LFP-EPTV sur un même signal ?

S’il y a bien un point fort dans la palette technique d’une fédération et des clubs, c’est incontestablement celui de la gestion.

Les experts, spécialistes et médias du sport se félicitent déjà, ça et là, de ce qui serait sur rails après une négligence observée depuis des années. Difficile de ne pas s’interroger, par contre, sur les leçons de gouvernance et de bonne gestion auxquelles le président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar faisait allusion dans sa déclaration, en l’occurrence «fini le bricolage, améliorer les méthodes de travail et s’ouvrir sur des stratégies qui contribueraient à une meilleure mise en scène du football national». Le respect des règlements dès cette fin de course de l’année 2020, est une condition sine qua non pour se démarquer de ce qui avait fait défaut lors des saisons écoulée. C’est la raison pour laquelle le fonctionnement de l’instance avait toujours de susciter des questionnements.

Signature d’un nouveau contrat
Cette fin de semaine, la Ligue se félicite de la signature d’un nouveau contrat pour les trois prochaines années avec la télévision nationale. Sa déclaration lors de la signature dudit contrat ne contient aucune allusion au passé où tout aurait pu se construire pour éviter l’étonnement qui explique le retard qu’accuse la gestion de la LFP dans le football moderne. «On est content de cet accord né après plusieurs réunions avec l’EPTV, au niveau de notre siège. Avant, il faut le souligner, ça ne fonctionnait pas bien, mais aujourd’hui, la compréhension a permis de régulariser la situation et trouver toutes les facilités du côté des responsables de la télévision». Les plus avertis notent qu’il n’y a pas eu un mot sur les obstacles qui furent à l’origine des défaillances mécaniques qui ont causé une coupure du signal avec l’EPTV, lesquels n’ont cessé d’exiger leur présence sur les terrains de foot, pour donner leurs avis afin d’éviter tout cafouillage lors des retransmissions. «Une meilleure organisation est naturellement synonyme d’un travail professionnel». Un mode opératoire qui n’a jamais été pris en considération.

Dates et horaires des matches avec la télé
Fin 2020, ça y est, une nouvelle vision professionnelle sera affichée, elle permettra «aux représentants de l’EPTV d’être présents dans tous les stades pour exiger ce qu’il faut pour une amélioration des retransmissions», signale le président de la LFP qui reconnaît, indirectement, avoir fauté lors des dernières saisons. C’était eux seuls qui décidaient des dates et horaires des matches sans consulter la télé. Medouar veut mettre en chantier une autre forme de gestion, aller vers «des réunions régulières avec le service des sports de la télévision pour arrêter les dates des matches et les journées», a-t-il promis. En d’autres termes, il n’y aura plus de sélection sans l’EPTV, ni de tri, ni d’hiérarchisation, ni de refus, mais une circulation d’information qui permettra aux deux opérateurs d’effacer un passé pour s’ouvrir à de nouvelles méthodes de travail.

«Oublier les vieilles pratiques»
Dans sa lancée, il fera savoir que la date du 20 novembre, annoncée comme inauguration de la nouvelle saison, risque de pas l’être. De nouvelles propositions pourraient être dévoilées lors de la réunion du bureau fédéral qui se tiendra le 4 octobre. Ca ne sera donc pas le 20 novembre puisque cette date coincera avec un vendredi… Il annoncera que le coup d’envoi se ferait le 21 ou le 28. La reprise est indirectement donnée, ce sera le 28 novembre. Poursuivant, il évoque les vieilles pratiques qu’il condamne. Un pas de fait vers le positif et la reconnaissance de l’erreur professionnelle. Il ne maquera pas de qualifier cette nouvelle saison d’inédite. A cette occasion, il appelle les dirigeants des clubs à veiller au strict respect du calendrier prochain, mais, aussi et surtout, à éviter toute réaction négative qui viserait d’éventuels reports ou réclamations, ce qui ne serait plus jamais admis, comme ce fut le cas par le passé.
Sommes-nous en train de vivre une nouvelle philosophie de gestion, celle qui réparait ce qui a été fissuré ou cassé par un passé récent. Ces nouvelles opérations, pas très marketing, ne sauront faire oublier les ratages et décalages que le football a connus par le passé. Regarder maintenant en face comment les choses vont se mettre en place, c’est le plus important. Effacer non, car le faire c’est renvoyer la responsabilité à d’autres personnes, alors que la vérité serait le meilleur moyen d’avancer et de mobiliser l’ensemble des gestionnaires des clubs de football. Interrogé par téléphone, un directeur de club parle d’apprentissage «là aussi, il va falloir faire l’apprentissage.
Le championnat ne prendra pas fin avant juillet, si tout va bien, parce qu’il y a la coupe et les coupes régionales et continentales, cela durera 9 mois». Enfin, on apprendra de la bouche du président de la LFP que «40% des teams de Ligue 1 ont repris le travail», et rassure quant au rythme qui sera imposé par son instance. «On commencera avec un seul match par semaine puis on ajoutera un match, je crois que les clubs ont assez de joueurs pour résister». Notons qu’une commission d’audit des stades de la LFP vient d’être installée, présidée par Farouk Belguidoum, vice président, qui sillonnera les wilaya du pays pour visiter les stades en présence des représentants de la télévision nationale et d’un médecin. Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour corriger les erreurs du passé.
H. Hichem