Le non-dit d’une réélection

Ligue de football professionnel

«Depuis notre installation à la tête de cette Ligue, nous avons eu à faire face à une série de contraintes externes et imprévisibles qui ont pesé sur notamment la programmation des rencontres. Il s’agit du mouvement de protestation le Hirak et de la pandémie du coronavirus», dixit Abdelkrim Medouar, président de la Ligue de football professionnel.

L’assemblée générale ordinaire de la LFP a bien fini par se tenir après l’autorisation du ministère de la Jeunesse et des Sports. Pour de nombreux spécialistes des questions du football, Medouar aurait vécu sa dernière AG jeudi au Centre national technique de Sidi-Moussa, où il a présenté les bilans moral et financier. La prochaine serait fluide, immédiate et dans l’émotion, mais aussi élective, puisque elle élira un nouveau président. Faut-il rappeler que Medouar a succédé à Mahfoud Kerbadj dont le mandat a été retiré par la Fédération algérienne de football pour permettre à son «remplaçant» de terminer les deux dernières années comme intérimaire. Aujourd’hui, une question s’impose : est-ce bien la fin de son mandat ? L’adoption des bilans signifie selon les textes en vigueur tout simplement la fin de son mandat. Une fin qui serait déjà empaquetée et qui laissera le passage au début de sa campagne électorale, celle d’une réélection qui ne dit pas son nom. Celle qui serait déjà au centre de l’actualité footballistique. Cette hypothèse se muscle au fil des jours et défie tous les pronostics qui se commentent ça et là. Pourquoi n’annonce-t-on pas sans bavette le coup d’envoi de la course vers sa réélection, et qui définirait tout simplement les options prises après l’adoption par les membres de l’assemblée générale de la Ligue. Alors le président de Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar, est-il oui ou non, aujourd’hui président de cette instance ? Le dirigeant n’a, quant à l’heure actuelle, pas dévoilé ses intentions, mais la confiance donnée aux bilans, accompagnée par la mise en place par l’AG de la LFP d’une commission électorale chargée de recueillir les dossiers des candidats devant postuler à la présidence de la LFP, en serait la réponse. Ceci annonce d’une manière officielle, la fin du mandat de Medouar et de son bureau. A Medouar et ses membres du bureau de quitter la LFP, laquelle doit être désormais gérée par son secrétaire général, comme le prévoit le règlement.

Le silence de la FAF, pourquoi ?
Mais personne ne bouge. Medouar peut, de ce fait, utiliser son influence pour être réélu lors de la prochaine AG élective de la LFP. «Il faut relever que de par son silence, la FAF pourrait être considérée comme ‘complice’ de cette situation qui a amené Medouar et les membres de la LFP à bafouer les règlements et piétiner les principes de la pratique démocratique. Il s’agit bel et bien d’un trafic d’influence», estime un confrère et d’ajouter que «le ministère de la Jeunesse et des Sports semble ne pas être concerné par cette situation qui porte un nouveau coup à la crédibilité perdue du football national. Le MJS qui est l’autorité politique du sport en Algérie a l’obligation morale de réagir et d’arrêter cette mascarade. La mafia du football semble être plus forte que tout et tous…» Il sera appelé à gérer le début de la nouvelle saison. Une occasion pour lui de consolider sa popularité auprès des présidents de club, lui qui s’était déjà lancé dans une campagne très tôt cet été. Il veut la LFP, ce n’est un secret pour personne, mais ce qu’il vise aussi, c’est la FAF, même si pour celle-ci, il est loin de pouvoir tirer les ficelles. Enfin, lors de cette AGO, la LFP a honoré l’ancien président de la JS Kabylie, Moh Chérif Hannachi, Doyen des présidents des clubs algériens, qui a donné à l’Algérie plusieurs titres internationaux, actuellement hospitalisé. Il lui a souhaité, au nom de l’AG, un prompt rétablissement et un retour rapide parmi les siens.
H. Hichem