L’entreprise ESTEP en difficulté

Relance de l’économie

Qualifiée de l’une des plus fiables du pays depuis des années grâce à l’engagement de ses travailleurs en poste à l’unité de Annaba et Tébessa, l’Entreprise Est des Equipements Professionnels (ESTEP) une des entreprises de montage des plus fiables du pays est depuis quelques mois confrontée à une crise impliquant le directeur général.

Au vu de l’absence d’une quelconque réaction, cela ne devrait pas permettre à cette entreprise économique de participer au Plan de relance économique. Ses effectifs en poste tant à Annaba qu’à Tébessa observent depuis plusieurs jours des sit-in. Tout en affirmant vouloir redorer le blason qu’ils estiment être terni de leur entreprise, ils revendiquent le paiement de leur salaire qui ne leur a pas été versé depuis le mois de juillet 2020 et sans lequel ils ne peuvent pas prétendre à la couverture sociale. Ainsi, de fiable et crédible avec un personnel de haute compétence dans la gestion, la commercialisation et le montage des produits électroménagers (boulangerie – grande cuisine – chambre froide – pâtisserie et autres équipements) le tout importé de Turquie, Estep a amorcé sa chute économique avec des recrutements intempestifs à des postes clés de production et de gestion. Un résultat en déca des compétences des agents dont elle dispose. En deçà, aussi, des nombreuses et importantes commandes d’une clientèle à même de procéder au paiement des factures aussitôt la réception des équipements et des travaux tant à Annaba qu’à Tébessa. Regroupées, ces deux unités sont composées de quelques 90 agents. Ainsi, de fiable depuis sa création avec des clients fidélisés et une gestion proche de l’efficacité, Estep chutera dans les profondeurs du registre des entreprises industrielles sous tutelle du ministère de l’Industrie. Depuis le mois de juillet, Estep ne répond plus aux aspirations de ses clients. Dont le lot, il y a la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). A elle seule, cette derrière comptabilise plus de cinquante commandes à réaliser en quelques mois. Ce qui n’a pas été le cas. Sous perfusion, ESTEP n’a pas été en mesure de répondre à ses obligations contractuelles depuis plusieurs mois. C’est-à-dire importer, fournir et monter dans les délais prescrits, les équipements commandés. A l’image de la DGSN intéressée par la réalisation de différents projets passés pour, à elle seule, un montant de 500 millions DA. Leur entreprise déstabilisée dès décembre 2019 et des salaires impayés depuis juillet 2020 malgré les nombreuses commandes en souffrance avec un compte bancaire loin de répondre aux exigences des fournisseurs et des salariés, la situation économique et sociale de l’entreprise a atteint le point de non-retour. Ce dernier mardi, notre tentative d’en savoir plus sur cette situation a été ponctuée par une fin de non-recevoir. «Le directeur général est absent», a-t-on répondu à notre démarche pour en savoir plus. Banderoles de revendications en l’air, une cinquantaine de travailleurs protestataires poursuivaient leur sit-in en signe de protestation. La même démarche caractérisait leurs homologues de Tébessa. Cela dure depuis des jours. Les participants au sit-in appellent le ministère de l’industrie à réagir en mettant un terme à cette situation de faillite. Il faut préciser qu’Estep est une entreprise publique qui avait réussi à sortir la tête de l’eau grâce à la fidélité de ses effectifs. Ils avaient pu attirer de nombreuses entreprises publiques telles celles du groupe Sonatrach, ILEC El Djazaïr et beaucoup d’autres. C’est dire que le registre des commandes avait de quoi assurer l’avenir des 90 travailleurs d’Annaba et Tébessa. Ce qui n’a pas été le cas avec la mise à l’index de Estep par la DGSN pour non-conformité des équipements électroménagers produits par le producteur turc «IMAK». Survenant en parallèle avec le Hirak et le confinement généré par la pandémie «Covid-19», la crise s’est aggravée au fil des découvertes de non-conformité des équipements électroménagers turcs. Ils ont été commandés par Estep qui devait les monter. «La crise que nous vivons est due au retard que nous a imposé le Hirak ; Il y a aussi le confinement», expliquera le directeur général aux travailleurs inquiets face à leur situation. Pour ces derniers, les fonds nécessaires pour investir dans de nouvelles acquisitions d’équipements ne sont pas disponibles pour espérer remettre rapidement sur pieds l’entreprise au capital social à 100% algérien. De leur côté, les travailleurs en colère n’en démordent pas. Ils ont affirmé : «La mauvaise gestion est à l‘origine de l’acquisition des équipements non conformes fournis par la société turque Pimak. Il a également signalé les recrutements d’effectifs inadaptés en contre-partie de salaire mirobolants. C’est ce qui a entraîné notre entreprise à la faillite. Que ce soit à Annaba ou à Tébessa, les deux unités Estep étaient très rentables», diront à l’unanimité des travailleurs protestataires en sit-in devant le portail de l’unité d’Annaba.
A. Djabali