Sanctions américaines contre Gebran Bassil, ancien chef de la diplomatie libanaise

Liban

Accusé de corruption, le gendre du Président Michel Aoun est la cible de Washington qui cherche à affaiblir le Hezbollah, dont il est un allié majeur. Ce n’est pas une véritable surprise, tant l’annonce faisait l’objet de rumeurs depuis des mois au Liban.

Il n’empêche : en sanctionnant, vendredi 6 novembre, Gebran Bassil, gendre du Président Michel Aoun et allié de premier plan du Hezbollah, le Trésor américain crée une onde de choc sur la scène politique. Cibler cet influent personnage, à la tête de la principale formation chrétienne, apparaît comme l’un des ultimes efforts de l’administration Trump, donnée sur le départ, pour isoler le Hezbollah pro-iranien. Les sanctions pourraient accroître la discorde dans un pays fracturé et toujours dans l’attente d’un nouveau gouvernement, sur fond de faillite financière. L’ancien chef de la diplomatie libanaise se retrouve interdit d’entrée sur le territoire américain. Il est sous le coup de sanctions financières – comme le gel d’avoirs aux Etats-Unis. Justifiant sa décision au nom de la lutte contre la corruption, le Trésor américain accuse M. Bassil d’être «à la pointe» de ce fléau qui gangrène la vie politique au Liban. Il lui reproche de s’être livré au favoritisme, au trafic d’influence, et d’avoir été «impliqué dans l’approbation de projets» ayant débouché sur des détournements de fonds publics au bénéfice de proches quand il était ministre de l’Energie, l’un des portefeuilles qu’il a occupés en plus de dix ans de participation à des gouvernements successifs.
R. I.