Le Polisario réfute les allégations du Maroc sur le statut juridique du Sahara occidental

Sahara occidental

Le Front Polisario a réfuté, lundi, les allégations sans fondements du représentant marocain à l’ONU sur le statut juridique du Sahara occidental, réaffirmant que le dossier est sans équivoque une question de décolonisation inachevée conformément aux résolutions de l’ONU dont certaines avaient été appuyées par des responsables marocains avant que le Maroc n’envahisse le territoire sahraoui en 1975.

Dans un communiqué diffusé, lundi, le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Sidi Omar, a déclaré qu’«il était indéniable que le Sahara occidental est sans équivoque une question de décolonisation». «Il existe suffisamment d’arguments juridiques et historiques pour répondre aux allégations sans fondement de l’occupant marocain, y compris des déclarations officielles faites par des représentants du Maroc auprès de l’ONU avant que la puissance coloniale n’envahisse militairement et illégalement le Sahara occidental le 31 octobre 1975», a soutenu M. Sidi. Le diplomate sahraoui, a tenu à l’occasion à rappeler au représentant du Maroc qu’un de ses prédécesseurs avait formellement déclaré devant le Comité spécial de l’ONU sur la décolonisation lors de sa réunion d’Addis-Abeba le 7 juin 1966 qu’«il soutenait l’octroi de l’indépendance au Sahara colonial», tout en insistant sur le fait que «l’indépendance du territoire ne doit pas être une façade, mais une vraie, celle qui permettrait aux habitants du territoire d’exercer eux-mêmes les responsabilités du pouvoir, sans aucune présence coloniale». M.Sidi a rappelé, également, que le secrétaire général des Nations Unies avait affirmé, dans son dernier rapport sur le Sahara occidental daté du 29 septembre 2020, soumis à la session en cours de l’Assemblée générale, que la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (quatrième commission) de l’Assemblée générale et le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, considèrent le Sahara occidental comme « un territoire non autonome et une question de décolonisation». Pour le diplomate, ces arguments «suffisent pour réfuter les allégations de l’occupant marocain concernant le statut juridique du Sahara occidental en tant que question de décolonisation et un territoire dont une partie est sous occupation marocaine illégale conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale».

L’Accord de Madrid est nul et non avenu
Pour l’Accord de Madrid signé entre l’Espagne, la Mauritanie et le Maroc le 14 novembre 1975, le diplomate a affirmé qu’«il est nul et non avenu pour plusieurs raisons qui ne peuvent être énumérées». Il a mentionné que l’accord en question violait les dispositions contraignantes du droit international général, à savoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Selon lui, l’un des arguments juridiques les plus importants à cet égard, est l’avis juridique émis par le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires juridiques, le 29 janvier 2002 à la demande du Conseil de sécurité, dans lequel il avait établit sans équivoque que «le Maroc n’était pas la puissance administrante du territoire et que l’accord de Madrid de 1975 ayant divisé le territoire entre le Maroc et la Mauritanie ne transférait aucune souveraineté aux signataires et que le statut juridique du Sahara occidental en tant que territoire non-autonome n’était pas affecté par cet accord». Le représentant du Front Polisario, a soutenu que le fait que l’accord de Madrid n’ait pas transféré la souveraineté sur le Sahara occidental, comme l’a établi le conseiller juridique de l’ONU, «réfute l’affirmation du délégué marocain d’une part, et affirme que la présence du Maroc au Sahara occidental est une occupation de force et illégale, d’autre part». Sur la base de ce qui précède, il est clair, d’après lui, que «les déclarations faites par le représentant marocain auprès des Nations unies concernant le statut juridique du Sahara occidental ne sont rien d’autre que «des paroles creuses et un autre exemple de son obsession pour les fausses déclarations et la falsification». En effet, le représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale a fait une déclaration fallacieuse lors de la récente réunion ministérielle en ligne du Mouvement des pays non-alignés (NAM) «65 ans après Bandung», en prétendant à tort que «la question du Sahara occidental n’était pas une question de décolonisation».
R.I