Un secteur en quête d’oxygénation

Tourisme

Le secteur du tourisme semble accuser un important retard dans la réalisation des projets de développement. Un constat tiré de la rareté des actions observées en matière de promotion des différentes activités au profit d’un secteur très porteur qui doit profiter de la conjoncture économique mondiale pour se relancer efficacement et servir l’économie nationale à plus d’un titre.

Sur le terrain, peu sont mises en relief les capacités de reprise en mains du tourisme pouvant servir de point d’appui pour la relance des activités hôtelières et de restauration. On en est aujourd’hui à la compression des effectifs et à l’immobilisation des moyens humains et matériels. Même la fiscalité s’en ressent elle dont l’évaluation de la première tranche d’encaissements a consisté en l’identification et au contrôle de viabilité des capacités des établissements véritablement à l’agonie. D’où les difficultés que rencontrent les représentants des deux institutions en quête d’oxygénation dans la perspective de la maximisation des recettes et l’élargissement de l’assiette de contrôle fiscal. Ce qui aurait dû permettre à l’Etat d’exécuter ses obligations régaliennes. Ce qui n’est pas le cas ces derniers mois ou même la compression des effectifs est intervenue. Et pour cause, avec la pandémie du Coronavirus, le tourisme algérien, à l’instar de tous les autres pays du monde, est en crise. Ce qui justifie l’initiative du ministère du Tourisme de faire appel au tourisme local. qui tarde à prendre son essor malgré les moyens dont il dispose. A l’image de ceux du Sud dont les coûts élevés des prestations, l’absence d’accompagnement des professionnels et les préjugés portés sur les lieux sont dissuasifs. Selon des experts, les nationaux ne représentent que 7 à 15% des fréquentations des hôtels. Le tourisme local ne réunit pas encore tous les suffrages espérés ou en citent quelques-uns au titre de freins bloquant la ruée des nationaux vers les réceptifs hôteliers. En tête de liste, il y a les coûts élevés des prestations, l’absence d’accompagnement des professionnels et les préjugés portés sur les lieux. A ce niveau, pour prétendre y séjourner, tout citoyen algérien doit avoir les moyens de le faire. Chaque saison a son coût tout autant que les centres de vacances. L’absence de toute publicité nuit à la promotion du tourisme même en période de pandémie. Les réservations de chambres sont au plus bas imposant la mise en congé de la moitié des effectifs. Que ce soit dans ce créneau ou dans les autres, le marché international comme celui national sont bouleversés. Les offres et les prix sont figés. Et si au niveau local les gestionnaires peuvent espérer trouver un vivier en l’organisation de séminaires et autres conférences et assemblées de l’Etat ou autres, il n’en est pas de même ailleurs. Ce genre de manifestation a été réduit. La Covid-19 avec sa multitude de mises en garde a imposé la réduction des participants. Cela a impacté sur l’organisation des séminaires. Seuls 30% des séminaristes y ont participé. En période normale, c’est-à-dire loin de toute pandémie, les colonies de vacances forment une source non négligeable d’apport financier local. Avec la persistance du mal qui nous vient de Chine, les vacances, pour l’heure, on n’en parle plus. Elles sont compensées par les colonies de vacances. Celles-ci interviennent en 3ème position dans le cadre du team building ou entreprises nationales spécialisées dans ce genre d’activités. Hormis ces segments d’activités, les touristes se raréfient. C’est toujours à la baisse et avec beaucoup moins d’optimisme que l’on observe la régression de ce mal pernicieux qu’aucun pays au monde n’a réussi à vaincre. Le nombre de nuitées recensées par les services du ministre du Tourisme représentent une infime partie de ce qui a été enregistré par les agences algériennes du tourisme. Au titre de porte de sortie, ces mêmes agences exploitent le fait que la promotion du tourisme local s’inscrit dans la durée. Elle impose aux directions concernées de s’engager pleinement dans une véritable campagne de communication. Nos mêmes interlocuteurs ont estimé nécessaire l’entame d’une opération de promotion et d’évaluation des points forts et ceux faibles. La réalité du terrain a démontré que les Algériens préfèrent effectuer leurs vacances en Europe ou en Arabie. Les sociétés hôtelières algériennes en mal de fréquentations sont, de ce fait, pénalisées et n’ont pas les mêmes capacités de résistance. Par ailleurs, dans un hôtel on fait appel à plusieurs employés donc plusieurs acteurs, plusieurs salaires. D’où la question des charges de production de production imposable à chaque client sensées avoir été calculées au minima prévu pour recevoir des nationaux. Elles s’avèrent généralement excessifs et en dehors des coûts d’exploitation dans la nuitée. Il reste tout de même que les prix de la fiscalité, de l’eau et de l’électricité restent inabordables alors qu’ils sont influents sur les coûts de production. D’un côté comme de l’autre de leurs partenaires, les fournisseurs et les impôts exigent un respect des échéances précisées. Prenant en compte, les autres intrants devant favoriser le tourisme local, le constat est que les Algériens collent ou se soucient des éléments du patrimoine. Bon nombre d’entre eux sont peu ou prou attirés par ceux inscrits au patrimoine. En dehors des sorties pédagogiques, c’est le désert au niveau des sites sevrés de nationaux. La richesse de notre patrimoine qui existe par mont et par vaux, n’est pas exploitée par la majorité des Algériens. Bon nombre ne sont pas attirés par les produits de découverte. Cette situation est stimulée par la faiblesse d’un agenda culturel national. Un link tourisme-culture peine à favoriser le tourisme local. L’événementiel favorise plus l’animation que la découverte. Selon des professionnels, l’agenda culturel de l’Algérie doit placer en pool position la promotion de produits comme les objets d’art authentiques. L’histoire et la géographie des contrées et des terroirs doivent aussi constituer leurs éléments d’attraction A en croire les anciens du tourisme, le secteur algérien regorge d’un patrimoine à découvrir du Nord au Sud et d’Ouest en Est. Selon un observateur averti des questions touristiques, des efforts sont à faire dans l’encadrement des artisans pour des produits de qualité incitant à consommer local. Faute de créneau porteur apparent, des milliers de travailleurs se sont trouvés au chômage. Des promoteurs de petites structures touristiques attirant la clientèle locale croulent sous le poids de grosses cylindrées actionnant mille et un leviers pour leur mettre les bâtons dans les roues. Motels, campements, auberges et autres petits gîtes, en mal de promotion, attirent malgré tout.
A. Djabali