«Aucun recours déposé jusque-là»

Kamel Fenniche, président du Conseil constitutionnel

Le président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, a affirmé, hier lundi à Alger, que l’institution qu’il dirige n’a, jusque-là, reçu, aucun recours relatif au référendum sur le projet d’amendement de la Constitution qui s’est tenu avant-hier dimanche.

«Jusqu’à la mi-journée de lundi (hier, ndlr), le Conseil constitutionnel a réceptionné les procès-verbaux des commissions électorales de 31 wilayas remis par les présidents desdites commissions», a indiqué Kamel Fenniche. Et d’assurer que son institution suivait de près tout ce qui avait trait à ce référendum sur l’amendement de la nouvelle Loi du pays. «Le Conseil constitutionnel dispose de moyens humains et matériels», a fait remarquer Kamel Fenniche. Pour sa part, l’analyste politique, Mustapha Haddam dit avoir relevé ce qu’il a qualifié de prémices de changement dans le mode de gouvernance. «Organiser des scrutins entourés de transparence est un travail de longue haleine», a-t-il estimé. Relevant que faute d’une bonne gouvernance et d’un langage de vérité, il ne saurait exister de pérennité des institutions, pas plus que de légitimité, particulièrement lorsque, comme dans un passé récent, on a accédé à une mandature en usant de l’argent sale. Intervenant, hier lundi, sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne dont il était l’invité de la rédaction, Mustapha Haddam considère que le fait, qu’à l’occasion des élections organisées, avant-hier dimanche, autour du projet d’amendement de la Constitution, l’on ait créé les conditions propres à éviter les habituels bourrages des urnes, est un signe fort pour asseoir leur crédibilité et marquer une rupture avec les pratiques du passé. «Maintenant qu’il est établi qu’il n’a pas été relevé de trafic lors de cette consultation référendaire, représente, en soi un essai concluant», a observé cet analyste politique. Pour qu’un changement puisse s’opérer dans le pays, il faudrait, observe encore cet analyste politique, apporter des preuves que les élections à organiser à l’avenir seront transparentes, propres et crédibles, un rôle, dit-t-il, imparti à l’État et à ses institutions. «Le défi, désormais, représente pour ceux qui se sont engagés à rétablir la confiance au sein des Algériens, un travail titanesque, est de convaincre que les choses sont en train de changer, est une chose difficile», a poursuivi l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la radio algérienne. Convaincu que la rupture ne se fera pas du jour au lendemain, en raison des résistances au sein de la société, mais également, des comportements de groupes de personnes qui persistent à vouloir créer un climat politique délétère. Enfin, commentant les premiers résultats de ce référendum sur la révision de la Constitution, l’analyste politique, Mustapha Haddam a considéré que ceux-ci n’ont pas de sens. Dans la mesure, a-t-il dit, que nous n’avons rien avec quoi les comparer.
Rabah Mokhtari