Après le 1er novembre 2020, avec la crise mondiale et la dominance de la rente, urgence du renouveau de la gouvernance et du personnel politique

Tensions budgétaires

La puissance d’une nation se mesure à son économie d’où l’importance après le référendum du 1er novembre 2020 de redresser l’économie nationale en berne. La crise mondiale avec l’épidémie du coronavirus touche tous les pays du monde et pas seulement l’Algérie mono exportatrice. Le bas cours des hydrocarbures représentant avec les dérivés 98% des recettes en devises, le 1er novembre 2020, le cours du pétrole en bourse du Wit étant coté à 36,05 dollars, le Brent à 37,29 – et le prix de cession du gaz sur le marché libre est coté 3,32 dollars le MBTU, baisse de plus de 70% par rapport à 2008-2010, sans compter les pertes de parts du marché notamment en Europe, principal client et du retard dans les réformes internes, impacte l’économie algérienne. Cela rend urgent le retour à la croissance fondée sur une nouvelle gouvernance (meilleure gestion et lutte contre la corruption) et la rationalisation des choix budgétaires où entre le budget de fonctionnement et d’équipement pour les Lois de finances 2020/2021, nous avons besoin d’un cours supérieur à 100 dollars le baril. Faute de quoi le retour au FMI courant 2022 est inévitable, les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques, ce qu’aucun patriote ne souhaite.

La demande d’hydrocarbures dépend fortement du retour à la croissance de l’économies mondiale foratement impacté par la seconde vague de l’épidémie du coronavirus. Comme je l’ai démontré récemment dans l’interview donnée à l’American Herald Tribune – USA-le 23 avril 2020 «prof. Abderrahmane Mebtoul : We Have Witnessed a Veritable Planetary Hecatomb and the World Will Never be the Same Again», l’impact de l’épidémie du coronavirus sur l’économie mondiale sera de longue durée. Selon le rapport de l’OPEP d’octobre 2020, la demande mondiale de pétrole fin 2020 devrait reculer plus fortement qu’anticiper jusqu’à présent, de 9,5 Mb/j, pour atteindre 90,2 Mb/j en raison de la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19 et concernant la demande mondiale pour 2021 revue en baisse, de 0,4 Mb/j par rapport à cette demande devrait en 2021 s’établir à 96,9 Mb/j, loi des prévisions avant la crise de plus de 100 millions de barils/jour. Selon les institutions internationales, en moyenne annuelle, avec des fluctuations semaine par semaine, mois par mois, nous avons pour le cours du Brent de 2000 à 2020 : 2000, 28,52 dollars le baril – 2005, 54,41 – 2010, 78,92 – 2014, 99, 00 -2015, 52,36 – 2016, 43,55 – 2017, 54,25 – 2018, 71,05- 2019, 64,34- estimation fin 2020 en moyenne entre un cours très bas les quatre premiers mois de 2020 (cours environ 30 dollars et moins) et hypothèse un cours qui dépasse 40 dollars de juillet à décembre 2020, nous aurons une moyenne de 35/37 dollars. L’élection américaine sera déterminante en cas de victoire des démocrates qui ont une autre vision de la politique énergétique, avec le retour des USA aux accord de Paris COP21 et le développement d’énergies altératives aux fossiles classiques. Pour l’Algérie, les hydrocarbures en 2010/2019 ont procuré avec les dérivées 98% des entrées en devises, dont 33% proviennent du gaz dont le prix de cession ont chuté de plus de 70% ces cinq dernières années. Les recettes de Sonatrach auquel il faudrait retirer les coûts et les parts des associés pour avoir le profit net, contre d’environ 34 milliards de dollars en 2019 devrait s’établir fin 2020 entre 20/22 milliards de dollars et entre 19/20, si on assiste à une baisse des exportations en volume physique, Loi de finances 2021 prévoyant avec optimisme, une stabilisation autour de 40 dollars pour la période 2021-2022 et 45 dollars pour 2023. Toujours selon le PLF2021, les recettes pétrolières devraient atteindre, durant la période 2021-2023, 23,21 milliards de dollars en 2021, 28,68 milliards de dollars en 2022 et 26,45 milliards de dollars en 2023, sur la base de 45 dollars/baril en tant que prix du marché pour un baril de pétrole brut Sahara Blend durant la période de projection. Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) à prix courants qui a évolué de 2000 à 2019 se calculant par rapport à la période précédente, un taux de croissance élevé en T1 par rapport à un taux de croissance faible en TO donne globalement un taux faible : 2000 5,0%- 2005, 6,1% – 2010, – 2015,3,7% – 2018, 1,4 %- 2019, 0,8% pour le gouvernement , 0,7% pour le FMI . Pour les prévisions 2020, nous avons pour l’ONS un taux de croissance négatif de 3,9% au premier trimestre 2020. Le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales publié le 13 octobre 2020 a révisé à la baisse ses prévisions de croissance de l’économie algérienne à -5,5% en 2020, contre -5,2% anticipée en avril, 2020 tablant un taux de croissance de 3,2% en 2021, contre 6,2% dans son rapport d’avril 2020 , soit la moitié de ce qui était prévu et ce sous réserve de la maîtrise de l’épidémie du coronavirus qui impacte la croissance de l’économie mondiale.
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul