L’école prise en otage par la Covid-19

Plusieurs écoles primaires sont déjà fermées

A peine quinze jours depuis la réouverture des écoles du cycle primaire et un jour de celle des cycles moyen et secondaire, des parents s’interrogent, d’ores et déjà, sur l’avenir de l’école sous le contexte de la Covid-19.

Un retour qui a, dès le départ, constitué un véritable casse-tête organisationnel et sanitaire pour le Gouvernement qui, il y a un mois, hésitait encore, sur le retour en présentiel des élèves en cours. La décision a été prise après validation du protocole sanitaire mis en place dans les établissements scolaires, précédé par une sensibilisation accrue des éducateurs sur l’impératif de respecter les gestes barrières, port du masque, lavage des mains avec le gel hydro-alcoolique et la distanciation physique. Des mesures estimées coûteuses, nécessitant un budget considérable, mais aussi difficile d’application dans certaines zones, notamment, rurale. Une semaine après la reprise des cours, c’est la pagaille à l’école. A l’absence de moyens matériels et physiques pour orienter les élèves du primaire encore très jeunes, s’ajoute la transgression des règles de sécurité. Le constat est assez préoccupant ; plusieurs écoles sont déjà fermées après avoir détecté ou suspecté des cas de contaminations au Covid-19 entre élèves et enseignants. Ces derniers sont mis en quarantaine, tandis que l’enceinte de l’école est fermée temporairement. Toutefois, le nombre des établissements qui ferment double chaque jour, notamment, à Alger, Bouira, Tizi-Ouzou, Oran, Sétif, etc. Pour éviter une propagation massive et une situation incontrôlable, les autorités locales ont procédé de nouveau à la fermeture de ces écoles, par soucis de préserver les élèves et leurs parents. D’après un décompte de certains médias locaux, le nombre des écoles fermées à cause du Covid-19 serait une dizaine, ce qui met les parents sous tension et prend les autorités entre deux feux. Il faudrait agir vite afin de réduire la dissémination du virus qui commence à se propager rapidement, en l’absence de moyens matériels dans nos écoles. En effet, certains antagonistes à la reprise des cours ne s’étonnent pas de ce constat. Ils craignent l’explosion des cas de contamination au Covid-19 et surtout des décès en raison des pénuries d’oxygènes et de tests PCR dans les établissements sanitaires. Cette situation n’est pas propre à l’Algérie, les pays du monde entier font face à la progression crescendo de la pandémie imposant à cause du cas avérés au Covid-19 de refermer des écoles par prévention. Le même stress et panique qui gagnent les parents à travers le monde. En Algérie, certains parents se sont opposés au retour en classe de leurs enfants sous prétexte de l’absence de conditions appropriées pour accueillir les écoliers, mais aussi en raison de l’état délabré de certains établissements scolaires. Sans oublier la pénurie d’eau et du chauffage. La sempiternelle problématique de gestion de l’école algérienne. Cette situation n’a toutefois pas empêché les autorités d’investir dans la rentrée scolaire et la mise en place de protocole sanitaire afin de permettre aux élèves de reprendre le chemin de l’école. Un chemin dangereux à cause du Coronavirus qui endigue le retour à la vie normale. Pour les pouvoirs publics, il n’est pas question de refermer les écoles à nouveau et considèrent que c’est de leur devoir de maintenir les écoles ouvertes. Invitant ainsi les éducateurs et les élèves ainsi que leurs parents à se conformer strictement aux mesures barrières afin de limiter les contaminations. Cependant, peuvent-ils maintenir cette décision en cas d’éclosion des contaminations ? En tenant compte de l’étendue de la transmission du Covid-19 dans le milieu scolaire, le Gouvernement prendra sûrement des mesures plus strictes afin de contrôler la situation qui commencent à échapper au contrôle au niveau de certaines écoles.
Samira Takharboucht