La chancellerie ouvre 200 enquêtes pour apologie du terrorisme

Expulsion des radicalisés maghrébins de France

De nouveaux actes de radicalisation frappent de plein fouet la France, forcent le Président français Emmanuel Macron à appeler personnellement le roi Mohammed VI. Selon les derniers renseignements, le chef de l’État français entend expulser 231 étrangers radicalisés, dont 70% sont originaires du Maghreb. Cette décision intervient suite à l’attentat de Nice perpétré par un jeune Tunisien de 21 ans, a souligné Europe 1.

A cet effet, l’on indique que le chef de l’Etat veut compter sur le soutien du roi Mohammed VI afin qu’il assure le retour au pays des radicalisés marocains en leur délivrant des laissez-passer consulaires. Ces appels téléphoniques interviennent à la veille de la tournée du ministre de l’Intérieur à Rome, Alger, Malte et Tunis. Quant au Maroc, il a accueilli Gérald Darmanin le mois dernier. Il a dû repartir précipitamment en France au lendemain de l’assassinat d’un professeur d’histoire-géographie. Par ailleurs, des moyens de pression seront mis à exécution pour les pays qui refusent à rapatrier leurs ressortissants, a rapporté cette source. Le chef de l’Etat va agir sur les visas délivrés chaque année pour ces pays ou réduire l’aide financière. Si les actes suivent les intentions, ce serait alors un véritable tournant pour la diplomatie française. Puisque pour la première fois, elle serait obligée d’aider à la maîtrise de l’immigration.

Les actes d’apologie explosent en France
Une collégienne de 12 ans a diffusé une photo macabre de Samuel Paty, les faits d’apologie du terrorisme explosent en France depuis l’assassinat mi-octobre du professeur, tué pour avoir montré des caricatures de Mahomet. Cet assassinat, qui a choqué la France, provoque aussi des réactions sinistres. Selon France Info, près de 200 enquêtes ont été ouvertes au cours de la dernière semaine d’octobre pour apologie du terrorisme, menaces de mort, injures ou provocations à la haine en lien avec la décapitation le 16 octobre de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne. La justice française confirme ce chiffre en précisant toutefois qu’il est «à appréhender avec prudence, dans la mesure où il n’y a pas de point de comparaison nationale. Ça explose ! On a beaucoup de menaces qui visent des personnalités publiques, le Président de la République, le Premier ministre, plusieurs ministres, des députés, des enseignants», détaille une source judiciaire. «Il est beaucoup fait allusion de manière plus ou moins directe à des menaces de décapitation», constate-t-elle. Au parquet de Paris, qui centralise une grande partie des procédures, environ 70 enquêtes ont été ouvertes notamment pour apologie du terrorisme et menaces de mort ou de violences, depuis l’assassinat du professeur d’histoire-géographie de 47 ans. «Toute plainte ou signalement fait automatiquement l’objet d’une ouverture d’enquête», assure aux médias le procureur de Paris, Rémy Heitz. «Derrière ces affaires se trouvent des profils variés, des gens radicalisés, mais aussi des personnes qui souffrent de troubles mentaux ou qui envoient un message sans mesurer sa gravité. Nous avons aussi affaire à des jeunes », note le procureur. Lors de l’hommage rendu dans les établissements scolaires à l’enseignant assassiné, «environ 400 violations de la minute de silence, dans des formes parfois légères, parfois lourdes», ont été recensées, selon le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer. «Chacune de ces violations est suivie de poursuites disciplinaires. Parfois même, il y a eu des poursuites pénales dans certains cas, Certains élèves ont siffloté pendant l’hommage, d’autres ont ri, relate le parquet d’Evry qui a reçu énormément de signalements de l’Education nationale pour des comportements ne constituant toutefois pas une infraction pénale», a précisé la ministre. A Paris, une collégienne de 15 ans a été inculpée pour apologie de terrorisme après avoir accablé M. Paty. Elle a écopé d’une réparation pénale, mesure éducative qui prévoit notamment une réflexion du mineur en lien avec son délit. A Gisors (ouest), une fille de 12 ans a diffusé une photo de la tête décapitée de M. Paty à ses camarades. Quatorze procédures ont été ouvertes en deux jours contre des mineurs pour «apologie du terrorisme» dans des établissements scolaires en marge de cet hommage, selon la Chancellerie. Dans une note envoyée aux procureurs généraux dès le lendemain de l’attentat, le ministre de la Justice demandait la plus grande fermeté dans le traitement des comportements incitant à la haine ou appelant à commettre des crimes ou délits, a-t-on informé.
OKI FAOUZI