L’Algérie doit se libérer de sa dépendance vis-à-vis des pays européens, et du pétrole

Baisse de la consommation de pétrole dans les pays industrialisés, selon l’Opep

Depuis toujours, l’Algérie dépend des fluctuations des prix du pétrole qui commencent à lui échapper, ces dernières années, en raison de la décroissance de la demande et de la nouvelle orientation énergétique mondiale dictée par les Etats-Unis.

Ces derniers encouragent l’exploitation décomplexée du gaz de schiste et tentent d’imposer cette alternative aux autres pays producteurs du pétrole, comme l’Algérie qui n’a d’ailleurs pas exclu le recours à cette option pour subvenir à ses besoins énergétique afin de se libérer de la contrainte pétrolière. Ce qui expliquerait, l’augmentation d’au moins 50% du volume de la production du schiste d’ici dix ans, selon une analyse de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), ce qui signifierait conséquemment, la fin prochaine du pétrole, notamment, dans «les pays industrialisés où la consommation diminuera de 1,1 million de barils par jour au cours de ces cinq prochaines années», selon les notes du rapport de l’Opep World Oil Outlook. L’Opep annonce, à cet effet, la fin éventuelle de la consommation du pétrole dans les pays développés d’ici cinq ans, ce qui aurait des répercussions dévastatrices sur l’économie dépendant à plus de 95% des recettes des hydrocarbures. Se débarrasser de cette dépendance est plus que jamais urgente car sous la férule des Etats-Unis qui manipulent la politique énergétique et l’incapacité de l’Opep et la Russie coalisés, à redresser les prix au seuil de l’avant-crise. Avec la décroissance de la demande actuellement en raison de la double crise sanitaire et économique ainsi que l’incertitude quant à la disponibilité de l’approvisionnement d’ici quelques années, l’Algérie devra s’affranchir de sa politique énergétique otage des hydrocarbures qui alimente à hauteur de plus de 66% le budget de l’Etat ainsi que les finances publiques qui sont dans le rouge ces dernières années en raison de la chute erratique des cours du pétrole. L’Algérie a été d’ailleurs contrainte au début de la crise sanitaire, marquée par la dégringolade des prix sous la barre des 10 dollars de céder son pétrole brut à moins 14 dollars. Par conséquent, pour assurer la protection et la sécurité de la société et de son économie, elle devra repenser de nouveaux créneaux pour sortir de la crise, tout en prenant en compte l’enjeu économique et géopolitique. La baisse de la demande de l’or noir sur le marché mondial a mis à genoux l’économie mondiale en général et celle des pays tiers en particulier qui traverse une turbulence financière sans précédent. Une raison de plus pour se libérer de cette dépendance pour affronter «la consommation de pétrole dans les pays industrialisés, attendue d’ici cinq ans», selon le rapport de l’Opep World Oil Outlook, précisant que «la demande de pétrole dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) atteindra un palier de 47 millions de barils par jour entre 2022 et 2025 avant d’engager une baisse prolongée jusqu’à 35 millions vers 2045». Les répercussions de cette décrue seront supportées directement par les pays dépendants des hydrocarbures et qui peinent à s’affranchir de cette politique. En plus de mettre en place une nouvelle stratégie, l’Algérie devra revoir ses priorités et choisir son camp. D’ici 2045, «la demande de pétrole augmentera jusqu’à 74,3 millions de barils par jour en Inde». Certes, les prévisions de «la hausse de la consommation pétrolière estimée à 109,3 millions à l’horizon de 2040», selon l’Opep donnerait une certaine visibilité au marché mondial et aiderait l’Algérie dans sa démarche de se libérer de la rente pétrolière, en même temps pour attirer de nouveau clients étant donné que les pays européens optent pour une nouvelle politique énergétique plus écologiste.
Samira Takharboucht