Cilas et Lafarge affichent leurs ambitions

Exportation du ciment algérien

L’importance stratégique du port d’Annaba en tant que zone-frontière maritime à destination de plusieurs pays africains prend, ces derniers mois, une autre dimension avec la multiplication des opérations d’exportation. Surtout celles du ciment à destination de plusieurs pays d’Afrique. Comme celle réalisée ces dernières 48 heures relative à l’exportation du ciment algérien clinker pour la Côte d’Ivoire et le Gabon.

Il s’agit de 52.000 tonnes de ciment clinker. D’où cet air de fête qui, ce dernier dimanche, caractérisait le poste à quai du port de Annaba le «Puffin Bulker» un navire gros porteur de matériaux devant prendre la mer à destination de la Côte d’Ivoire et du Gabon via le port de Annaba. Ce que confirmait du reste, la cérémonie de départ du navire présidée par le wali Brimi Djamel Eddine, le Directeur Général de l’Entreprise Portuaire de Annaba Boumendjel Med Khaïredinne, le Président-directeur général du groupe franco-algérien de la société «Ciment Lafarge» M. Aouchiche et le P-dg du groupe «Cilas». L’importance de cette opération se situe dans les ambitions clairement affichées par ses concepteurs de développer leurs activités à l’exportation. Pour aussi atteindre plusieurs pays d’Afrique notamment le Niger, le Tchad, la Côte d’Ivoire et le Gabon et des pays arabes à l’image du tout dernier client les Etats Arabes Unis. La satisfaction sur la qualité de leur produit qu’est le ciment «Clinker» est mise en relief par le nombre chaque fois plus importants des commandes et des contacts entrepris par plusieurs pays pour en acquérir.
Cette stratégie est matérialisée par le programme d’importation élaboré par les clients qui, globalement, ont exprimé leur volonté d’atteindre les 10 millions de tonnes d’ici à 2022. Soit l’équivalent de 400 millions de dollars. Un montant que les exportateurs algériens ont estimé réalisable. Avec un objectif que se fixe d’atteindre le P-dg du groupe Lafarge, Aouchiche Abdelhafid. Pour confirmer cette ambition, il a affirmé que la quantité de ciment Clinker déjà exportée a atteint les 268.000 tonnes. Il faut préciser que l’entreprise portuaire de Annaba (ONP) a mobilisé tous ses moyens humains et matériels pour faciliter cette opération qui cible l’exportation en 2020 de 1 million de tonnes. C’est dire que contrainte du confinement «Covid-19» ou pas, cette entreprise publique s’est inscrite sur le registre des performances à réaliser par ses effectifs pour des opérations d’exportation. C’est ce qu’elle met en relief en affichant la réalisation de 50% de l’objectif inscrit par son client Lafarge. Il reste que la Covid-19 était à la source des problèmes relevés lors de son apparition il y a huit mois. C’est ce qu’a justifié, via le plan d’exportation qu’il a présenté, le P-dg de l’entreprise «Silas» Souaker. Il a, par ailleurs, indiqué que  : «pour cause de pandémie, le plan d’exportation de 1 million de tonnes de clinker n’est plus à l’ordre du jour du groupe». Pour cause de pandémie. Le même responsable a révélé que l’exportation de ce matériau qualifié de matière première par ces utilisateurs, se fixe comme objectif de concurrencer les meilleurs spécialistes en la matière telle que l’Espagne, la Grèce et la Turquie. Ces pays restent leaders dans l’exportation de ce type de produits en Afrique. On comprend que dans ces conditions, le chef de l’Etat ait pu demander des efforts conséquents à certaines entreprises dans le cadre de la solidarité dans la lutte contre la Covid-19. Mais on sait que sur ce point, l’Entreprise Portuaire de Annaba en sa qualité de transporteur, ait été véritablement généreuse. Il reste néanmoins à savoir ce qu’il en est des performances des concurrentes en termes de production du ciment dans le bassin méditerranéen, en Afrique et outre-mer. L’importance stratégique du port de Annaba pour les exportations algériennes du ciment se dessine un peu plus chaque fois. Particulièrement ces derniers mois où l’entreprise Cilas exportatrice de ce matériau précise qu’elle a dépassé les 60 millions de dollars. Ce montant représente une hausse de plus de 141%, par rapport à 2018. C’est que grâce à ses partenaires locaux et nationaux comme l’ONP de Annaba, Cilas ne cesse de croître en termes de chiffre d’affaires à l’export même pendant la pandémie. Comme quoi, malgré la fermeture de certains chantiers pour une courte période, la Covid-19 n’a pas encore infecté le bâtiment. Ce qui devrait être une bonne nouvelle pour les autorités Les exportations du ciment hydrauliques, y compris le ciment non pulvérisé appelé «clinker», ont connu une nette amélioration, passant de 25,16 millions de dollars en 2018 à 60,68 millions de dollars en 2019, soit une évolution de 141,2%, dépassant ainsi les prévisions prévues par les pouvoirs publics en début de l’année dernière, a précisé la même source. En effet, l’Algérie ambitionnait d’augmenter ses exportations de ciment à 500 millions de dollars, au cours des cinq prochaines années, selon les prévisions rendues publiques par le ministère de l’Industrie et des Mines. L’excédent dans la production du ciment devrait atteindre entre 10 et 15 millions de tonnes, ce qui permettra, de porter les exportations de ce matériau de construction à 500 millions de dollars. Les prévisions pour 2020 tablent sur une capacité de production nationale de 40,6 millions de tonnes, répartie respectivement entre le Groupe public industriel des ciments d’Algérie (GICA, 20 millions de tonnes), Lafarge Holcim Algérie (11,1 millions de tonnes) et le reste des opérateurs privés (9,5 millions de tonnes).
A.Djabali