La poétesse américaine Louise Glück récipiendaire

Nobel littérature

Le comité Nobel a décidé d’attribuer la prestigieuse récompense à la poète américaine Louise Glück, ce jeudi 8 octobre. Le prix Nobel de littérature 2020 a été attribué à la poète américaine Louise Glück, a annoncé le comité ce jeudi 8 octobre, «pour sa voix poétique indubitable qui, avec une beauté austère, rend l’existence individuelle universelle».

La lauréate succède à Peter Handke et Olga Tokarczuk, respectivement prix Nobel de littérature en 2019 et 2018. Ces derniers avaient été récompensés en même temps, au mois d’octobre 2019. Privée du quorum de membres siégeant après le départ de six sages, l’Académie suédoise avait dû renoncer en 2018 à désigner un vainqueur. Née à New York en 1943, Louise Glück a fait ses débuts en 1968 avec la publication de son premier recueil de poésies intitulé Firstborn. Récompensée entre autres du Pulitzer, en 1993, et du National Book Award, en 2014, elle est considérée comme «l’une des proéminentes poètes de la littérature contemporaine américaine», souffle le comité.

La famille et les mythes
Au travers de ses douze ouvrages, la poète explore avec clarté les questions autour de l’enfance, la vie de famille, mais aussi la relation étroite qui peut exister entre ses membres. Par soucis d’universalisme, Louise Glück puise aussi son inspiration dans les mythes classiques, «présents dans la plupart de ses poèmes». Averno (2006) est son recueil magistral, une interprétation visionnaire du mythe de la descente aux enfers de Perséphone en captivité de Hadès, le dieu de la mort. Une autre réalisation spectaculaire est son dernier recueil, Nuit fidèle et vertueuse. En français, la traduction de cette poétesse est restée jusqu’ici confidentielle, faute de parution en volume. Elle se limite à des revues spécialisées. Elle a consacré un de ses poèmes à Jeanne d’Arc en 1976.

Un record de femmes lauréates
Louise Glück devient ainsi la 16e femme à recevoir la prestigieuse récompense, créée en 1901. Parmi elles, Selma Lagerlöf (1909), Gabriela Mistral (1945) et Nelly Sachs (1966), toutes trois poètes. Après une série de scandales ou de controverses qui a terni depuis trois ans le plus célèbre prix littéraire au monde, la direction qu’allait prendre le Nobel de cette année était particulièrement imprévisible, selon les critiques. Avec trois lauréates lors des Nobel scientifiques, cette saison pourrait battre le record de femmes lauréates (cinq en 2009), alors que la paix vendredi et l’économie lundi restent à décerner. Après le prix Nobel de médecine, de physique, de chimie et de littérature, le Nobel de la paix sera décerné ce vendredi 9 octobre, à Oslo. Le prix d’économie, créé en 1968 à l’occasion du centenaire de la Banque de Suède, clora la saison lundi 12 octobre.
V. E. et AFP