Sid Ali Khaldi s’excuse et affirme qu’il s’adressait aux opposants à la proclamation du 1er novembre

Devant le tollé suscité par ses propos jugés «provocateurs» et «indignes»

Le ministre de la Jeunesse et des sports, Sid Ali Khaldi, a réagi à la polémique suscitée par ses déclarations faites la veille dans le cadre de la campagne référendaire de ce 1er novembre. « Nous allons construire un Etat conforme à la déclaration du 1er novembre, un Etat démocratique et social dans le cadre des principes de l’islam. Pour la première fois depuis l’indépendance du pays, nous avons constitutionnalisé la déclaration du 1er novembre et celui qui n’est pas content n’a qu’à changer de pays», a-t-il martelé.

«J’ai suivi hier (jeudi, ndlr) la dimension regrettable prise par mes déclarations, a-t-il indiqué dans une vidéo postée avant-hier vendredi sur sa page Facebook». Expliquant que ses propos étaient dirigés contre ceux qui s’opposaient à la proclamation du 1er novembre. «Mon devoir en tant que citoyen et responsable est d’aborder ce sujet et d’expliquer que mes propos étaient destinés à ceux qui sont dérangés par la déclaration du 1er novembre que je considère comme une ligne rouge», a-t-il poursuivi. Convaincu que tout le peuple algérien est réuni autour de cette déclaration du 1er novembre. Présentant, à l’occasion ses excuses à tous, a-t-il dit, ceux qui ont mal interprété ses propos. «Nous sommes des êtres humains, nous ne sommes pas infaillible à l’erreur». La veille, soit mercredi, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad et le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud ont exprimé leur rejet, catégorique, de toute offense aux enseignants qui défendent l’avenir de nos enfants. C’était en réaction au comportement «dédaigneux» du wali d’Oran, Messaoud Djari, vis-à-vis d’une institutrice de l’école «Ben Zardjeb» d’Oran, Mme Sidia Merabet, humiliée, mercredi dernier, pour s’être plaint de la vétusté du mobilier scolaire, lors d’une visite de ce responsable (wali, ndlr) à l’occasion de la rentrée scolaire. «Je rejette de la façon la plus catégorique l’humiliation de l’enseignant qui défend l’avenir de nos enfants», a écrit le Premier ministre, sur son compte Twitter. «J’ai rappelé à l’ensemble des responsables relevant des Collectivités locales, que les sorties sur terrain avaient pour objectif d’inspecter et de prendre des décisions pour un changement positif», a indiqué Kamel Beldjoud devant la Commission des finances et du budget à l’Assemblée populaire nationale (APN). C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, je souhaite que ces pratiques soient abolies. Ces deux sorties médiatiques de hauts responsables qui ont suscité un tollé sur la Toile posent, pour ainsi dire, la problématique de la communication institutionnelle. A croire que les séquelles d’une gouvernance «approximative» qui a duré des décennies, soient encore présentes dans la gestion des collectivités locales, et s’articulent autour d’une incapacité de certains responsables qui peinent à admettre l’apparition de nouveaux comportements, plus citoyens, qui, certes, nécessitent du courage, comme cela été le cas pour l’institutrice, car dans un passé très proche, elle n’aurait pas osé par crainte de perdre son poste. Le 7 du mois en cours, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a, dans une interview au quotidien français «L’Opinion» avait estimé qu’il fallait montrer que le changement était radical au niveau de la gestion locale, régionale, nationale. «Nous avons procédé à des changements dans tous les corps de l’Etat et nous nous sommes attelés à fournir les efforts pour que l’avant-projet de Constitution soit le reflet réel de la demande populaire de changement, comme je m’y étais engagé durant la campagne… La paix et la sérénité sont revenues. Nous sommes sur le bon chemin du retour de la confiance des Algériens envers leur Etat et leurs responsables et, à leur tête, leur président de la République», avait-il dit.
Rabah Mokhtari