La Covid-19 maintient la pression financière sur l’économie nationale

La BA reconduit ses mesures exceptionnelles de soutien aux banques

Certes, la reprise économique est tributaire de l’évolution de la situation sanitaire de la Covid-19, mais aussi étroitement liée aux réformes financières et bancaires prévues par le gouvernement dans une un horizon et une temporalité assez précise.

A moyen terme, du moins jusqu’à la dissipation de l’épidémie de la Covid-19, la Banque d’Algérie a décidé de proroger «les mesures exceptionnelles d’allègement de certaines dispositions prudentielles applicables aux banques et aux établissements financiers arrêtées par la Banque d’Algérie (BA) le 6 avril dernier, ont été reconduites jusqu’au 31 décembre 2020», a-t-elle indiqué dans un communiqué. La Banque Centrale prévoit d’ailleurs un coussin de sécurité afin d’amortir le choc des coups financiers que subit le pays depuis plusieurs mois. Constituer un coussin financier aiderait à maîtriser les imprévus, mais la modélisation des systèmes financiers et leur modernisation sont indispensables, à long terme. Pour le Gouverneur de la BA, Rosthom Fadli, il n’y aura pas de forte reprise économique si la pandémie n’est pas contenue, reconnaissant, en parallèle, les efforts de l’Etat pour soutenir la reprise économique progressivement. «Une réponse politique mondiale rapide, proportionnelle et synchronisée à la crise a permis de limiter son lourd tribut économique et social», a-t-il souligné. «Nous nous félicitons des signes timides de reprise économique, mais en même temps, nous ne devons pas de perdre de vue le tableau d’ensemble, et l’horizon à plus long terme, avec le virus qui continue de se propager, même dans les zones où l’on pensait qu’il était sous contrôle. Nous ne pouvons pas prévoir une reprise économique forte et durable tant que la pandémie n’est pas fermement contenue, ce qui nécessite un effort mondial pour rendre les vaccins et les traitements médicaux largement disponibles et à des prix abordables, en particulier pour les pays qui en ont besoin», a affirmé M. Fadli, lors de son intervention la 42ème réunion plénière du Comité Monétaire et Financier International (IMFC), appelant, à l’occasion à plus d’actions communes pour surmonter cette crise. Toutes les actions se coordonnent en un plan d’urgence pour soutenir les établissements financiers impactés par la crise sanitaire de la Covid-19 et par la crise économique qui a engendré un blocus financier sans précédent. Devant la persistance des signes de la déprime financière qui touche le secteur économique du pays, la BA a décidé de reconduire ses mesures de soutien aux banques. «A l’effet d’alléger l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur le secteur économique national et de garantir les conditions indispensables à la poursuite de l’activité économique, les mesures exceptionnelles d’allègement de certaines dispositions prudentielles applicables aux banques et aux établissements financiers arrêtées par la Banque d’Algérie le 6 avril 2020, dans le cadre de l’instruction 05-2020, ont été reconduites jusqu’au 31 décembre 2020», a précisé la même source. Ces mesures visent à «réduire le seuil minimum du coefficient de liquidité et de dispenser les banques et les établissements financiers de l’obligation de constitution du coussin de sécurité». La conjoncture exceptionnelle que traverse le tissu économique et financier impose des mesures particulières pour aider les institutions financières et les opérateurs économiques. D’où la décision «de reporter le paiement des tranches de crédits, arrivant à échéance, ou procéder au rééchelonnement des créances de la clientèle impactée par la conjoncture induite par la Covid-19 et assurer la poursuite des financements en faveur des bénéficiaires des mesures de report ou de rééchelonnement des créances», lit-on dans le même document. L’objectif serait d’aider les créanciers à surmonter la situation financière difficile et imprévisible. L’Algérie souhaite gérer de façon autonome cette crise sans recourir au cofinancement extérieur et à la création monétaire.
Samira Takharboucht