Partis et observateurs surpris par la transparence du référendum

Révision constitutionnelle

La surprise créée par la transparence et la sincérité du scrutin du 1er novembre sur le projet d’amendement de la Constitution, et le taux record d’abstention, ont compliqué la tâche des commentateurs et analystes peu habitués à de tels caractéristiques, jusqu’aux partis politiques qui, soit se limitent aux généralités, soit se laissent aller aux exagérations.

Ainsi, dans le plus pur style politicien, les courants politiques et idéologiques qui ont appelé au rejet du projet de révision constitutionnelle, à partir d’arguments différents voire irréductiblement opposés, sont allés vite en besogne, avec leur désinvolture coutumière, pour revendiquer chacun de son côté, le taux d’abstention. Plus sérieux, l’analyste politique, Mustapha Haddam notait, à la radio algérienne, lundi matin, que le fait, qu’à l’occasion du référendum organisé, dimanche, autour du projet de Constitution, l’on ait créé les conditions propres à éviter les habituels «bourrages des urnes», est un signe fort pour asseoir leur crédibilité et marquer une rupture avec les pratiques du passé. Il estime que les résultats du référendum n’ont pas de sens, dans la mesure, explique-t-il, où «nous n’avons rien avec quoi les comparer». Pour lui, il y a un travail titanesque à faire maintenant pour convaincre que les choses sont en train de changer. C’est, selon lui, difficile parce que, la rupture ne se fera pas du jour au lendemain, en raison des résistances au sein de la société, mais également, des comportements de groupes de personnes qui persistent à vouloir créer un climat politique délétère. D’autres observateurs insistent sur la même remarque concernant l’absence totale de manipulation des urnes et des chiffres, qui augure selon eux, d’une volonté de respecter les principes républicains et démocratiques, dans notre pays. Ils expliquent l’abstention, non pas par un quelconque écho aux appels au boycott mais par la déception de voir l’avènement de l’Algérie nouvelle marquer trop de retards dans beaucoup de domaines, notamment, à travers la persistance de pratiques anciennes dans les rapports entre les responsables et la population, illustrées par quelques cas surmédiatisés. Parmi les votants, beaucoup regardent maintenant vers l’avenir et souhaitent que les institutions du pays connaissent la stabilité malgré les nuisances des résidus d’el ‘isaba (le gang) qui continuent d’agir à partir des postes qu’ils ont conservés. Cette stabilité est indispensable à la défense de la souveraineté nationale et à la relance du processus de développement économique et social auquel doit être plus étroitement associé le potentiel des jeunes.
L. A.