Grands retards dans la réalisation des projets

Nouvelle-ville Draa Erich (Annaba)

«Une chose est certaine, ce n’est pas en se limitant à des visites de sites en phase de travaux, en projets ou prévus pour être lancés que le wali de Annaba et sa collaboratrice wali déléguée chargée de la circonscription administrative de Draa Erich que le gouvernement sera en mesure de parler de développement socio-économique de la 4e wilaya d’Algérie dont dépendent plusieurs régions du pays». C’est la conclusion à laquelle sont arrivés des responsables et représentants de localités et de comités de quartiers ayant pris part à la dernière visite.

Et pourtant, l’actuel wali a hérité d’une des wilayas les moins enclavées du pays, avec sa voie maritime, ses réseaux ferroviaires, routiers et aériens. C’est-à-dire tous les atouts dont un programme de développement de l’envergure de nouvelle ville mis en application pour la faire sortir de son isolement. Il n’en a rien été. Dans cette nouvelle ville de Draa Erich, d’importants retards ont été enregistrés dans la réalisation des systèmes d’assainissement et des VRD. Ils concernent 12.000 logements sociaux et 5.000 autres AADL sur les 54.000 projetés. Ils auraient dû être attribués depuis l’année 2018. «Jamais, nous n’avons eu à enregistrer un tel retard tant dans l’achèvement des logements et locaux commerciaux que dans leurs attributions. Le blocage est chronique. Rien n’est fait pour y mettre un terme, alors que les attributaires s’impatientent et que se multiplient les trafics», affirment un chef de famille. Et pourtant, tout a été fait pour que cette nouvelle ville ultra moderne et intelligente, voit le jour dès 2015. D’autant plus qu’elle devait être dotée de tous les équipements indispensables pour un cadre de vie agréable. Ce pourquoi, l’Etat a investi 80 milliards DA. Tout a été prévu, y compris l’efficience énergétique et la protection de l’environnement. Ce qui était apparemment le dernier souci de la wali qui, certainement appréhendant une possible contamination au Covid-19 a fait dans le jeu « entrée-sortie en coup de vent» lors des différentes étapes de sa visite. Telles que vues, la plupart des structures publiques d’accompagnement dont les établissements scolaires des 3 paliers, l’antenne de la commune, les services de sécurité (Police et Gendarmerie), les services de la Poste, de la téléphonie, la Protection civile, la polyclinique, n’étaient pas encore achevés, aménagés ou viabilisés. Encore une fois, par la voix de son représentant, l’on s’est limité à la politique du «motus et bouche cousue» ou, on a sommé les uns et les autres entrepreneurs et utilisateurs défaillants à se mettre sérieusement au travail. La même indexation avait été exprimée par le wali d’Annaba en 2018. Il n’y a pratiquement pas eu de suite sur le terrain. Le confinement généré par le Covid-19 en 2020 a aggravé la situation, tant et si bien que tous les chantiers se sont mis à l’arrêt. D’où l’interdiction faite à des plumes de participer à ce genre de sortie constat et aux réunions, le tout sans commentaire organisées par la wilaya. Il reste à élucider cette affaire de bâtisse en ruine datant du début de l’occupation française d’Annaba. Elle avait été vidée de ses occupants pour être reprise par les mêmes occupants qui, entre-temps, ont bénéficié d’un logement social. Ce bâtiment s’est effondré heureusement sans faire de victime ce dernier dimanche. Il reste que ce problème de recasement de familles nouvellement installées dans la wilaya d’Annaba persiste toujours. Il est à l’origine de l’impossibilité des services compétents d’apurer les listes des 12.000 bénéficiaires déjà inscrits, et 7.000 autres AADL sous enquêtes. Un dossier que la wali déléguée n’a pas manqué d’aborder dans ses déclarations. Elle a parlé des efforts consentis par l’Etat dans la réalisation de Draa Erich. Une manière comme une autre de les mettre en demeure de prendre la situation en main pour respecter les délais de réalisation. Mais faudrait-il que les uns et les autres responsables soient plus présents sur le terrain. Ce qui n’est pas le cas puisque chefs d’entreprises, représentants des bureaux d’études n’apparaissent que pour signer les marchés, remettre les factures et disparaître dans les méandres des administrations. Ce qui explique le pourquoi de leur hargne à l’encontre de ceux qui les dérangent en dénonçant leur laisser-aller. L’on comprend, dès lors, les motifs de l’isolement des plumes acerbes telle celle qui aurait pu couvrir la visite de Mme Bouchachi dans plusieurs établissements scolaires de diverses localités. C’était pour s’enquérir de l’application du protocole sanitaire anti-coronavirus, mais également des conditions d’accueil des élèves, l’état des cantines scolaires, les salles de soins et les centres de santé de plusieurs localités. Accompagnée par les chefs de service délégués et le P/APC de oued Laneb, la wali a inspecté plusieurs chantiers de réalisation de programmes de développement de sa circonscription. Ces programmes devraient être livrés prochainement.
A. Djabali