Redresser l’économie nationale

Face à la crise mondiale, les défis de l’Algérie après le 1er novembre 2020

La Banque centrale de mi-novembre 2017 à avril 2019, a mobilisé 55 milliards de dollars, soit l’équivalent de 32% du PIB de 2018. Ce financement, outre l’effet inflationniste, comme au Venezuela, favorise la baisse la baisse des réserves de change. Puisque en mettant à la disposition de certaines entreprises des dinars, 70% des matières premières et des équipements des entreprises publiques et privées étant importées, le taux d’intégration ne dépassant pas 15/20%, ces dernières importeront de l’étranger donc en devises.

Cinquième impact sur le niveau des réserves de change. Selon le Fonds monétaire international (FMI), information rapportée le 26 septembre par le site spécialisé, Oil Price, l’Algérie a besoin d’un prix du baril de pétrole estimé à 157,2 dollars pour équilibrer son budget. Le prix du baril fixé par la Loi de finances 2020 de 30 dollars n’est qu’un artifice comptable. Selon les prévisions du FMI pour les années précédentes, le prix d’équilibre du baril pour l’Algérie était estimé de 104,6 dollars en 2019, à 101,4 dollars en 2018 et à 91,4 en 2017. Il s’ensuit une baisse drastique des réserves de change qui ont évolué ainsi : – 2013 : 194,0 milliards de dollars, – 2018 : 79,88 milliards de dollars – fin 2019 : 62 milliards de dollars, -fin 2020, avant l’épidémie du coronavirus, les prévisions de la Loi de finances complémentaire sont de 44,2 milliards de dollars contre 51,6 prévu dans la loi initiale. Le FMI pour prévoit 33,8 milliards de dollars fin 2020, le trésor français 36 milliards et fin 2021, début 2022 entre 12/13 milliards de dollars. En cas de baisse drastique des réserves de change à 10/12 milliards de dollars début 2022, la Banque d’Algérie sera contrainte dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro.
Nous aurons un écart de 50% sur le marché parallèle, la cotation actuelle n’étant pas significative du fait de l’épidémie du coronavirus qui limite la demande. Sixième impact sur le taux d’inflation qui influe sur le pouvoir d’achat compressé en Algérie compressé en Algérie par les subventions généralisées et non ciblées source de gaspillage : – 2010, 5,0% – 2011, 4,5% – 2012, 8,9% (après les augmentations de salaires) – 2013, 3,9% – 2014, 2,9% – 2015, 4,2% – 2016, 5,9% – 2017, 5,6% – 2018 et 5,6% en 2019 (source Data). Le FMI est plus prudent dans son rapport d’octobre 2020, notant que les prix à la consommation devrait être de 3,5% en 2020 et à 3,8% en 2021. Pour la période 2010/2020, nous avons la cotation suivante : – 2010, 74,31 dinars un dollar et 103,49 dinars un euro: – 2015, 100,46 dinars un dollar et 111,44 dinars un euro : – 2016 :100,46 dinars un dollar et 111,44 dinars un euro : – 2017 : 110,96 dinars un dollar et 125,31 dinars un euro : – 2018 : 116,62 dinars un dollar et 137,69 dinars un euro : – 2019 :119,36 dinars un dollar et 133,71 dinars un euro : – 18/10/ 2020 cours achat : 129,1982 dinars un dollar et 151,2349 dinars un euro (source Banque d’Algérie).
En conclusion, quelles perspectives devant tenir un discours de vérité, ni sinistrose, ni autosatisfaction, facteur de mobilisation en plus de la nécessaire moralisation de la société ? L’Algérie acteur stratégique au niveau de la région, a besoin de paix et de développement loin des mentalités rentières, du fait des liens dialectiques entre sécurité et développement, car toute déstabilisation aurait une répercussion régionale sur l’espace méditerranéen et africain – A. Mebtoul American Herald Tribune USA trois interviews 2016-2020 et huit contributions Africapresse Paris 2018/2020). Le compromis des années 2020/2030 devra donc concilier l’impératif de productivité et la cohérence sociale, les principes d’une société ouverte et le devoir de solidarité, passant par la formulation d’un nouveau contrat social.
(Réformes et démocratie ouvrage du Pr A. Mebtoul office des publications universitaires OPU deux tomes 390 pages 1982 Alger et direction de l’ouvrage collectif, réformes, démocratie et économie de marché Casbah Editions 2005 deux volumes 520 pages). La future politique socioéconomique devra tenir compte de la demande de révision par l’Algérie de certaines clauses de l’Accord d’association avec l’Europe, pour un partenariat gagnant et des tensions géostratégiques en Méditerranée, au Sahel et en Libye déterminants pour l’avenir de l’Algérie. (Ouvrage collectif sous la direction du Pr A. Mebtoul et du Dr Camille Sari 2 volumes 1050 pages regroupant 36 experts internationaux Edition Harmattan Paris, le Maghreb face aux enjeux géostratégiques).
C’est que le XXIe siècle sera dominé par les réseaux de la société civile en symbiose avec de nouvelles fonctions des Etats, des entreprises et des institutions internationales de régulation, avec les défis de la transition numérique, énergétique entre 2020/2030/2040 et la culture à travers les médias, qui imposeront un changement profond dans les deux prochaines décennies dans les modes d’organisations institutionnelles, d’entreprises, de consommation et nos comportements. Cela interpelle l’Algérie pour une nouvelle stratégie d’adaptation à ces nouvelles mutations.1810/2020. (Suite et fin) Professeur des universités, expert international,
Dr Abderrahmane Mebtoul