La CAF gardera-t-elle son président Ahmed ?

Confédération africaine de football

Le président de la Confédération africaine de football, Ahmed Ahmed, scrute les horizons. Cédera-t-il son siège ? Le 23 novembre n’est pas loin et les supputations vont bon train. Chacun tente de faire imposer son analyse, mais cela n’est pas une partie facile, cela ne l’a jamais été d’ailleurs.

La CAF, tout le monde la veut et tout le monde promet une instance nouvelle, celle qui sera totalement différente. Les idées pleuvent et les commentaires alimentent les parties du puzzle qui se précise «le 23 novembre, les membres de la Confédération africaine de football seront fixés sur les intentions du président de l’instance faîtière du football continental, le Malgache Ahmad Ahmad, vis-à-vis de l’échéance électorale fixée en mars prochain», souligne un confrère de la presse nationale. Mais il serait difficile de le déboulonner de son siège puisque l’annonce serait déjà faite, il sera candidat à sa propre succession. Son intention de mener campagne ne masque pas ses objectifs, la FIFA ne souffle pas un mot. Ira-t-elle jusqu’à le soutenir ou lui demander de laisser la place à un autre candidat qui répondrait, au quart de tour, aux appels de l’instance internationale de football. L’on s’en souvient de la déclaration du président de la FIFA qui présenta son projet pour mettre «le football africain au centre du monde», lors d’un séminaire sur le développement des compétitions et des infrastructures footballistiques en Afrique qui s’est tenu à Rabat (Maroc). «Depuis des années, nous parlons du développement du football africain. Pelé a dit un jour qu’une équipe africaine finirait par remporter la Coupe du monde de la FIFA», a déclaré Gianni Infantino, président de l’instance internationale du ballon rond, devant Ahmad Ahmad, patron de la CAF, et les représentants des cinquante-quatre fédérations que compose le continent. Pourtant, sa prédiction ne s’est pas encore réalisée et tout indique qu’il reste du chemin à parcourir. Aujourd’hui, le moment est venu d’avancer dans la bonne direction. Mieux encore, et devant une salle pleine en présence des médias internationaux, la FIFA propose de former vingt arbitres, l’idée étant de les professionnaliser, de leur offrir des contrats «à durée indéterminée» afin de leur permettre de devenir «totalement autonomes». Infantino entend également créer un fonds doté d’un milliard de dollars (905 millions d’euros) dédié à la construction «d’au moins un stade de grande qualité dans chacune des cinquante-quatre associations membres de la FIFA et de la CAF». Des arènes aux normes internationales où les «talents» pourront s’exprimer. Plus loin, le patron du football mondial proposera la création d’une nouvelle compétition panafricaine de clubs qui «pourrait générer des revenus de 3 milliards de dollars sur cinq ans» et qui irait «couronner le véritable champion d’Afrique». «Il faut penser à une véritable révolution du football africain», a estimé Gianni Infantino. Cette stratégie qu’il désire mener en lien avec les représentants de la CAF a pour but de «faire progresser le football africain» et de multiplier ainsi les revenus du continent. «Reste à connaître, au mieux, la position de la FIFA. C’est vers elle que les fédérations de football se retournent, et seulement elle qui décidera sans que personne n’en douterait», nous disait un spécialiste et juriste du football. Les récentes polémiques autour de la corruption qui gangrène ce sport et les fédérations dans ce coin du monde, pèseraient-ils dans cette course vers un autre mandat ? L’on sait, par ailleurs, qu’en termes de gouvernance, la Fédération internationale avait mis en place un plan d’action en cent points pour arriver à une meilleure éthique et assainir les comptes. «A moins d’un veto de la commission d’éthique de la FIFA qui a ouvert une procédure contre Ahmad Ahmad dans une affaire présumée de corruption, mais cela semble ne pas trop gêner l’actuel président de la CAF qui saisit toutes opportunités y compris celle de l’actuelle pandémie pour mener un travail auprès des fédérations pour briguer ? Réussira-t-il ? Une inconnue perturbe ses stratégies, en l’occurrence la commission de l’éthique. Sera-t-elle de son côté ?»
H. Hichem