«Nous allons gagner cette élection», affirme Joe Biden, alors que le dépouillement continue

Elections américaines

Trois jours après le scrutin, le lent décompte des bulletins tient toujours l’Amérique et le monde en haleine. Mais Joe Biden semble se rapprocher inexorablement de la Maison Blanche.

Joe Biden s’est abstenu, lors d’une allocution prononcée dans la nuit de vendredi 6 à samedi 7 novembre, de revendiquer formellement la victoire à l’élection présidentielle des Etats-Unis, mais il n’a laissé aucun doute quant à ses certitudes d’être sur le point de battre le président sortant, Donald Trump.

Confiance et patience dans le décompte
«Mes chers Américains, nous n’avons toujours pas de déclaration finale d’une victoire, mais les chiffres offrent un tableau clair et convaincant : nous allons gagner cette élection», a affirmé le candidat démocrate, qui pense être en mesure de remporter plus de 300 des 538 grands électeurs formant le collège électoral – 270 sont suffisants pour ouvrir les portes de la Maison Blanche. M. Biden a souligné l’avancée du comptage en sa faveur lors des dernières vingt-quatre heures, en rappelant qu’il était depuis passé devant Donald Trump dans les dépouillements encore en cours dans les Etats-clés de Pennsylvanie et de Géorgie. Il a affirmé qu’il allait remporter ces deux Etats. Et plus encore. «Nous gagnons dans l’Arizona. Nous gagnons dans le Nevada», a-t-il ajouté.

Elections américaines 2020 : les sondages de nouveau mis en accusation
Après les premiers résultats montrant que Donald Trump résistait mieux que ce qui avait été prévu par les intentions de vote, les complaintes les plus fortes sont venues, une fois n’est pas coutume, d’une partie de ces experts. «La profession de sondeur politique est terminée. C’est dévastateur pour mon industrie», a estimé Frank Luntz, un spécialiste républicain des mesures d’opinion, interrogé par le site Axios. Mercredi, la critique médias du Washington Post Margaret Sullivan s’est montrée catégorique. «Nous pouvons être certains de certaines choses, a-t-elle assuré. Nous ne devrions plus jamais mettre autant d’importance dans les sondages d’opinion publique et ceux qui les interprètent, comme nous nous sommes habitués à le faire. L’outil qu’est le sondage semble être irrévocablement brisé, ou du moins notre compréhension du sérieux avec lequel nous devons le considérer.» «L’avance prétendument imposante que Joe Biden a portée pendant des semaines n’a pas duré très longtemps mardi soir. C’était une piste, rappelez-vous, dont beaucoup prédisaient qu’elle pourrait entraîner une victoire écrasante, aider à rendre le Sénat aux démocrates et leur apporter des victoires incroyables dans des Etats “rouges” comme l’Ohio et la Floride», a-t-elle poursuivi, impitoyable, y compris avec son propre journal.
R. I.