Vingt-cinq wilayas ont répondu à l’appel de la Fondation Nasse El-Khir
Coronavirus à l’Est du pays

Venus d’une vingtaine de wilayas en réponse à l’invitation que leur a transmise la «Fondation Nass El-Kheir» plusieurs dizaines de jeunes filles et garçons issus de différentes régions de l’Est du pays, étaient à Annaba ce dernier samedi. Ils étaient venus, déterminés à participer à ce regroupement d’Annaba dans le cadre d’une opération de sensibilisation sur la nécessité de poursuivre la lutte contre le coronavirus.
Tous de blanc vêtus et casqués, les uns se sont installés en bordure de mer alors que d’autres avaient préféré les profondeurs des eaux de mer ou les tentes dressées pour la circonstance. Précisément celles de la plage Rizzi Amor où accompagnés des agents de la Protection civile, ils ont procédé au nettoyage de cette plage. D’autres avaient préféré accoster les citoyens pour les sensibiliser sur la nécessité de participer à la collecte de sang. Ils étaient plusieurs dizaines de jeunes filles et garçons à prendre place sur des embarcations pour nettoyer les abords des plages. Un camion de l’Agence Nationale du Sang (ANS) en stationnement à proximité, les accompagnait. A l’aide d’un prospectus aux couleurs et motifs vifs et bien étudiés, ils sensibilisaient les passants. Ils accueillaient au fil de leur arrivée, les donneurs de sang majoritairement des jeunes des deux sexes. Ces derniers étaient, apparemment, en bonne santé et aptes à faire don du précieux liquide au profit des patients nécessitant une transfusion sanguine. Dans le communiqué émis comme dans les contacts entrepris avec les adhérents de la «Fondation Nass El-Kheir» les passants et les estivants, il n’a pas été question d’épidémie du Coronavirus (Covid-19). Dans les propos des uns et des autres, il s’agissait beaucoup plus de question de baisse de fréquentation des structures de transfusion sanguine par les donneurs de sang. De la nécessité de l’accroissement des besoins en produits sanguins surtout pour les accidentés de la route, les femmes enceintes et les cancéreux. Il reste qu’à ce niveau, les praticiens de l’ANS ont tenu à rappeler l’importance du don de sang «un geste noble qui permet de sauver des vies». Du côté du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, même si l’on n’affiche pas une quelconque satisfaction, l’on se réjouit tout de même de la baisse des cas positifs de Covid-19. A ce stade de communication l’on soutient que cette tendance baissière s’explique par les mesures prises par les autorités sanitaires. Qu’il ne faut surtout pas baisser la garde du fait de la menace d’une deuxième vague qui n’est pas à écarter. Selon nos interlocuteurs de l’ANS, cette tendance baissière est relevée depuis plusieurs jours dans notre pays. Elle s’expliquerait par le respect des gestes barrières par la population, tel que le port et la bavette, la distanciation physique et le lavage régulier des mains. «Le respect de ces mesures de prévention a commencé à porter ses fruits», s’est réjoui un des praticiens en poste au niveau de la prévention. Il a, cependant, signalé que, comme toute épidémie, la Covid-19 a une vie avec des phases (ascendante, un plateau et descendante). «Nous pouvons supposer que nous avons déjà atteint cette phase ascendante et que nous sommes en train d’amorcer celle descendante. C’est cela la vie d’un virus. Et c’est l’explication que l’on peut attribuer à cette baisse», a indiqué notre même interlocuteur. Il a rappelé que le virus Covid-19, comme tous les virus, a une période de l’année où il est enclin à développer la maladie. Il a pris l’exemple du plasmodium du moustique qui développe plus le paludisme pendant la saison des pluies, pourtant, les moustiques sont présents dans nos foyers pendant toute l’année. «Peut-être ici, la saison des pluies n’est pas favorable à l’accroissement du virus de Covid-19», a-t-il avancé. Il a ajouté, pour justifier cette tendance baissière, qu’il y a également le fait que le virus ait circulé pendant plus de 6 mois dans le pays et cela a créé certainement une immunité sur une grande partie de la population. « Il y a peut-être un petit effet protecteur», souligne notre interlocuteur. Comme nombre d’observateurs, il a salué la baisse des cas positifs de Covid-19. «Cependant, cette tendance à la baisse ne signifie pas qu’il ne peut pas y avoir un effet rebond, c’est-à-dire, une remontée de nouveaux cas», a-t-il averti. Il a révélé que cette situation baissière est déjà notée dans certains pays avant que les cas ne rebondissent. «Il faut rester vigilant, car il y a toujours la crainte d’une deuxième vague d’épidémie», a-t-il lancé tout en rappelant que celle de la Covid-19 évolue presque de la même manière partout dans le monde. Dans notre pays, le virus a pu résister à la maladie malgré les prédictions de certains spécialistes. Ces derniers pensaient que le nouveau Coronavirus allait dépasser le cadre de la pandémie en devenant plus dangereux en Algérie. Il a précisé et que pour l’heure, il y a eu moins de contaminations et de décès que dans d’autres pays. «Il faut prier pour que cette pandémie soit éradiquée. Les fêtes religieuses ont servi de contrepoids dans le combat livré contre ce virus», a estimé notre interlocuteur. Il n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude face à la fréquentation en nombre des plages par les estivants alors que l’une des consignes pour lutter contre le nouveau Coronavirus est d’éviter le rassemblement. «Il y avait des contacts humains, avec ou sans respect des mesures barrières. Il y a de quoi avoir des craintes, surtout que tout le monde n’a pas porté correctement le masque ou respecté la distance physique», a regretté le praticien. Il a ajouté que compte tenu de la manière dont se propage cette maladie, une augmentation des cas est à craindre avec éventuellement une deuxième vague à laquelle il faut impérativement se préparer.
A. Djabali