Assainissement du foncier industriel, l’autre casse-tête du Gouvernement

Importation de véhicules d’occasion sur la table du prochain Conseil des ministres

L’Etat table désormais sur un grand éventail de projets industriels dans l’objectif de maximiser la production nette et orienter ces projets d’investissement vers la satisfaction des besoins prioritaires du marché interne et exporter l’excédent. Pour aller vers un marché libre et vers la finance inclusive, le Gouvernement conjugue la politique financière à celle de l’investissement manufacturier. Fixer de nouveaux critères d’investissement industriels en vue d’inciter les entrepreneurs publics et aussi privés à investir dans le pays est l’objectif principal de la nouvelle loi sur l’investissement.

Cette dernière garantirait les facteurs disponibles de production en incorporant le progrès technique dans l’investissement selon les territoires et les zones industrielles que le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Braham, promet de réorganiser. Ainsi répondre à la sempiternelle problématique de la gestion et du foncier industriel. «Un projet d’amendement de la loi relative au foncier industriel sera présenté et examiné lors du prochain Conseil des ministres», a-t-il indiqué avant-hier lors de son intervention sur les ondes de la radio nationale. Plusieurs dossiers importants seront, également, présentés et examinés lors de ce prochain Conseil ministériel qui devra trancher sur la question controversée relative à l’importation de véhicules d’occasion de moins de trois ans. C’est ce qu’a annoncé M. Ait Ali qui avait déclaré précédemment que la décision d’autoriser l’importation de ce type de véhicules est gelée pour des raisons «financières», se heurtant ainsi à l’opinion publique qui a fustigée la mise en veille de cette décision qui avait, pour rappel, été saluée à son annonce. Toutefois, l’économie d’investissement et de production devient pragmatique qui s’adopte aussi les valeurs factuelles des institutions et des entreprises. Le dossier de l’importation des véhicules de moins de trois ans «sera soumise à l’appréciation du Conseil des ministres», a déclaré M. Ait Ali, assurant son attachement à sa position. «Je n’ai pas changé ma position, ni mon point de vue d’un millimètre. C’est à dire que la communication que je vais présenter en Conseil des ministres va dans le même sens de ce que j’ai déjà prononcé», a-t-il affirmé en réponse aux polémistes qui invoquent l’annulation de cette décision. Il a évoqué son refus «d’encourager le recours au marché informel de la devise pour importer de la ferraille» et de céder le voie aux «gangs et aux réseaux de malfaiteurs» qui profitent de la situation pour tirer le marché automobile vers le bas et spéculer sur les prix en provoquant les fluctuations des prix et des pièces détachées. «On ne va pas débourser l’argent qui nous reste dans l’importation des voitures de moins de trois ans. L’Algérie est aujourd’hui dans une phase de projection pour mettre en place une industrie automobile», a-t-il expliqué. En effet, l’Etat doit agir vite pour faire face à l’atonie de l’économie mondiale due à la pandémie de la Covid-19 et de la crise financière. Pour durcir les avantages des conditions financières et économiques vulnérables du pays, l’Etat prend des risques afin de surmonter cette crise sans recourir à l’aide internationale. Toutes les décisions introduites dans le projet de loi de Finances 2021 vise à recadrer le budget de l’Etat (dépenses et recettes». Renforcer la production nationale et l’éradication du mammouth bureaucratique qui entrave les projets d’investissement y figurent, également. En prévision, la réduction de la facture des importations et faire la promotion du produit local en garantissant toutes les voies juridiques et réglementaires pour les entrepreneurs désireux de relever le défi d’une économie indépendante et diversifiée. Le ministre de l’Industrie a promis de se mettre au travers de la bureaucratie et de remettre de l’ordre dans son secteur à commencer par la création d’un Office national pour la gestion du foncier industriel. «Un projet d’amendement de la loi relative au foncier industriel sera présenté et examiné lors du prochain Conseil des ministres», a-t-il indiqué, expliquant que ce texte «permettra de combler un vide juridique constaté dans la loi en vigueur et mettre fin à l’implication de plusieurs acteurs dans l’attribution des assiettes foncières». Un dossier épineux que le gouvernement compte traiter vite. Il figure dans ce projet de loi la création d’un «Office national du foncier industriel qui sera la seule autorité chargée de gestion, attribution, délimitation, récupération du foncier industriel en plus de la gestion des zones industrielles», a-t-il indiqué, soulignant «qu’actuellement il y a 60 zones industrielles distribuées d’une manière non équitable en plus de petites zones d’activités». Il s’engage rigoureusement de mettre un terme à cette anarchie et amateurisme, réitérant la détermination de l’Etat d’assainir le dossier du foncier industriel, déplorant l’état fâcheux des zones industrielles aujourd’hui. «La distribution des assiettes foncières se faisait dans certaines wilayas d’une manière anarchique, alors que certains bénéficiaires étaient de faux investisseurs», a-t-il noté, exprimant son engagement de faire le blocus de ces pratiques.
Samira Takharboucht