L’immigration clandestine reprend de nouveau depuis la côte Est

Annaba

Le phénomène de l’immigration reprend de l’ampleur de nouveau depuis le mois d’octobre 2020, profitant des festivités marquant la fête du 1er Novembre, date du déclenchement de la Guerre de libération ainsi que le vote du référendum sur la Constitution. Trois embarcations de fortune dans lesquelles étaient embarqués 53 harraga, tous de nationalité algérienne dont l’âge varie entre 17 et 58 ans, ont été ramenées à bon port.

Les aventuriers ont levé l’ancre dans la soirée de samedi, à partir de la région d’Aïn-Barbar (Seraïdi). La 1re embarcation, à bord de laquelle étaient entassés 15 harraga, natifs de Annaba, Skikda, El-Tarf et Blida, a été interceptée à quelque 5 miles marins au nord du cap Ras-El-Hamra, vers 2 heures du matin, suivie des trois autres barques contenant 38 immigrants, originaires de cinq wilayas, à savoir Annaba, Guelma, Skikda, Sétif et Alger, retrouvés à 9 milles marins, au nord-est de Ras-El-Hamra, indiquent des sources sécuritaires. Il faut reconnaitre qu’aujourd’hui des jeunes se jettent à la mer sur une simple parole.
Le phénomène de l’émigration clandestine devenu incontrôlable, demeurant le résultat de la pauvreté et l’absence totale de bonnes conditions de vie. Il faut ajouter que des marins-pêcheurs se sont transformés en passeurs professionnels depuis un certain temps, certains se font arrêter d’autres non. Or, le phénomène avait fait son apparition au début dans la région Ouest des côtes algériennes de Mostaganem, territoire proche des côtes espagnoles puis il s’était élargi vers la ville de Annaba pour atteindre l’ile de la Sardaigne, autrement dit, l’Italie. L’Algérie demeure malheureusement un pays exportateur de jeunes immigrants clandestins vers l’Europe. Soit, estime-t-on, 5.058 individus ont été expulsés dont la majorité avant avaient purgé une peine de prison, tandis que 10.921 harraga avaient été capturés lors d’une vérification de papier puis reconduits vers le pays d’origine.
Les autorités italiennes avaient avancé le chiffre de 8.260 clandestins qui avaient réussi à gagner les côtes de l’Italie au cours des sept premiers mois de l’année 2007. Le ministre italien avait affirmé à cet effet un nombre de 15.000 ayant été enregistré durant cette période, et d’après l’agence de presse italienne Ansa, des candidats africains venus aussi du sud du Sahara, de l’Erythrée et autres origines, indique-t-on, évalués à 1.117 personnes, avaient été secourus dans l’archipel espagnol des Canaries et de l’Italie. 300 candidats d’entres eux ayant été sauvés au large des côtes siciliennes qui avaient embarqué sur des bateaux de pêche très fragiles et dont 245 cas en provenance de l’ Erythrée. Les 350 autres clandestins de diverses nationalités ont été secourus au large de l’ile de Lampedusa.
Les gardes-côtes italiens avaient indiqué qu’ «il y avait parmi eux 42 femmes dont une était enceinte, alors que la veille seulement, il y avait 355 personnes qui étaient arrivées dont 57 femmes et 18 enfants entassés comme de la sardine sur une embarcation de bois». Chose incroyable ! Or, il faut citer dans ce contexte que le Centre de premier accueil de Lampedusa d’une capacité d’accueil de 850 individus avait accueilli à l’époque un nombre de 1.700 personnes, ce centre était vraisemblablement débordé par l’arrivée massives de harraga vers l’ile où la dernière grande vague de jeunes clandestins remontait en juillet 2008.
Soit, 600 immigrés illégaux étaient arrivés massivement à l’issue d’une traversée de la mort en moins de 24 heures à Lampedusa. Le Conseil des ministres avait étendu durant cette période un état d’urgence compte tenu de l’afflux exceptionnel et persistant de citoyens extracommunautaires, une mesure qui visait d’après le gouvernement à multiplier les actions permettant de gérer et combattre le douloureux phénomène de l’immigration clandestine. Selon le maire de Lampedusa Bernardino De Rubeis, la situation semblait vraiment dramatique puisque le centre d’accueil ne pouvait plus recevoir encore d’immigrants. Dans la même période au même moment et en été , deux embarcations artisanales qui transportaient 117 immigrants venus du sud du Sahara avaient été interceptés par les forces de la marine espagnole, une première embarcation avec 61 personnes dont six mineurs qui avaient été repérés près de la plage de Fanabe dans l’ile de Tenerife.
La seconde fut neutralisée près de l’ile de Gomera avec 56 clandestins dont sept mineurs, a-t-on annoncé. Certainement et sans le moindre doute, seul le Tout Puissant peut arrêter la grande folie qui frappe l’esprit des harraga en d’autres termes clandestins de la ville de Annaba (extrême Est algérien ). Or, cela ne date pas d’aujourd’hui que les jeunes algériens fuient leur pays, c’est en effet depuis des années. Mais c’est vraisemblablement depuis l’année 2006 que les jeunes de Bône la coquette sont obsédés par l’évasion vers les côtes européennes, ils sont plus nombreux à vouloir fuir dangereusement. L’équipe du gouvernement chargé de prendre en charge le dossier des harraga n’avait même pas réussi à établir une biopsie du phénomène en question. La commission interministérielle était restée à la case départ, impuissante à trouver une solution pour résoudre la problématique choquante et cibler les véritables causes qui sont à l’origine de ce fléau ravageur, constate-t-on.
Okin Faouzi