La CAN à huis clos

L’Afrique du foot réduite au silence face au coronavirus. Le coup d’envoi vers le trophée de la Coupe d’Afrique des nations se jouera sur divers stades à huis clos… Une solution logique pour certains, mais polémique pour d’autres, d’autant plus que certains supporters pourraient, malgré tout, être tenté de faire le déplacement et affluer autour des stades.

Les premières réactions qui fusent de partout se rejoignent sur un même point central. Comment rester connecté à cette course sans être dans les gradins ? La chose est claire, elle s’est même exprimée par les spécialistes du football qui soulignent que le football sans ambiance ne peut exister. Côté joueurs, la perception est la même. «Cela dénature un peu le football, le spectacle. On perd ce parfum de la CAN, la musique, les supporters, les tifos. C’est ce qui va manquer», regrette la majorité des supporters. Mais ce huis clos est compris et a donc été accepté par les supporters qui se préparent à être au rendez-vous entre le 11 et le 17 novembre 2020, eux qui sont les principaux concernés par cette mesure. Ils comprennent globalement la prudence de la CAF, mais refusent d’être les oubliés de la reprise de la programmation des 48 matches.

Les matches se joueront à huis clos
«Selon le protocole Covid-19 de la CAF, tous les matches doivent se disputer à huis clos, c’est-à-dire sans spectateurs. Cependant, si le gouvernement de l’association hôte souhaite la présence de spectateurs, alors l’association en question se devra d’obtenir l’approbation de CAF. La capacité maximale du stade sera, dans tous les cas, limitée», a indiqué l’instance panafricaine. Une inquiétude ne se détache pas des agendas des organisateurs de cet événement, lesquels s’interrogent si ces matches iront jusqu’au bout des dates arrêtées ? Entre les joueurs qui seront inévitablement testés positifs au Covid-19, comme on l’a vu le mois dernier, et les restrictions de déplacement en vigueur à travers le monde, il n’est toutefois pas exclu que la tenue de plusieurs matches soit menacée. Réuni vendredi, le comité d’urgence de la Confédération africaine de football a adopté plusieurs mesures visant à anticiper les différents cas de figure. «Alors que le calendrier des prochains mois s’annonce très chargé pour les sélections africaines, avec le coup d’envoi des éliminatoires du Mondial-2022 à partir de mai prochain, la priorité absolue consiste à éviter les reports», souligne un journaliste d’une édition africaine. Lequel rappel, à juste titre, que pour ce faire, l’instance panafricaine a adopté une série de mesures draconiennes qui laissent planer la menace de défaite par forfait pour les sélections les moins prévoyantes ou les plus touchées. Premièrement, «tout match devra être joué si l’équipe compte au moins onze joueurs (dont un gardien de buts) et quatre remplaçants», a annoncé l’instance. Ensuite, «dans le cas où une équipe ne peut se rendre sur le lieu du match ou recevoir un match du fait des restrictions de voyage ou autres motifs liés à la Covid-19, elle sera considérée comme ayant perdu le match 2-0». Enfin, il y a lieu de pointer sur le carnet que plusieurs sélections ont opté pour des listes très élargies afin de disposer d’au moins 15 joueurs même en cas de contaminations massives au sein de la délégation. Par ailleurs, la CAF a annoncé que «comme en Europe, 5 remplacements sont désormais autorisés pour chaque équipe. «Pour éviter de perdre sans jouer, plusieurs sélectionneurs ont pris les devants en faisant le choix d’appeler un plus grand nombre de joueurs pour cette fenêtre international».
H. Hichem