D’autres sacrifices financiers pour les parents

Rentrée scolaire

Le temps est à l’appréhension dans le milieu des parents d’élèves du primaire au secondaire en passant par la formation professionnelle. La question que l’on se pose est : Que réserve cette année 2020/2021 en termes de consolidation de l’avenir des enfants ? Cette appréhension est apparente auprès des élèves lauréats du baccalauréat session 2020.

A ce niveau, l’on s’interroge sur les capacités d’accueil des unes ou des autres Facultés ou instituts et sur les démarches à entreprendre auprès de l’Université pour s’inscrire. Ceux qui ont subi l’échec, se disent prêts à reprendre le chemin du lycée en espérant décrocher le fameux sésame la prochaine année. Quant aux collégiens et élèves du primaire, sous la férule de leurs parents, ils auront le temps nécessaire pour mieux asseoir leurs ambitions scolaires. Du côté des enseignants qu’ils soient du secteur public ou privé, le constat est le même. «Notre école a tué le goût de l’émotion dans un silence collectif coupable entretenu par l’ancien système totalement défaillant». Tel est, en tout cas, l’avis de Djamel K. un enseignant qui a affirmé : «Notre école devrait être le point de départ à une émotion commune collective. Celle-ci recréée, conduira immanquablement au goût du risque de la recherche qui nous fait cruellement défaut. C’est à ce niveau qu’on attend notre école qui doit nous sortir des méandres de rêveries passives pour susciter la grande émotion salutaire». C’est que la scolarisation à tous les niveaux de l’enseignement du primaire au secondaire s’annonce très difficile pour les parents. En ce début d’année scolaire 2020/2021, les rumeurs portant sur des grèves dans les établissements publics que rien n’est venu démentir ont fini par décourager bon nombre de parents d’élèves et à amener leurs enfants dans les écoles. La pandémie du Covid-19 qui risque de se prolonger, aggrave la situation. La baisse du niveau pédagogique et celle de la note de réussite que les responsables du secteur ont tenté de maîtriser lors du dernier baccalauréat n’ont pas impacté sur la tendance de beaucoup de parents à solliciter les services des établissements privés. D’où la multiplication des classes sensées servir, chacune, à l’accueil d’une trentaine d’élèves toutes matières confondues. Elles sont dirigées par des enseignants du public venus arrondir leurs fins de mois. La tendance est à l’inscription de ses enfants dans un de ces établissements privés même si certains ont connaissance qu’il leur sera difficile d’honorer leurs engagements financiers. Cette tendance s’est généralisée à tous les niveaux de l’enseignement pédagogique du primaire au secondaire. Elle l’est aussi au niveau financier au regard des sacrifices mensuellement consentis par les parents d’élèves obnubilés par la réussite scolaire de leurs enfants. D’où les motivations de nombre de ces parents à ne plus se satisfaire des horaires d’enseignement spécifiques aux établissements publics. Le temps est à l’accompagnement des enfants dans le privé avec une demande de plus en plus importante d’inscription même si cela coûte cher. Les perturbations générées par les grèves devenues courantes du personnel pédagogique ajoutent un plus à cette situation. Ce qui incite bon nombre de parents, surtout ceux des élèves du secondaire, à inscrire leurs progénitures dans le privé censé dispenser un enseignement et un encadrement plus rigoureux. «C’est difficile pour un élève, surtout dans le primaire, d’exceller dans le public. S’ils ne sont toujours pas en grève, les enseignants ne mettent pas du cœur à l’ouvrage. Ainsi, au lieu d’acquérir des performances, les élèves deviennent de plus en plus médiocres», constate notre interlocuteur un spécialiste en médecine dont la fille est en secondaire dans un des lycées de la capitale. Même son de cloche chez cette parente d’élève rencontrée dans le même établissement : «Mon fils a fait l’école publique, mais à cause des grèves, j’ai été contrainte de le retirer pour l’amener dans un établissement privé afin qu’il étudie conformément aux normes. Il s’y ajoute aussi que dans le privé, c’est la rigueur et la discipline qui sont érigées en règle et cela permet de forger l’élève dans la vie», a soutenu cette mère de 4 enfants, élèves du moyen et du secondaire. Ce qui amène plusieurs de ces parents à faire l’unanimité pour affirmer que : «la seule alternative qui s’offrait à nous après les débrayages au niveau des établissements du public, est d’inscrire nos enfants dans le privé pour maintenir ou booster leur niveau d’études. Aujourd’hui, si on veut que son enfant réussisse dans la vie, il faut l’amener dans le privé. Même s’il doit aller dans le public, que cela se fasse dans le second cycle». D’autres parents issus ont préféré suivre depuis la première année du primaire la voie du privé. «L’école privée m’a forgée, j’ai fait tout mon circuit au sein des écoles privées. Je veux que mes enfants reçoivent ces mêmes principes qui m’ont été inculqués. Je me réjouis de constater que ces mêmes valeurs sont valables jusqu’à présent», a indiqué Yamina elle-même enseignante dans un établissement scolaire privé. Il n’est pas toujours évident d’honorer ses engagements dans ce créneau. Bon nombre de parents souffrent au premier semestre, conséquence des frais d’inscription et des fournitures laissés totalement à leurs charges, contrairement à l’école publique où tout est presque gratuit. «Ce n’est pas toujours évident». Et un autre d’ajouter : «Rien que les fournitures, c’est très cher et on ne peut se passer d’un livre. Si on le fait c’est l’élève qui est sanctionné». L’enseignement dans le privé demeure ainsi un lourd investissement pour les parents. Confrontés à une conjoncture économique difficile, ils devront en plus des charges familiales honorer l’éducation en milieu familial de leurs enfants.
A. Djabali