Hommage à Malek Bennabi

Conférence à Alger :

Conçue comme événement culturel, la première conférence nationale sur l’œuvre du penseur Malek Bennabi (1905-1973), intitulée «A l’écoute d’un témoin du siècle», organisée les 27 et 28 octobre à la Bibliothèque nationale d’El Hamma,à Alger, a été inaugurée mardi, par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, accompagné de la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda.

Cet événement culturel en hommage à Malek Bennabi, consiste en une exposition retraçant son parcours intellectuel à travers ses ouvrages et ses essais, une conférence donnée par le directeur central du livre et de la lecture publique, Smail Yabrir, et la projection d’un court document. La salle rouge de la Bibliothèque nationale a été baptisée du nom de cet illustre penseur. A cette occasion, le Premier ministre a prononcé une allocution pour d’abord regretter que la pensée de Malek Bennabi «ne figure pas dans les programmes de nos écoles et universités comme c’est toujours le cas pour tous les grands penseurs de ce monde». La connaissance de Malek Bennabi de la géopolitique à travers deux ouvrages sur «l’idée du Commonwealth» et l’»Afro-asiatisme», sa vision du futur sur le «choc des civilisations» et la «fin de l’histoire» ont été rappelées par le Premier ministre qui a conclut par la «nécessité d’intégrer la pensée de Malek Bennabi dans les programmes de nos écoles et universités». Malika Bendouda a fait remarquer que «la pensée était ce qui restait du penseur, une fois disparu», ajoutant que Malek Bennabi avait pu «arriver à la substance» parce qu’il s’était posé des questions «radicales», cultivant ainsi «le doute pour ouvrir le champ à la connaissance». Rappelant que Malek Bennabi avait durant toute son existence, «pris en charge sa société», la ministre de la Culture a souligné la grande ouverture du penseur sur plusieurs champs de réflexion, sciences, histoire, géographie, économie concluant qu’il convenait de remédier à «nos manquements à l’égard de cet homme pluriel et universel». Plusieurs conférences sont prévues durant ces deux jours, sur différentes thématiques traitées par ce penseur analyste et visionnaire, auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages en langues arabe et française, animées par des chercheurs académiciens et universitaires, spécialistes de la pensée de Malek Bennabi. En 1964-1965, sous la présidence Ben Bella, Malek Bennabi a été Directeur de l’Enseignement supérieur. Il était auparavant membre du Cabinet du ministre de l’Orientation nationale, Cherif Belkacem. En janvier 1964, il a donné trois conférences à la salle des Actes de l’Université d’Alger, sur les questions de «civilisation», «culture» et «idéologie».
L. A.