour rafler sa place à la tête du peloton.

A Tiaret, il faut d’abord traverser des plaines réservées aux céréales puis l’axe frontalier (Mahdia – Dahmouni), une superficie de 4 400 ha irrigués sur les 33 014 ha autorisés par le barrage de Dahmouni d’une capacité de 19 millions de m3 et les eaux traitées par la station d’épuration. Des terres fertiles occupées par les spécialistes de la pomme de terre, l’oignon et l’haricot vert. Selon le premier responsable du secteur, M. Yahia M’hamed, «la production en cours de la pomme de terre est de 1 388 600 q, l’oignon atteint selon les prévisions, une pesée avoisinant les 2 000 000 q sur la bascule du maraîchage». Un créneau qui grimpe avec une production satisfaisante de 3 369 413 q. Ce volet du pétrole vert a réussi à exporter son produit vers l’autre continent et le pays voisin.

Les statistiques avancées par le conférencier ont invité la délégation à la remise d’une palme d’or à la direction agricole et aux mains de la pelle et la pioche lors de la visite des stands et les produits locales exposés animaux, volailles, produits laitiers, céréales, légumes secs, fruits, légumes, miel et autres compartiments. Au second chapitre, les chiffres parlent d’une production importante pour la région et hors wilaya, l’aviculture, arboriculture et l’oléiculture avec une production de 20 000 qx, 221 140 qx et 82 800 qx, une filière qui bouscule pour récolter une place au soleil, dont la majorité des experts s’intéressent à ce créneau à noyau et pépin. Le Sersou, renommé le grenier du blé des Hauts-Plateaux, avec une assiette foncière 2 005 000 ha dont une superficie agricole de 1 589 531 ha au camp des SAT, une superficie de 688 725 ha éparpillés aux champs, utile. Et puis, au poumon de ce paradis céréalier, on enregistre une superficie forestière de 154 200 ha, pacages et parcours d’une assiette de 420 606 ha, dans une terre accueillante avec les 326 000 ha «alfa» et sous un climat chaud, c’est Aïn Deheb.

Nous sommes à 80 km au sud de Tiaret. Là, derrière le paradis steppique, la seconde famille des éleveurs et berceau de l’ovin et le bovin. Cette commune ouvre ses bras au visiteur et le fait visiter son énorme usine alfatière qui a perdu la charpente métallique de son toit, et l’entreprise a freiné son progrès. Dans ce vaste paradis qui fait la gymnastique dans un terrain accidenté sans pistes, où une panoplie de périmètres, leurs propriétaires continuent à investir sur une page vierge à l’image de cet investisseur de Sidi Abdelghani spécialisé dans la production de l’aliment du bétail et l’élevage qui «ne sait plus sur quel pied danser et à quel saint se vouer». En lait, ce programme prévoit une «réduction à 0% de l’importation de poudre de lait destinée à la fabrication de produits dérivés en 2020», nous explique Toumi Aek, gérant de la laiterie de Ksar Chellala avec une production de 5 000 litres/jour, s’ajoutent le beurre traditionnel et des jus, ce créneau porteur est dû à la production de 76 475 000 litres de lait de vache.

L’œuf a atteint un chiffre alarmant de 13 383 370 unités, le miel 700 q et la laine 26 326 q, selon les chiffres avancés par le wali lors de l’inauguration de cette manifestation. Connue par son élevage, Tiaret marque son empreinte sur le carreau des abattoirs avec une quantité de 247 668 q (viande rouge) et 57 976 q (viande blanche). Pour une population totale de 1 062 656, on recense 181 471 au volet agricole, pour ce qui est du projet du dessalement de l’eau de la mer, la question se pose de savoir aujourd’hui si il est capoté… Un projet mort -né, un dossier gelé dans une nouvelle République «en Algérie, les mentalités changent…» Nous avons rencontré plusieurs acteurs de cet important organisme qui carburent et dont l’objectif étant l’exportation et non l’importation, consommer ‘local’ est la nouvelle feuille de route. Le comble devant cette situation, le manque «la soif» des réserves qui ne répondent pas à la demande.

Voici quelques statistiques, trois barrages d’une capacité de 100h/hm, dix neuf retenues collinaires 12 hm, 4 100 forages avec un débit de 246 000 litres/seconde et 3 130 puits d’un débit de 3 151 litres/seconde devant une wilaya nommée mondialement le grenier du blé. Le représentant des fellahs M. Behih Miloud a affirmé «c’est une occasion pour la mise en œuvre effective de la feuille de route du secteur, d’autant plus qu’elle coïncide avec le lancement de la campagne agricole 2021/2022 et la mise en place de tous les moyens pour la réussite de la campagne labours semailles et l’accompagnement du fellah». Le président de la Chambre agricole Abdi Labri a expliqué, «avant, la mentalité des gens, ici, était de préférer les produits d’importation. Maintenant, ça change, beaucoup reviennent aux produits locaux et le seul secteur qui n’a pas baissé ses bras devant l’ennemi du corona virus est notre région qui a durant cette période réussi à acheminer ses produits vers d’autres cieux».

Cet événement a été marqué par une exposition, faisant participer des producteurs locaux, des professionnels et des associatifs ainsi que des acteurs institutionnels impliqués dans le développement et l’appui aux filières agricoles et d’élevages venus des quatre coins de la wilaya. La laiterie Sidi Khaled avait pris part à cet espace de communication et d’échanges. Une occasion de faire connaître le concours de l’établissement dans les missions d’encadrement de proximité et s’enquérir de la situation et des potentialités de développement de la wilaya, particulièrement, pour la filière de production laitière locale et son intégration qui a offert ses produits aux visiteurs.

Pour sa part, M. Deremchi Mohamed Amine, wali de Tiaret, a souligné, «il est impératif d’encourager la création de nouvelles unités dans les industries agroalimentaire à Tiaret en attendant le feu vert du gouvernement dans les prochains mois, et Tiaret garde son statut de pôle agricole par excellence. J’ai constaté aujourd’hui, la rencontre des jeunes investisseurs porteurs de projets pour le secteur avec cette nouvelle technologie à l’image du projet présenté par les universitaires de Ibn Khaldoun sur l’agriculture de précision», a indiqué le premier responsable. Dans son intervention à l’occasion de la célébration de la Journée de vulgarisation agricole, M. Deremchi Mohmed Amine s’est engagé auprès des agriculteurs, à veiller à l’aplanissement des entraves administratives ou celles inhérentes au raccordement des exploitations au réseau électrique, l’ouverture de pistes, entre autres. Et de renchérir «tout faire pour que notre wilaya soit un pole agricole par excellence». Hamzaoui Benchohra