«La solution doit émaner des Libyens eux-mêmes et doit préserver la sécurité, l’unité et la souveraineté de la Libye»

Sabri Boukadoum à propos de la crise libyenne :

Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a demandé, avant-hier lundi, la reprise, rapide, du dialogue politique inclusif afin de donner un nouvel élan aux efforts et aux initiatives visant à trouver une solution politique à la crise libyenne. «La solution à la crise libyenne doit émaner des Libyens eux-mêmes. Et cette solution doit préserver la sécurité, l’unité et la souveraineté de la Libye. Les Libyens doivent résoudre leurs problèmes par le biais des bulletins de vote et non par des balles», a-t-il indiqué.

C’était lors d’une conférence de presse en ligne (visioconférence), en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, coprésidée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas avec d’autres représentants d’organisations internationales pour faire le point. Une réunion qui a pour objectif, selon Sabri Boukadoum, de trouver des solutions aux manquements de tout le monde, aux grands problèmes que vivent les Libyens en raison de l’intervention étrangère qu’elle soit militaire ou autre. «Les Libyens sollicitent l’Algérie pour les aider contre cette intervention». «Nous appelons, a poursuivi Sabri Boukadoum, tous les frères libyens à s’engager dans ce dialogue. Faire la paix entre tous les Libyens n’est pas un objectif impossible. Il est grand temps de démontrer que l’intérêt suprême de la Libye prévaut sur toute autre considération», a affirmé le ministre des Affaires étrangères non sans réitérer le soutien, ferme, de l’Algérie à la Libye, un pays frère voisin, a-t-il dit.
Pointant, à l’occasion, les initiatives contradictoires pour le règlement de la crise en Libye, qui alimentent, a-t-il observé, le conflit plutôt que de le résoudre. Il est cependant évident, a poursuivi le chef de la diplomatie algérienne, que nous ne pouvons pas soutenir un conflit persistant, avec de multiples initiatives contradictoires qui alimentent le conflit plutôt que de le résoudre et qui ne s’inscrivent pas dans le cadre du processus de Berlin et des principes convenus à la Conférence de Berlin, en janvier dernier. «Depuis cette conférence de Berlin, l’Algérie s’était, fermement, engagée à soutenir le processus en mettant de côté ses propres efforts qui étaient recherchés et réclamés par tous les Libyens», a rappelé le ministre des Affaires étrangères. Faisant savoir que l’Algérie restera engagée à faire de son mieux pour une solution constructive à travers le processus de Berlin, soutenu par le Conseil de sécurité, et pour un dialogue politique inclusif et une appropriation par les Libyens du processus du règlement de la crise.
M. Boukadoum a, à l’occasion, appelé le Conseil de sécurité à veiller à ce que sa propre décision liée à l’embargo sur les armes, tel qu’énoncé dans les conclusions de Berlin, soit pleinement respectée. «Soutenir le processus dirigé par l’ONU signifie, au préalable, respecter l’embargo sur les armes et ne pas envoyer de mercenaires (en Libye). Nous avons vivement salué le cessez-le-feu et nous continuons d’appeler et d’agir pour son respect», a encore indiqué Sabri Boukadoum, soulignant que la responsabilité du Conseil de sécurité consiste également à hâter la nomination d’un envoyé spécial en Libye. Nous avons maintenant besoin, a encore poursuivi le chef de la diplomatie algérienne, d’une action du Conseil et des membres de Berlin et nous avons besoin de résultats rapidement.
«L’Algérie et le long des pays voisins de la Libye, ne peuvent pas se permettre une crise persistante. Nous devons le succès et la paix au peuple libyen. Nous devons relancer le processus politique. C’est notre responsabilité. L’Algérie entend y adhérer pleinement», a encore indiqué le ministre des Affaires étrangères. Saluant, au passage, la réouverture partielle des installations pétrolières et la reprise des exportations en tant que première étape pour apporter une aide à la population et à ses besoins essentiels en temps de pandémie du Covid-19. L’Algérie est l’un des rares pays qui n’envoient ni armes, ni soldats en Libye. Bien au contraire, a-t-il dit, L’Algérie préfère envoyer ses ingénieurs et ses techniciens pour remédier à la pénurie d’électricité à Tripoli causée par des pannes répétées dans la centrale électrique principale près de Tripoli. Faisant remarquer que la position de l’Algérie est appréciée aussi bien par l’Est et Tripoli que par tous les Libyens dans leur diversité.
Rabah Mokhtari